HOLY BEDEEMER LlBR^ÎjrWlNDSOR
Retraite Sacerdotale
Sovs presse
Retraite Sacerdotale
Tome II
Ce que le Prêtre est pour Jésus : son ami et son confident
M. E. de la CROIX
de la Frêierniié Sacerdotale
RETRAITE SACERDOTALE
Jésus et le Prêtre
PREMIERE PARTIE
TOMK I
Ce que le Prêtre est pour Jésus son élu et son représentant
TROISIEWE EDITION
PARIS MAISON DU BON-PASTEUR
228, Boulevard Péreire
HOLY REDEEMER LlBR/^i^liiliOSOR
NLHIL OBSTAT
Fr. TnoMAS-M. Pkgues, O. P. Magister in Sacra Theologia
IMPRIMATUR Romae die oo» Oct. 1919
Fr. Albertus Lepidi, O. P. S. P. Ap. Mag.
TOUS DROITS RÉSERVÉS
AVANT- PROPOS
La retraite que nous offrons aujourd'hui à nos vénérés et chers Confrères dans le Sacerdoce est la première d'une série d'autres retraites, qui toutes traiteront des rapports entre Jésus et le Prêtre.
Ce sujet est sans contredit l'un des plus beaux qui puisse captiver une âme sacerdotale, et aussi l'un des plus féconds en réflexions comme en ré- sultats pratiques pour la sanctification du Prêtre.
Ce qui importe le plus au Prêtre, c'est de comprendre la sublimité de sa vocation, les obli- gations sacrées qu'elle lui impose, et le devoir rigoureux qu'il a de vivre selon la dignité et la sainteté de son état. Il aura une intelligence par- faite de ces choses, s'il remonte à la source de son Sacerdoce, s'il se contemple dans son divin modèle, s'il étudie en Jésus, le Prêtre éternel, tout ce qui le constitue lui-même, et s'il se pé- nètre de la grandeur et de l'importance capitale des rapports intimes que sa consécration sacer- dotale a établis entre Jésus et lui.
Un Prêtre qui se considère sans cesse comme étant le ministre du Seigneur, séparé du monde,
AVANT-PROPOS
uniquement consacré aux choses de Dieu, appar- tenant exclusivement à Jésus, dont il est auprès des âmes le représentant officiel, est un Prêtre qui se sanctifie et sanctifie les autres. Il voit dans son Sacerdoce un prolongement de celui de Jésus, et il s'applique à vivre de la vie de son divin principe. Jésus lui devient un centre de vie ; il y trouve sa joie et son bonheur, son se- cours de tous les instants, la grâce de sa perfec- tion et la fécondité de son ministère.
Les relations qui s'établissent alors entre Jésus et le Prêtre sont des relations de douce ami- tié et de divine intimité. Jésus se communique abondamment à son ministre, et celui-ci se tient constamment dans une dépendance étroite et amoureuse du Jésus qui l'a fait son Prêtre.
Plus le Prêtre vivra dans cette intimité de rap- ports avec son divin Maître, et plus il répondra aux desseins adorables et miséricordieux de Jésus qui l'a appelé à l'honneur de partager la dignité, la puissance et l'efficacité de son Sacerdoce.
Voilà ce que nous avons eu en vue dans cette retraite. Puissions-nous y avoir un peu réussi !
Les sujets y sont traités dans leur ordre na- turel. La vocation sacerdotale est l'effet d'un choix éternel et tout particulier de la part de Jésus. L'amour que Jésus porte à son Prêtre est en rapport avec le privilège qu'il lui accorde, de
AVANT-PROPOS 5
l'associer aussi intimement à son Sacerdoce et de s'en faire dans le monde un représentant officiel et un continuateur de sa mission. Le Prêtre pro- longe les bienfaits de l'Incarnation et de la Ré- demption ; il maintient Jésus en Personne dans l'humanité. C'est pourquoi il doit manifester son Maître autant par la sainteté de sa vie que par la sublimité de son ministère.
Ces pages ne sont que les plans légèrement développés d'une retraite que nous avons prê- chée à Rome. Nous y avons ajouté des citations tirées de l'Ecriture Sainte, des Pères et des Doc- teurs, ainsi qu'un examen qui complète les médi- tations de chaque jour. Le Directoire quotidien indique la pensée dominante de la journée et conserve à la retraite son unité.
Nous demandons avec confiance à Jésus et à Marie de bénir ces pages pour le plus grand bien des âmes sacerdotales, aux prières desquelles nous nous recommandons humblement.
Marie Eugène de la Croix
Paris, 8 Septembre 1^1 g
DIRECTOIRE GENERAL
Jésus est libre dans ses choix comme dans son amour. Ayant résolu de se consacrer des conti- nuateurs de sa mission parmi les hommes. Il se choisit gui 11 veut.
Ses choix, répondant à des volontés éternelles, sont adorables ; il faut les considérer comme l'expression de ses desseins particuliers et précis sur les âmes.
Ce que Jésus donne. Il le donne par amour. Dans le don d'une vocation spéciale. Il réunit toutes les grâces destinées à conduire l'âme au salut éternel et au degré de perfection aiiguel Il L'appelle.
Quand il s'agit de la vocation sacerdotale, la plus élevée et la plus belle guil y ait sur terre, Jésus ne met plus de bornes à ses libéralités et à son amour. Il donne à ses Prêtres tout ce gu'll a et tout ce qu'il est ; et II le fait avec une ten- dresse et une miséricorde sans nom.
Les Prêtres sont choisis pour Le représenter dans le monde. Il les rend participants de son propre Sacerdoce ; Il leur confie la même mis- sion ; Il leur communigue sa puissance infinie et
b CE' QUE LE PRETRE EST. POUR JESUS
son efficacité divine. Il s'en fait des instruments nécessaires et d'autres Lui-même.
Jésus est Prêtre dans ses Prêtres! Voilà ce que le Prêtre ne doit jamais oublier, pour bien comprendre la sublimité de sa vocation et pour se maintenir à la hauteur de la perfection qu'exigent son union étroite avec Jésus et sa mission auprès des âmes.
Passer cette retraite à se pénétrer de ces douces et grandes vérités; se z)oir dans la lu- mière du Sacerdoce de Jésus, l'unique et sou- verain Prêtre ; vivre dans le recueillement, l'adoration et la reconnaissance pour avoir été tant aimé.
Se rappeler que Jésus demeure au Très Saint Sacrement la source, la grâce et la fin du Sa- cerdoce du Prêtre. Lui rester uni pendant toute la retraite.
Se mettre sous la protection de la Très Sainte Vierge, la Reine du Clergé et la Mère des Prêtres.
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PREMIER JOUR
Ce que le Prêtre est pour Jésus
l'élu de son choix
« Non vos me elegistis, sed Ego elegi vos. »
Joan.. XV, 16.
DIRECTOIRE
Rien n'est grand comme le Prêtre. Jésus l'a marqué du sceau de son Sacerdoce éternel, et Il s'est livré à lui en plénitude.
Il le choisit parmi des millions d'autres, sans tenir compte d'aucune considération humaine, et souvent sans même se laisser arrêter par la misère et les infidélités de l'élu. Il fait des vases d'élection de qui il Lui plaît ; et tous ceux qui sont honorés du Sacerdoce peuvent se dire en toute vérité : Je ne l'ai pas mérité.
Cette conduite de Jésus à l'égard de ses Prêtres est d'autant plus admirable, qu'il en fait les princes de son peuple, les constitue ses représentants officiels dans V humanité et les destine, par vocation, à une perfection qui soit un rayonnement de sa sainteté infinie.
Le Prêtre est exclusivement consacré au Sei- gneur. Il est séparé du reste des hommes, pour ne plus s'occuper que de Dieu et des choses de Dieu. Il est le mandataire de Jésus, son porte- parole, l'expression vivante de ses volontés, le canal de ses grâces, l'intermédiaire nécessaire entre le ciel et la terre.
10 CE- QUE LE PRÊTRE EST POUR JESUS
Une semblable mission ne peut être l'effet que d'un choix diz>in et d'un dessein éternel. C'est dans le sein de Dieu que le Prêtre doit se con- sidérer à son origine. C'est dans le Cœur de Jésus, son Maître, qii il doit vivre pour répondre aux volontés divines et pour accomplir sa su- blime mission.
^-^-^p^
PREMIÈRE MEDITATION
I. — Ce qu'est le Sacerdcce à l'égard de Dieu et des hommes
1. — Le Sacerdoce est une mission.
Cette mission est double : elle s'exerce de la part des hommes à l'égard de Dieu, et de la part de Dieu à l'égard des hommes.
Le Prêtre est un intermédiaire officiel entre le ciel et la terre.
Il est à la fois l'élu de Dieu et l'élu des hommes.
Il est Xenvoyé de Dieu parmi les hommes, et le délégué des hommes vis-à-vis de Dieu *.
2. — Le Sacerdoce est la mission la plus haute. — A cause de son objet.
Le Prêtre ne s'occupe point des intérêts tem- porels, mais des intérêts éternels.
Il traite des choses spirituelles et divines.
Sa mission est de parler du ciel et d'j' conduire les âmes -.
* « Médius stat sacerdos inter Deum et naturam humanam : illinc venientia bénéficia ad nos deferens, et nostras petitiones îUuc perferens. » S. Joan. Chrys., De verbis Is., Hom. 5.
* « Sacerdotis thronus in cœlis collocatus est, ideo de cœlesti- bus negotiis pronuntiandi habet auctoritatem. » S. Joan. Chrys., De Verb. Is., Hom. 4.
12 CE pUE LE PRÊTRE EST POUR JÉSUS
— A cause de la dignité de Celui qu'il re- présente.
Le Prêtre est chargé d'approcher la Divinité.
II en personnifie les droits, il en reçoit les ordres, il en accomplit les volontés.
Il parle au nom de Dieii et il en exerce la sou- veraineté^.
— A cause de l'importance de la délégation dont il est chargé.
Le Prêtre est l'expression vivante des devoirs de l'humanité vis-à-vis de la Divinité.
Il est le personnage officiel chargé de recon- naître les droits souverains de Dieu, de pré- senter à Dieu les hommages et les requêtes de l'humanité, d'apaiser sa justice, d'obtenir sa mi- séricorde -.
Chez tous les peuples, même les peuples païens, les prêtres ont été les plus honorés comme les plus respectés, et leur dignité a toujours été re- gardée comme la plus haute et la plus honorable '.
* « Potestas sacerdotis est sicut potestas Personaium divina- ruin, » S. Bernard. Sien., T. i, s. 20, a. 2, c. 7.
- « Pro universo tenarum orbe legatus intercedit apud Deum. » S. JoAN. Chrys., De Sacerd., L. 6.
•5 « Honor sacerdoti est a civibus impendendus. » Aristot., L. 7 Polit., c. 9.
« Ne simus détériores infideiibus, qui propter errorem idolo- ruin suorum adhuc tantuni cultum exhibent eorum sacerdotibus ;
l'élu de son choix i3
3. Dans la Loi nouvelle, le Sacerdoce est une mission toute divine.
— Dans son auteur.
C'est Jésus, le Verbe de Dieu incarné, qui envoie ses Prêtres par le monde et leur donne la même mission que Lui-même avait reçue de son Père '.
— Dans son objet.
\^e Prêtre dispose des sources de la grâce et de la Personne même de Jésus.
Il a à sa disposition la vie divine et il en fait vivre les âmes'''.
— Dans sa fin.
Il s'agit des choses éternelles, de la vraie des- tinée de l'homme, de la béatitude suprême à atteindre, de la gloire à mériter, de la possession éternelle de Dieu '■'•.
sed quantum distant error et veritas, tantum distant illorum et Dei sacerdotes. » S. Joan. Chrys., Hom. 55 in Gènes.
1 « Euntes in munduni universum prxdicate Evangelium omni creaturîB. » Marc, xvi, i5.
— «Christus est fonstotius sacerdotii; nam sacerdos nov;e legls in persona ipsius operatui-, secundum illud (II Cor, ii, 10) : Nam et ego quod donavi, si quid donavi, propter vos in persona Christi. » S. Thom., III p., q. 22, a. 4.
■* « Sacerdotes sunt Ecclesia; decus, columnae firmissimae, ja- nuse civitatis aeternae, per quos omnes egrediuntur ad Christum ; ipsi janitores, quibus claves datas sunt regni cœlorum ; ipsi dis- pensatores regiœ domus, quorum arbitrio dividuntur gradus singulorum. » S. Prosper., L. 2 De vita contempl., c. 3.
14 CK QUE LE PRÊTRE EST FOLK JÉSLS
II. — Le Sacerdoce est l'objet d'un choix
Pour remplir une mission aussi élevée, il faut y être appelé. — Comment concevoir un sem- blable ministère, sans un choix préalable de la part de Dieu ? — Dieu doit à son honneur de se choisir les ministres à qui il confie des intérêts aussi sacrés.
I. — Le choix des prêtres dans l'ancienne Loi.
Jéhovah choisit une tribu, celle d'Aaron, pour exercer les fonctions sacerdotales '.
Il établit ce droit héréditaire et exclusif. — Personne autre ne devra, sous aucun prétexte, s'immiscer dans l'exercice du sacerdoce -.
Les lévites sont consacrés au Seigneur, et ils lui appartiennent \
Non seulement Jéhovah se choisit des prêtres, mais il règle lui-même minutieusement tous les détails du culte que lui rendent les prêtres au nom du peuple. C'est dire l'importance qu'il attache au sacerdoce et à ses diverses fonctions''.
^ « Sanctificabis eos, ut sacerdotio fungantur tniIu.»Ex.,xxx,3o.
- « Custodite sacerdotium vestrum ; et omnia, quae ad cultum altaris pertinent, per sacerdotes administrantur. » Nvm., xviii, 7.
^ Eruntque levitœ mei, et ego haereditas eorura. » Num., m, 43. « Separavi vos, ut essetis mei. » Levit., .xx, 26.
^ Conf. Levit., Cap. i-vii.
L ELI' DE SON CHOIX 10
2. Le choix des Prêtres dans la Loi nouvelle.
Le Sacerdoce n'est plus un droit héréditaire et exclusif. — 11 n'est réservé ni à une tribu, ni à une société, ni à une famille, ni à une classe quelconque.
II n'est pas davantage soumis à aucune cou- tume ou tradition.
Le Sacerdoce est l'efîet d'un choix indhnditel, mais ayant un caractère d'universalité.
Les Prêtres sont choisis dans toutes les classes de la société, parmi les pauvres comme parmi les riches, les petits comme les grands, les pécheurs comme les justes '.
C'est Jésus qui se choisit ses Prêtres-. Si dans l'ancienne Loi ce choix était uniquement réservé au Seigneur, que dire du Sacerdoce nouveau dont les fonctions sont toutes divines "^ !
Sans être appelé et choisi par Jésus, personne, même l'âme la plus sainte, ne peut s'arroger l'honneur du Sacerdoce ^.
^ « Suscitans a terra inoijein, et de stercore erigens pauperem, ut coUocet eum cum principibus. » Ps. cxii, 7, 8.
- « Non vos me elegistis, sed ego elegi vos. » Joan., \v, i6.
"• « Eos Ecclesia accipit, quos Spiritus Sanctus prœparavit..., et dignatio cœlestis gratite gignit. » S. Léo, In die ass. suae, s. 2.
* « Nec quisquam sumit sibî honorem, sed qui vocatur a Deo, tamquani Aaron. » Hebr., v, 4.
DEUXIEME MEDITATION
III. — Nature du choix que Jésus fait de ses Prêtres
i. - C'est un choix libre.
Choix qui ne dépend ni des personnes, ni des événements, ni des circonstances.
Choix qui n'est la conséquence forcée ni des qualités, ni des aptitudes, ni des dispositions du sujet.
Mais choix antérieur, prévenant, divinement indépendant.
Jésus est libre dans ses choix, comme dans les dons de son amour et de sa miséricorde '.
2. — C'est un choix gratuit.
Choix de pure bienveillance, par le seul effet de la volonté de Jésus. — Jésus aime qui II veut, et II appelle qui il Lui plaît -.
Choix qui n'est aucunement subordonné aux mérites de l'élu et à sa correspondance à la grâce. — Le Prêtre est choisi avant d'avoir mé- rité ou démérité ^.
1 « Non enim est acceptio personarum apud Deum. » Rom., II, 11.
- « Gratis accepistis. » Matth., x, 8.
3 « Nos liberavit et vocavit vocatione sua sancta, non secun-
L ELU DE SON CHOIX I7
Bien plus, le Prêtre est choisi malgré ses fautes, connues par la prescience divine ; que ces fautes soient antérieures ou même posté- rieures à l'Ordination sacerdotale ^
En effet, que de pécheurs arrivent au Sacer- doce ! Combien peu d'âmes apportent à l'autel de leur première Messe une innocence baptis- male ! -
Les péchés mêmes, dont le Prêtre souillera plus tard son Sacerdoce, n'empêchent pas Jésus de le choisir et de l'oindre de l'onction sainte^.
// le choisit / Au Prêtre, ainsi honoré, à porter les responsabilités de son Sacerdoce, et à com- prendre jusqu'à quel point il a été aimé.
3. — C'est un choix privilégié.
Jésus n'a pas confié son Sacerdoce aux anges,
dum opéra nostra, sed secundum propositum suum, et gratiam quae data est nobis in Christo Jesu ante tempora saecularia. » II Tlm., I, 9.
i « In charitate pei-petua dilexi te ; ideo attraxi te, miserans. » Jerem., XXXI, 3.
- u Quis ascendet in montem Domini ? aut quis stabit in loco sancto ejus ? Innocens manibus et mundo corde. » Ps. XXIII, 3, 4.
3 « O miraculum stupendum ! O potestas ineffabilis ! O tre- mendum sacerdotii mysterium. spiritale ac sanctum, veneran- dum et irreprehensibile : quod Christus in hune mundum veniens, etiam indignis impertitus est ! » S. Cyprian., De Sacerd.
iS CE SUE LE PRÊTRE EST POUR JÉSUS
mais aux hommes qui leur sont inférieurs en naturel
Il n'y a pas dans l'humanité une dignité com- parable à celle du Sacerdoce, après la dignité incomparable de la Maternité divine -.
Jésus ne peut faire plus pour une créature, qu'il ne fait pour son Prêtre. — Il lui donne le pouvoir de pénétrer les deux ; Il établit son em- pire jusque sur les démons ; Il se lie Lui-même à sa puissance sacerdotale, à laquelle II obéit; Il lui livre son propre et éternel Sacerdoce^.
4. — C'est un choix éternel.
— Choix éternel dans son origine.
Il correspond à des desseins formels de Jésus, à une volonté arrêtée de toute éternité, mais
1 « Sacerdotibus datum est, ut potestatem habeant quam Deus optimus neque angelis, neque archangelis datam esse vo- luit. » S. JoAN. Chrys., De Sacerd.
« Siciit non angelos sed semen Abrahîe apprehendit ad facien- dam redemptionem, sic non angelis sed hominibus, solisque Sacerdotibus, Dominici corporis et sanguinis commisit consecra- tionem. » S. Bern., Serin, ad Pastor.
- « Angelica, imo divina est dignitas, qui sacerdotera dixit, prorsus divinum insinuavit virum. » S. Dionys., De Eccles. hier., c. i.
« O veneranda sacerdotum dignitas, in quorum manibus, ve- lut in utero Virginis, Filius Dei incarnatur. » S. Auc, Homil. II in Psalm. xxxvn.
-* « O f'elix exercitium ! Oui creavit me, (si fas est dicere) dédit mihi creare se ; et qui creavit me sine me, ipse creavit se mediante me. » S. Auc, Homil. II in Psalm. xxxvn.
l'élu de son choix 19
réalisée dans le temps, à l'heure marquée par sa Providence'.
— Choix permanent, immuable pendant la vie. Il ne sera jamais modifié ni rétracté, malgré
les infidélités du Prêtre.
Le Prêtre coupable reste Prêtre, tout autant que le Prêtre saint ■^.
Son Sacerdoce l'accompagne plus que son ombre : il en porte le sceau dans son âme.
— Choix éternel dans sa fin.
Le caractère sacerdotal est indélébile; il dé- passe les limites du temps, et demeure dans l'éternité ; il est immortel, comme l'âme dans laquelle il est imprimé^.
Au ciel, il brillera dans les élus, pour leur glo- rification ; en enfer, il demeurera comme une flétrissure dans les réprouvés '.
^ « Elegit nos in ipso ante mitndi constitutionem, in cantate. » Ephes., I, 4.
2 « Christus operatur in sacramentis, et per bonos taniquam per membra viventia, et per malos taniquam per instrumenta carentia vita. » S. Thom., III p., q. 64, a. 5, ad 2.
3 « Esse sacerdotem convenit homini ratione animas, in qua est ordinis character ; unde per morteni honio non perdit ordi- nem sacerdotalem. » S. Thom., III p., q. 5o, a. 4, ad 3.
^ « Ouamvis post hanc vitam non remaneat exterior cultus, remanet tamen finis lllius cultus. Et ideo post hanc vitam rema- net character et in bonis ad eorum gloriam, et in malis ad eorum ignominiara. » S. Thom., III p., q. 63, a. 5, ad. 3.
20 CE ,QUE LE PRÊTRE EST POUR JÉSUS
Quel que soit le sort éternel de celui qui fut l'objet de son choix, Jésus ne se repentira pas de l'avoir choisi : « Juravit Dominus, et non pœnitebit eum : Tu es Sacerdos in aster num '. » Paroles glorieuses pour les uns, paroles terribles pour les autres !
IV. — Dispositions de l'âtne sacerdotale en face d'un tel choix
1 . — Admiration.
A la vue du choix mystérieux que Jésus a dai- gné faire d'elle, de la dignité sublime à laquelle Il l'a élevée, et des merveilles opérées en elle par l'Ordination.
Jésus ne pouvait faire plus. « O altitudo divi- tiariim sapientias et scientias Dei ! Quam in- comprehensibilia sunt judicia ejus, et investi- g a biles viaeejus!-r> . 2. — Humilité.
En considérant sa misère et son néant, son peu de mérite et ses nombreuses infidélités.
Tant d'autres auraient mieux profité du Sacer- doce, s'ils y avaient été appelés ! ^
1 Ps. cix, 4. — Hebr., vu, 21. - Rom., XI, ^Z.
•' « Oui major est in vobis, fiât sicut minor. » Luc, xxii, 26. « ïanto quisque débet esse humilior, quanto est sublimior. » S. Bern., Serm. de donis Sp. Sancti, c. 2,
L ELL' DE SON CHOIX 21
3. — Reconnaissance.
A la pensée des grâces sans nombre que com- porte une semblable vocation : grâces de prépa- ration, grâces de préservation, grâces de pardon, grâces de sanctification et de saint, grâces de ministère et d'apostolat.
Par son Sacerdoce, le Prêtre vit au milieu des grâces de toutes sortes. Il a plus de moyens de salut que tous les autres. Il doit vivre dans une action de grâces continuelle '.
i. — Amour.
Comment ne pas aimer Celui qui l'a tant ho- noré, tant comblé, tant aimé?
Si l'amour se prouve par le don, le Prêtre ne pouvait être plus aimé, parce que Jésus lui a tout donné.
A son tour, il doit aimer uniquement et pas- sionnément Jésus : il doit aimer son Sacerdoce qui l'unit si étroitement à Jésus et en fait un autre Christ -.
.;. — Fidélité.
Pour répondre aux desseins de Jésus qui l'a fait son Prêtre ; pour l'honneur de son Sacer-
1 << Gratiarum actio in accipiente respicit gratiam dantis : unde major est gratia ex parte dantis, ibi requiritur major gra- tiarum actio ex parte recipientis. » S. Thom., II II. q. 106, a. 2.
2 « Si Deum non amas, sacerdos dici potes, esse non potes. » Petri's Blessens., Serm. 41.
22 CE OLE LE PRETRE EST POUR JESUS
doce ; pour la sainteté du ministère qu'il remplit auprès des âmes *.
Le Prêtre ne peut être un Prêtre selon le cœur de Dieu, qu'en étant un saint.
En le choisissant, Jésus l'a destiné à la sainteté ; sa fidélité et son amour doivent aller jusque-là -.
1 « Cui Dominus plus benedixit, plus merito ipsi ser-\-ire dé- bet. » S. BoxAV., Serm. 2, Dom. 5 post. Pent.
2 « Sacerdos débet vitam habere immaculatam, ut omnes in illum veluti in aliquod exemplar excellens intueantur. Idcirco enim nos Deus elegit. ut simus quasi luminaria, et magistri cœ- terorum efficiamur, ac veluti angeli cum hominibus versemur in terris. » S. .Ioan. Chrys., In I Tim. hom. lO.
EXAMEN
Jésus m'a choisi pour être son Prêtre. De toute éternité II a pensé à moi ; mon Sacerdoce cor- respond à des desseins éternels. — Y ai-je bien pensé ? Ai-je adoré les secrets divins dans ce choix privilégié ?
Jésus n'était pas tenu de me faire son Prêtre. Il ne l'a fait que parce qu'il l'a voulu. — L'ai-je bien compris ? Ne me suis-je pas attribué une part quelconque de mérite dans mn vocation au Sacerdoce ?
Jésus m'a choisi malgré mes fautes, qui ont précédé et suivi mon Sacerdoce. — N'ai-je point tourné contre Jésus ses miséricordes à mon égard, en me croyant digne de ma sublime vocation, en m'en servant pour m'enorgueillir, en oubliant ma condition de misérable et de pécheur ?
Jésus, en m'honorant du Sacerdoce, m'a con- sacré à sa Personne adorable, m'a comblé de grâces pour moi et pour les autres. — Comment me suis-je comporté vis-à-vis de Lui et vis-à-vis des âmes ? Me considéré-je comme étant séparé du monde et n'appartenant qu'à Jésus et aux choses de Jésus ? Ou ne suis-je pas naturel et
24 CE QVE LE PRETRE EST POUR JESUS
humain dans mes vues, mes pensées, mes affec- tions, mes paroles et mes actes ? Est-ce l'esprit de Jésus ou l'esprit du monde qui m'anime ? Puisé- je en Jésus mes maximes, mes sentiments, mes intentions, le mobile et la fin de toute ma vie?
Jésus m'a choisi pour que je sois un saint dans le temps et un élu dans l'éternité. — En conti- nuant de vivre comme je le fais, puis-je espérer de parvenir à la sainteté de mon état et de ré- pondre pleinement aux desseins de Jésus qui m'a fait son Prêtre ?
PRIERE
^''^ JÉSUS, Vous dont les desseins sont toujours '^ adorables et les dons sans repenlance, je Vous adore dans le choix que Vous avez daigné faire de moi pour m'honorcr de la sublime dignité de votre Sacer- doce éternel.
Je n'ai point mérité un tel bienfait, et je m'abîme devant Vous a la vue de ce choix mystérieux et de ce privilège incomparable. Du fond de ma misère, je reconnais votre bonté infinie, je Vous bénis d'avoir tourné vos regards vers moi et de m'avoir appelé à devenir votre Prêtre.
Vous m'avez choisi pour Vous, ô Jésus : je Vous appartiens tout entier. Vous êtes la part de mon héri- tage ; faites que je n'en cherche jamais d'autre et que je sois à jamais un Prêtre selon votre Cœur.
Fkmen.
Pratique. Tîsle rappeler souvent, au milieu de mes occu- pations habituelles, que je suis Vélu et le consacré de Jésus, et me conduire comme tel.
Oraison jaculatoire. — O 'Marie, bénissez avec moi le Seigneur qui a regardé la bassesse de son serviteur.
DEUXIEME JOUR
Ce que le Prêtre est pour Jésus
le trophée de son amour et de sa miséricorde
« In charilale perpétua dilexi te ; ideo, attraxi te, miserans. a Jer., XXXI, 3.
DIRECTOIRE
Le choix que Jésus fait de ses Prêtres est un choix tout d'amour. V amour se prouve par le don ; or, Jésus, en tant que Prêtre, ne possède rien qu 'Il ne l'ait donné à ses Prêtres. Il a voulu les aimer sans mesure et sans réserve, et 11 a communiqué à chaque âme sacerdotale la plé- nitude de son Sacerdoce.
Jésus se retrouve et s'aime dans son Prêtre. Le Prêtre fidèle à sa vocation devient pour Jésus l'objet de ses complaisances, comme Lui l'est de son divin Père.
C'est par son Prêtre que Jésus continue à glo- rifier Dieu et à sauver le monde : c'est pourquoi Il l'aime si intensément et si tendrement.
Que le Prêtre n'oublie jamais combien il est aimé de Jésus, et il aura trouvé le secret de L'aimer à son tour par-dessus tout et de demeu- rer fidèle à son amour.
Rien ne doit faire douter le Prêtre de l'amour infini que Jésus lui porte, pas même sa misère spirituelle et ses infidélités. Jésus l'a traité avec plus de miséricorde que les autres ; car qui peut
30 CE QVE LE PRÊTRE EST POUR JÉSUS
fjorter un honneur et une respoîisabilité aussi grande que le Sacerdoce, sans un secours cons- tant d' en-haut ? Et qui peut être assez pur pour personnifier dans le monde Jésus Lui-même ?
Jésus n 'a pas considéré les mérites passés et futurs du Prêtre. Il l'a choisi uniquement par un effet de son amour miséricordieux. Que cette pensée excite la reconnaissance du Prêtre et l'encourage à combattre ïfaillamment pour se montrer en tout digne de sa sainte vocation.
■~^*3^=^
PREMIERE MEDITATION
I. — L'amour, mobile du choix que Jésus fait de ses Prêtres
1. Dieu est charité.
C'est son essence '.
1 s'aime infiniment, nécessairement , éternel- lement.
Il s'aime autant qu'il se connaît, et il se connaît parfaitement -.
Il s'aime autant qu'il se veut, et il se veut né- cessairement '■'•.
Il s'aime autant qu'il existe, et il existe éter- nellement '\
' « Siciit auteni intelligere Dei est siium esse, ita et ejus amaie. Non igitiir Deus amat seipsum secundum aliquid suse es- sentia: superveniens, sed secundum suam essentiam. » S. Thom., Op. 2, c. 48.
- « Sicut autem 'iiitellectum est in intelligente in quantum intelligitur, ita et amatum esse débet in amante in quantum amatur. Deus autem sicut intelligit seipsum, îta necesse est quod seipsum amet. » S. Thom., Op. 2, c. 43.
^ « Cum Deus amat seipsum secundum hoc, quod ipse in seipso est ut amatum in amante, non est Deus amatus in Dec amante per modum accidentalem, sicut et res amatœ sunt in nobis amantibus accidentaliter ; sed Deus est in seipso ut ama- tum in amante substantialiter. » S. Thom,, Op. 2, c. 48.
'* « Deus est suum esse uniforme. Unde sicut est sua essentia, ita sua aeternitas. » S. Thom., I p., q. 10, a. 2.
32 CE, QUE LE PRÊTRE EST. POUR JÉSUS
2. — L'amour, mobile de tout en Dieu.
II est dans la nature de Dieu de se donner. Bonum est siii diffusivum.
Dieu ne fait rien ad extra, sans le faire jyar amour. — L'amour étant son essence, il ne peut agir que par amour '.
Ce qui porte Dieu à agir, c'est de se commu- niquer ; et se communiquer, c'est répandre son amour -.
Dès lors, toutes les volontés de Dieu sont ins- pirées par l'amour '.
3. — L'amour, présidant au choix que Jésus fait des âmes sacerdotales.
Par le fait que tout est amour en Jésus, que toutes ses opérations sont Xeffet de l'amour, que ses desseins >\'ont que l'amour comme mobile et comme fin '.
En choisissant une âme pour en faire une âme sacerdotale, Jésus pose un acte d'amour.
* « Deus, qui est legis divin% dator, omnia facit propter suum amorern. » S. Thom., Contr. Gent., L. 3, c. ti6.
- « Audemus dicere (juod Deus pras; multitudine aniuris extra se sit. » S. DioxYs., De div. Nom., c. 4.
"^ « Sicut Deus iino actu omnia in essentia sua intelligit, ita uno actu vult omnia in sua bonitate. » S. Thom., I p., q. \% a. 5.
'' « Propterea Christiis advenit, ut cognosceret homo quantum cum diligat Deus. » S. Auc, De catech. rud., c. 4.
« Chiistus dilexit nos, et tradidit semetipsura pro nobis obla- tionem et hostiam Deo in odorem suavitatis. » Ephes., v, 2.
LE TROPHÉE DE SON AMOUR 33
Un acte d'amour, d'autant f)lus évident, qu'il est purement gratuit ; d'autant fjliis grand, que la dignité qu'il confère est plus élevée ; d'autant filus adorable et ftlus tendre, que cet acte est une communication plus intime et plus parfaite de Lui-même.
îi. — Nature de l'amour que Jésus porte à szs Prêtres
1. Le Prêtre est aimé de Jésus.
Au même titre que tous ses rachetés.
II a versé son Sang pour tous '. Et l'amour, qui L'a fait expirer sur la Croix, l'a poussé à demeu- rer dans l'Eucharistie, pour chaque Ame en par- ticulier "-'.
2. - Le Prêtre est plus aimé de Jésus. Parce que Jésus lui a f>lus donné.
Parce qu'il l'a choisi pour une mission plus élevée.
Parce qu'il le destine à une sainteté plus grande.
1 « Dilexit nos, et lavavit nos a peccatis nostris in sanguine suo. » Apoc, I, 5.
- « Altaris sacramenlum est amor amoruin. » S. Bern., Serm. de Cœna Domini.
« Unum enim eademque est Hostia, idem nunc ofiferens, Sa- cerdotum ministerio, qui seipsum tune in cruce obtulit ; sola offerendi ratione diversa. » Conc. Trid., Sess. 22, c. 2.
34 CE, QUE LE PRÊTRE EST POUR JÉSUS
Parce qu'il l'appelle à vivre avec Lui dans une intimité spéciale.
Parce qu'il l'a constitué son représentant offi- ciel à2iv\s le mondée
3. — Le Prêtre est souverainement aimé de Jésus.
Jésus ne peut donner davantage que ce qu'il a donné à son Prêtre.
Il lui a confié ses mérites, ses grâces, ]c pf'x de son Sang : sa doctrine, ses mystères, ses sacre- ments ; la continuation de sa mission, la prédi- cation de son Evangile, l'honneur de son Eglise; la gloire de Dieu, le salut des âmes ; sa Per- sonne même dans V Eucharistie'-.
11 l'a fait participant de son Sacerdoce, lui en a communiqué la puissance et Y efficacité ; au point que le pouvoir spirituel du Prêtre est iden- tique à celui que Jésus possède par essence, en tant que Prêtre souverain et éternels
1 Saint Thomas, répondant à la question : si Dieu aime plus certaines créatures que d'autres, dit : « Ex parte actus voluntatîs Deus aequaliter omnia amat ; cum simplici et eodeni modo se habente actu voluntatis amet. Ex parte vero boni voliti ab ipso, non omnia îequaliter amat, sed uni majus bonum vult quani alii... Cum enim amor Dei sit causa bonitatis rerum, non esset aliquid alio melius, si Deus non vellet uni majus bonum quam alteri. » S. Thom., I p., q. 20, a. 3.
* « Sacerdotium summa est omnium bonorum, qua? in homi- nibus constant. » S. Ignat. inart., Ep. lO ad Smyrnenses.
•^ « Dominus Jésus ipse est sacerdos et hostia... ; ipse est qui per ministres Ecclesise baptismi tribuit sacramentum..., et per
LE TROPHÉE DE SON AMOUR 35
Jésus voit et aime dans le Prêtre son propre Sacerdoce. — Pour le combler de la sorte, il a fallu quV/ l'aimât sans mesure.
4. Le Prêtre est iniséricordieusement aimé de Jésus.
Pour nous faire ses Prêtres, Jésus a oublié nos /. lutes passées.
Fautes nombreuses et graves peut-être. — liantes répétées pendant de longues années. — Fautes de négligence, Ôl' ingratitude, de malice, de révolte...
Que d'abus de grâces, de toutes sortes, depuis notre enfance !
Jésus n'a plus voulu voir en nous des pécheurs, et II a jeté nos iniquités derrière son dos ',
Sa miséricorde l'a emporté sur sa justice -.
Jésus a fermé les yeux sur notre misère pré- sente.
Quels mérites avions-nous acquis au moment de notre Ordination sacerdotale ?
Quelles étaient alors nos victoires sur nos
eosdem ministros corporis et sanguinis sui conficit sacramenta. » B. Laurent. Justin., Serm. de Euch., n. 28.
* « Projecisti post terguin tiium oninia peccata mea. » Is., xxxviii, 17.
'^ « Ego sum Dominus qui facio misericordiam, et judicium, et justitiam in terra ; hœc enim placent mihi, ait Dominus. » Jer., IX, 24.
36 CE ,OUE LE PRÊTRE EST POUR JÉSUS
mauvais penchants, nos défauts, nos habitudes coupables ?
Pratiquions -nous la vertu avec «générosité, constance, fidélité ?
Marchions-nous vraiment dans la voie de la perfection, comme le réclamait l'état que nous allions embrasser ?
Ou bien notre piété laissait-elle à désirer?
Notre amour n'était-il pas faible et languis sant ?
Et n'avancions-nous pas vers le Sacerdoce, sans un détachement suÛisant du monde, auquel tout- iVl'heure nous n'allions plus appartenir, et sans une volonté énergique de n 'aimer plus que Jésus. à qui nous devions appartenir sans retour ?
Rien de tout cela n'a arrêté Jésus. 11 a voulu nous aimer quand même, et sa miséricorde Lui a Z'oilé notre misère ^
Jésus n'a pas tenu compte de nos faiblesses et de nos infidélités futures.
Pourtant, Il savait à l'avance toute notre vie de l'avenir.
Il connaissait en détail chacune de nos pensées, chacune de nos paroles, chacun de nos actes.
Il savait Vusage que nous ferions de ses grâces,
' « Ouid enim est peccatuin ad misericordiam ? Tela aranese qiise, vento fiante, nusquam comparet. « S. Joan. Chrys., In Psalm.
LE TROPHÉE DE SON AMOUR S"]
et 11 comptait déjà le nombre de nos infidélités et de nos péchés.
Il voyait, dans un avenir plus ou moins rap- proché, nos imprudences et nos compromis ; nos relâchements et nos résistances à ses inspira- tions ; notre manque de piété et de surnaturel : nos retours à Yesprit et aux maximes du monde ; nos oublis coupables de la sainteté de notre état; nos négligences dans l'accomplissement de nos devoirs les plus sacrés; nos défaillances et nos chutes ; nos infidélités à nos engagements les plus solennels ; nos baisers perfides et nos ou- trages sacrilèges.
Grâce à Dieu, nous n'avons point tous commis toutes ces fautes ; mais, après notre Ordination, sommes-nous restés sans péché? ^
La profanation et Xapostasie ne sont pas des mythes.
Jésus a connu, dès le commencement, les renégats et les apostats, les profanateurs et les sacrilèges. Et II les a faits ses Prêtres !
Il les a aimés quand même d'un amour privi- légié, d'un amour sacerdotal -.
1 « Beatus qui inventus est sine macula. Quis est hic ? et laudabimus eum. » Eccli. xxxi, 8, 9.
■^ « Misericordiae Domini quia non sumus consumpti ; quia non defecerunt miserationes ejus. » Jer., Thren., mi, 22.
38 CE- QUE LE PRÊTRE EST POUR JÉSUS
Il continue de les aimer et sa iniséricorde les poursuit.
Il voit en eux ses Prêtres, et II veut les sauver, pour l'honneur de son Sacerdoce et pour ne pas rendre inutiles tant de grâces dont II les a comblés.
Aussi, à chacune de leurs trahisons, leur adresse-t-Il cette parole di amitié et de tendresse, par laquelle II cherche à toucher leur cœur : « A inice, ad quid venisti ? ' »
Son amour et sa miséricorde ont présidé au choix que Jésus a fait de ses Prêtres.
Les montagnes d'iniquités, qui devaient s'éle- ver plus tard dans certaines âmes sacerdotales, n'ont rien changé au cours de cette charité in- finie qui a voulu aimer quand même les élus de son choix 2.
Ah ! si l'on osait douter de la miséricorde de Jésus sur la terre, il n'y aurait qu'à consi- dérer son amour à l'égard de ses Prêtres, futurs pécheurs ^.
"• Matth., XXVI, 5o.
2 « Propitius ero iniquitatibus eoium, et peccatorum eorum jam non memorabor. » Hebr., viii, 12.
3 « Parcis autem omnibus, quoniam tua sunt. Domine, qui amas animas. » Sap., xi, 27.
DEUXIEME MEDITATION
II. — Nature de l'amcur que Jésus porte à SCS Prêtres
(suite)
5. — Le Prêtre est mystérieusement aimé de Jésus.
L'amour de Jésus pour son Prêtre tient vrai- ment du mystère.
Qui aurait jamais pu en imaginer un sem- blable ?
Jésus est Dieu ; Il vient sur la terre pour ac- complir une mission divine dans son origine, dans ses moyens et dans sa fin.
Et cette mission, Il la confie à ses Prêtres!
C'est un Dieu qui la leur donne ; c'est par une puissance toute divine qu'ils l'accomplissent ; c'est avec des effets divins et éternels qu'ils la réalisent *.
L'amour que Jésus porte à ses Prêtres, pour les honorer ainsi, ressemble vraiment à l'amour de Dieu le Père pour son Fils, qu'il nous a envoyé -.
Jésus est Prêtre; son Sacerdoce s'exerce ici-bas
1 « Sacerdotium in terris peragitur, sed in reinim cœlestium ordinem référendum est. » S. Joan. Chrys., De Sac, L. 3.
2 « Siciit dilexit me Pater, et ego dilexi vos. » Joan., xv, 9.
40 CE QUE LE PRÊTRE EST -POUR JÉSUS
dans la plénitude de la puissance et de X amour. Venu pour oflfrir un Sacrifice divin, Il en fera la réconciliation suprême de l'humanité avec Dieu, la glorification de Dieu dans la justice, et le salut du monde dans la miséricorde.
Et ce Sacerdoce unique et tout- puissant. Il le communique à ses Prêtres !
Il les fait Prêtres comme Lui ; aussi puissants que Lui ; exerçant le même ministère ; offrant le même Sacrifice ; possédant sur la Victime la même autorité, et puisant dans l'efficacité divine de son Sang les mérites infinis dont ils inondent les âmes^
Cette participation à la plénitude du Sacerdoce de Jésus, ne nous fait-elle pas toucher au mystère adorable de \ amour éternel ?
Jésus est le Prêtre unique et éternel; source divine du Sacerdoce, 11 en contient Xessence, la perfection, la plénitude et \ adorable unité.
Il n'y a point de Sacerdoce en dehors de Lui. I! est à Lui seul tout le Sacerdoce -.
Pourtant, le Prêtre est aussi Prêtre que Jésus !
' « O sacrum, o cœleste ministerium vestruni, laudabile desi- derium, insigne spectaculuni, solemne miraculum ! Deus qui mirabilis in omnibus, seipso certe niirabilior, quantum ad vos ostenditur, dum mirabiliora per vos operatur. » S. Bern., Serm. I in Cœna Dom.
■- « Christus est totius sacerdotii origo. » S. Thoai., III p., q. 5o, a. 4, ad 3.
LE TROPHÉE DE SON AMOUR 4I
Et cela, parce que Jésus est tout dans son Prêtre. C'est Jésus qui est Prêtre en lui. C'est Jésus qui, fyar son ministère, exerce son Sacer- doce, opère divinement et renouvelle ce qu'il a accompli autrefois dans sa vie mortelle.
Le Prêtre est un instrument que manie et active une puissance divine.
Il est une envelofyl^e qui cache un Prêtre divin.
Il est comme des espèces sacramentelles qui voilent la Personne adorable du Prêtre éternel, lequel seul, en réalité, agit, féconde, sauve, purifie et sanctifie '.
C'est dire jusqu'à quel point Jésus s'est iden- tifié avec son Prêtre. Il ne fait (\\xun avec lui. Le Prêtre, en tant que Prêtre, est en toute vérité un autre Lui-même. D'un homme Jésus en a fait un Dieu^.
Peut-il y avoir un amour plus mystérieux et plus incompréhensible ?
On est tenté de dire que Jésus aime le Prêtre du même amour dont II s'aime Lui-même.
' « Manifestum est quod oninia ecclesiastica saciainenta ipse Christus perficit ; ipse enim est qui baptizat, ipse est qui peccata lemittit, ipse est verus sacerdos, qui se obtulit in ara crucis, et cujus ^^rtute coq)us ejus in altari quotidie consecratur. Et tamen, quia corporaliter non cum omnibus fidelibus praesentialiter erat futurus, elegit ministres, per quos praedicta fidelibus dispensa- ret. <> S. Thom., Contr. Cent., L. 4, c. 76.
- « Sacerdotes, propter ofBcii dignitatem, deoruni nomine nuncupantur. » Ixnoc. III, Can. Cum ex injuncto. De Hseret.
42 CE QUE LE PRÊTRE EbT POUR JESUS
III. — Dispositions de l'âme sacerdolale en face de l'amour de Jésus à son é^ard
1. — Adoration.
C'est l'attitude qui convient devant un tel mys- tère d'amour. — L'adoration silencieuse et re- cueillie rend plus éloquemment les sentiments de l'âme que toutes les paroles.
Jésus est grand, puissant et magnanime dans le don, au-dessus de tout don, qu'il fait de son Sacerdoce. Un Dieu seul pouvait opérer une telle merveille.
En se considérant, le Prêtre voit Jésus en lui ; et cette vue doit le pénétrer d'admiration et le jeter dans \ adoration aux pieds de Celui qui l'a tant honoré et tant aimé^.
2. — Souvenir habituel des miséricordes de Jésus.
- Le souvenir des miséricordes de Jésus doit devenir habituel, puisque le caractère sacerdotal demeure sans être altéré jamais.
A n'importe quel moment, le Prêtre se sait Prêtre ; par conséquent, Velu de Jésus, le privi- légié de Jésus, le miséricordieusement aimé de
1 « Omnium bonorum magna et inter omnes maxima est gra- tta, sacerdotalis dignitas, si quis eani imniaculate custodiat. » S. JoAN. Chrys., Honi. 5i sup. Matth.
LE TROPHÉE DE SON AMOUR 43
Jésus, le tendrement assisté de Jésus, le rel^ré- sentant et le tout-puissant instrument de Jésus.
Comment le Prêtre ne bénirait-il pas Jésus d'avoir daigné l'aimer ainsi ?
Comment, à la vue de ce qu'il est, ne chante- rait-il pas ses miséricordes infinies, miséricordes dont les effets sont éternels ? « Misericordias Domini in asternum cantabo '. »
3. — Confiance filiale absolue.
La confiance en Jésus est toute naturelle pour le Prêtre.
Il a tant reçu ! II est tant comblé! — Jésus ne l'a pas traité ainsi, pour se désintéresser de lui ensuite, et encore moins pour Y abandonner^.
Il est assuré d'être toujours secouru, et pour accomplir sa mission, et pour se maintenir à la hauteur de sa sublime vocation.
Jésus est sa force, sa vérité, sa victoire, sa sainteté et sa vie.
Il a confiance en Lui autant qu'il L'aime, et il L'aime d'un amour aussi généreux que sa con- fiance est filiale et absolue.
« In te Domine speravi, non confundar in xternum^. »
* Ps. Lxxxvin, 2.
2 « Omne quod dat mihi Pater, ad me veniet ; et eum qui venit ad me, non ejiciam foras. » Joan., vi, Sj.
3 Ps. XXX, 2.
44 CE QUE LE PRÊTRE EST FOUR JÉSUS
4. Vivre de cet amour de Jésus pour son Prêtre.
Le Prêtre est fait pour aimer, lui qui est le trophée de l'ainour miséricordieux de Jésus.
La pensée constante de l'amour que Jésus lui porte doit être sa grande consolation, en même temps que sa force et son stimulant à payer Jésus de retour.
Partout et toujours il doit garder le sentiment et la conviction que Jésus l'aime d'un amour particulier.
Qu'il trouve dans cette pensée une compensa- tion à toutes les peines de la zne.
Qu'il s'applique à agir sous l'influence de cet amour, à en nourrir son esprit et son cœur, afin d'en vivre et, par là, d'aimer Jésus comme il en est aimé^.
* « Estote ergo imitatores Dei, sicut filii carisstmi ; et ambu- late in dilectione, sicut et Christiis dilexit nos. >> Ephes., v, i. 2.
EXAMEN
Mon Sacerdoce est l'effet de l'amour de Jésus. Si Jésus ne m'avait pas aimé, Il ne m'aurait pas fait son Prêtre. — Suis-je convaincu de cette vérité, et en pratique me considéré-je comme étant particulièrement aimé de Jésus ?
Cet amour existe tant que dure mon Sacerdoce. C'est donc à chaque instant que Jésus, voyant en moi son Prêtre, m'aime sacerdotalement. — Ai-je trouvé dans cette pensée une lumière pour mon esprit, une consolation pour mon cœur, un exci- tant pour ma volonté, un réconfort pour mon âme ?
L'amour que me porte Jésus est un amour de choix, le plus grand après celui qu'il a pour sa Mère. — M'en suis-je humilié, mais aussi en ai~je pris occasion de m'appliquer à payer Jésus de retour? Ai-je compris que ce que Jésus me de- mande avant tout, en tant que je suis Prêtre, c'est de L'aimer, de vivre d'amour, de tout faire par amour, de prêcher son amour et de sanctifier les âmes par le mohile de l'amour?
Jésus m'a aimé lorsque je ne le méritais pas, et lorsqu'il savait que je lui serais infidèle dans l'avenir. — Le souvenir de mes fautes et des
46 CE QUE LE PRÊTRE EST POUR JÉSUS
pardons de Jésus ine touche-t-il, ou ne resté-je pas froid en pensant à tant de miséricorde et d'amour ? A cause de mes péchés passés, ai-je à cœur de me montrer plus généreux et plus fidèle à tous les devoirs de mon Sacerdoce, afin de faire oublier à Jésus la peine que je Lui ai faite?
Est-ce que je vis de l'amour miséricordieux de Jésus ? Voilà ce qui peut me garder dans la vé- rité, développer en mon âme une confiance illi- mitée en Jésus et me gagner définitivement à son divin amour.
PRIERE
C'^ra/ JESUS, si compatissant pour les misérables, si ''^ miséricordieux pour les pécheurs et si tendre pour ceux qui Vous cherchent et Vous aiment, voyez- moi à vos pieds mendiant vos pardons, votre amour et votre tendresse.
Prêtre, je veux Vous honorer par la sainteté de ma vie sacerdotale. Prêtre souvent infidèle à mes devoirs sacrés, je Vous conjure d'oublier mes ingratitudes. Prêtre, choisi par Vous pour être votre consolation, votre honneur et la reproduction vivante de toutes vos vertus, je n'aspire qu'à Vous aimer et à Vous faire aimer.
Voyez, ô Jésus, dans mes pieuses dispositions, le désir ardent que j'ai de Vous payer de retour et de devenir un Prêtre qui Vous aime et ne vive que
pour Vous.
J'imcn.
Pratique. M'appiiquer tout particulièrement à me pé- nétrer de l'amour que Jésus me porte et a vivre d'amour pour Lui.
Oraison jaculatoire. O "Marie, TUlère du bel amovr, embrasez mon cœur de reconnaissance et d'amour pour Jésus qui m'a fait son Prêtre.
TROISIEME JOUR
Ce que le Prêtre est pour Jésus : son envoyé et son représentant
(i Sicut tu me misisti in mundum. et ego misi eos in mundum. »
Joan.. XVII, 18.
DIRECTOIRE
En partant de ce monde, Jésus s'est choisi des continuateurs de sa mission. Il ax>ait été envoyé par son divin Père ; à son tour. Il envoie ses Prêtres dans le monde entier. Sa mission était une mission toute d'amour et de miséricorde ; ses Prêtres sont les hommes de la charité et du pardon.
Venu pour donner la vie aux âmes. Il rend ses Prêtres participants de sa puissance divine. Exerçant un pouvoir souverain sur l'enfer. Il donne à la parole sacerdotale une efficacité aussi grande que la sienne, pour chasser le démon et rouvrir aux âmes les portes du ciel.
Voulant perpétuer sa présence dans l'huma- nité. Il recourt à ses Prêtres et 11 enchaîne sa propre liberté à leur parole consécratrice.
Par leur ministère Jésus s'incarne, en quelque sorte, de nouveau ; Il prolonge dans l'humanité les bienfaits de sa présence personnelle et II applique à toutes les générations du monde les mérites infinis de sa passion et de sa mort.
Le Prêtre est sauveur avec son Maître. Il est
52 CE QUE LE PRÊTRE EST POUR JÉSUS
envoyé pour parler du ciel et y conduire les âmes. Il montre Jésus, Le fait connaître et Le fait aimer. Il parle son langage, anime tout de son esprit, ne brûle que de son amour, vit de sa vie et la communique aux âmes.
C'est un Jésus ambulant qui passe dans le monde en faisant le bien et en donnant le ciel. Mission sublime et divine qui doit faire son bonheur et sa sainteté.
PREMIERE MEDITATION
I. — Le fait de la niissicn du Prêtre
1. — La mission du Prêtre découle du choix que Jésus a fait de lui.
La principale mission de Jésus sur la terre est une mission sacerdotale '.
Il vient dans l'humanité <?/; tarit que Prêtre et Victime -.
Sa fonction /a l^lus sacrée sera d'offrir son Sacrifice, en s'immolant Lui-même sur la Croix^.
S'il se choisit des disciples, c'est encore en tant que Prêtre et Victime ; c'est afin qu'ils rem- plissent le même office sacerdotal ''.
• i( Ingrediens mundum dicit : hostiam et oblationem noiuisti, corpus autem aptasti mihi ; ecce venio ut faciam, Deus, volun- tatem tuam. In qua voluntate sanctificati sumus per oblationem corporis Jesu Christi semel. » Hebr., x, 5, 9, 10.
- « Cum per Christuin fuerint hoininum peccata deleta, ac gratia donata, ac gloria; perfectio hominibus collata, Christus inquantum homo non modo sacerdos tuit, sed etiani sacrificiutn et hostia perfecta, pro peccato videlicet, ])acifica et holocaustum.» S. Thom.. III p., q. 22, a. 2.
3 « Licet Chn'stus non fuerit sacerdos secundum quod Deus, sed secundum quod homo, unus tamen et idem fuit sacerdos et Deus. Et ideo, inquantum ejus humanitas operabatur in virtute divinitatis, iilud sacrificium erat efficacissimum ad delenda pec- cata. » S. Tho.m., III p., q. 22, a. 3. ad 1.
"* « Omnis pontite\ ex hominibus assumptus, pro hominibus
54 CE, QUE LE PRÊTRE EST POUR JÉSUS
Jésus se serait inutilement choisi des Prêtres pour Le remplacer, s'il ne leur avait confié, en même temps, une mission ; le Sacerdoce ne se comprenant pas sans un ministère intermédiaire entre Dieu et les hommes ^
Le Prêtre est donc essentiellement l'envoyé et le représentant de Jésus.
De même que son caractère, sa mission de- meure ; et il doit se considérer dans le monde comme un plénipotentiaire céleste, chargé d'y traiter les intérêts de Dieu auprès des âmes=^.
Combien cette seule pensée est puissante, pour maintenir l'élu de Jésus dans la sainteté de son état !
2. ~ La mission du Prêtre est nécessaire. C'est en vue de l'avenir que Jésus se choisit des Prêtres et leur donne une mission^.
constituitur in iis quae sunt ad Deum, ut offerat dona et sacrificia pro peccatis. » Hebr., v, i.
1 « In opère creationis, non fuit qui Deum adjuvaret ; in mys- terio vero rederaptionis, voluit habere coadjutores. » Petrus Blesens., Senn. 47.
- « Dei enim sumus adjutores. » I Cor., m, 9.
3 « Quia Christus corporalem sui prœsentiam erat Eccleeiae subtracturus, necessarium fuit ut alios institueret sibi ministres, qui sacramenta fidelibus dispensarent, secundum illud apostoli (I Cor., IV, 1) : « Sic nos existimet homo ut ministres Christi et dispensatores mysteriorum Dei. » S. Thom., Contr. Cent., L. 4, c. 74.
SON ENVOYÉ ET SON REPRÉSENTANT 55
Il s'en va et ne reviendra plus. Il Lui faut d'autres Lui-même pour tenir sa place '.
Jésus ne veut point que les hommes perdent son souvenir, et II charge ses Prêtres de le leur rappeler*.
Si les Prêtres n'étaient là pour parler de Jésus et montrer le ciel, les peuples retomberaient bien vite dans l'idolâtrie et la barbarie.
Jésus est venu apporter au monde tout un code de doctrine divine, et II en confie le dépôt sacré aux Prêtres ^.
Il aurait parlé en vain, si ses enseignements n'avaient dû être répétés aux générations de l'avenir.
Jésus a été touché de l'état misérable de l'hu- manité pécheresse, et II est descendu du ciel pour la sauver.
Mais il y aura toujours des pécheurs à con- vertir, des âmes à sauver.
A l'exemple de leur divin iMaître, les Prêtres courront après les brebis égarées, accueilleront avec empressement les prodigues, prononceront
1 « Vos estis Vicarii Christi. qui vicem ejus geritis. » S. Auc, Serm. xxxiv ad Frat.
- « Vide ministeriura quod accepisti in Domino, ut illud im- pleas. » Col., iv, 17.
^' >< Depositum custodi. » I Tim., vi, 20. — « Prsedica verbum, argue, obsecra, increpa in otnni doctrina. » Il Tim., iv, 2.
56 CE- QUE LE PRÊTRE EST. POUR JÉSUS
des paroles de pardon, arracheront les âines à l'enfer et les donneront au ciel '.
Jésus a été dévoré du zèle des âmes ; Il les a appelées à la sainteté ; Il s'est fait leur nourriture et II leur a inoculé sa propre vie.
Pour leur continuer ses bienfaits jusqu'à la fin des temps, Il a besoin de ministres qui parlent aux âmes le même langage, montrent la même voie qui conduit au ciel, assurent les mêmes secours, procurent les mêmes grâces, commu- niquent la même vie.
Jésus ne pouvait quitter la terre sans donner à son Eglise un Sacerdoce qui y continuât sa mission -,
Le Prêtre est nécessaire à Jésus ! Cette consi- dération est de nature à le jeter dans l'adoration et l'action de grâce !
3. — La mission du Prêtre est officielle.
Ce n'est pas seulement par voie de consé- quence et de déduction que l'on constate la mis- sion divine du Prêtre.
■■ « Sacerdotes Doininus mundi esse voluit salvatores. » S. Hier., In Abdiam, xxi.
« In hoc sita est sacerdotis perfectio, ut ad divinam promo- veatur imitationem, quodque divinius est omnium, ipsius etiam Dei cooperator existât. » S. Dio>r\'s., De cœl. hier., c. 3.
- « Pro Christo legatione fungimur, tamquam Deo exhortante per nos. >» II Cor., v, 20.
SON ENVOYE ET SON REPRÉSENTANT 07
Cette mission est précise, spécifiée et officielle- ment promulguée par Jésus Lui-même.
Elle est aussi indubitable que le choix même que Jésus fait de ses Prêtres.
Sans doute, la manière dont Jésus appelle ses disciples, qu'il destine à être des pécheurs d'hommes, — le soin qu'il prend de les instruire, — les assurances qu'il leur donne de les assister toujours, — les pouvoirs illimités qu'il leur con- fère, indiquent suffisamment qu'il les destine à poursuivre dans le monde l'apostolat qu'il a commencé.
Mais II a voulu être plus explicite encore. Ses paroles sont formelles : mitto vos '.
Les Prêtres ne s'arrogent point une mission. Ils sont et demeureront les envoyés de Jésus-.
4. — La mission du Prêtre est universelle.
Le théâtre sur lequel doit s'exercer cette mis- sion du Prêtre, c'est le monde entier.
Les nations qu'il doit évangéliser, ce sont toutes les générations de la terre : omnes gentes.
Les âmes qu'il doit atteindre et auprès des- quelles doit s'exercer son sublime ministère, ce
* JOAN., XX, 2t.
- « Posuit ordinem in Ecclesia, ut quidam aliis sacramenta traderent, suo modo Dec in hoc assimilati, quasi Dec coopé- rantes. » S. Thom., Suppl. q. xxxn-, a. i.
58 CE, QUE LE PRÊTRE EST POUR JÉSUS
sont les âmes de tous les temps et de tous les lieux : omni creaturse. g
Jésus est venu sauver tous les hommes ; le Prêtre n'en exceptera aucun de son ministère.
Partout où il y aura une âme à secourir ou à sauver, il devra accourir et reinplir le rôle de Jésus, dont il tient la place ^
S'il n'a pas le droit de refuser l'entrée du ciel à une seule âme, il n'a pas davantage le droit d'en négliger aucune, dont, à un titre quel- conque, il a la charge et la responsabilité ^
Le Prêtre est l'envoyé de Jésus, mais il de- meure constamment dans la défyendance de Celui qui l'envoie 3. Aussi, partout et toujours, doit-il se considérer comme recez>ant à chaque instant la mission qui lui a été donnée au jour de son Ordination.
A lui de la recevoir chaque matin avec foi et avec amour, et à s'y montrer fidèle tout le jour.
' « Quasi totius orbis pater sacerdos est ; dignum igitur est ut omnium curam agat, sicut et Deus, cujus fungitur vice. » S. JoAN. Chrys., In I TiM., hom. 6.
^ « Si sacerdos, ex ignorantia vel negligentia, non exponat populo viam salutls, reus erit apud Deum aniniarum illarum, qua; sub ipso perierunt. » S. Thom., Op. 65.
3 « Ego mitto vos. » JoAN., xx, 2i. — « Manete in me. Ego sum vitis, vos psalmites. Qui manet in me et ego in eo, hic fert fructum multum ; quia sine me nihil potestis facere. » Joan., XV, 4. 5.
DEIJXIEME MEDITATION
II. — Nature de la mission du Prêtre
I. — La mission du Prêtre est identique à celle de Jésus.
Jésus ne fait pas de différence entre la mission qu'il donne au Prêtre et celle qu'il a reçue Lui- même de son divin Père.
Il n'est descendu du ciel que parce qu'il avait une mission à accomplir ; le double Mystère de l'Incarnation et de la Rédemption est là.
On ne peut rien imaginer de plus grand et de plus divin.
En envoyant ses Prêtres dans le monde, Jésus renouvelle à leur égard ce qu'il était venu faire ici-bas *.
Comme Jésus, le Prêtre est véritablement \en- voyé de Dieu, le Fils ne faisant qu'un avec le Père ^
Comme Jésus, le Prêtre est chargé de la gloire de Dieu, car il doit renouveler dans l'Eglise les mêmes œuvres divines opérées par Jésus ^.
' « Venit Filius hominis salvare quod perierat. » Matth., xviii, 11. — « Ite ad oves quaï perierunt. » Matth., x, 6.
- « Fecit nos regnum et sacerdotes Deo et Patri siio. » Apoc, i, 6. 3 « Opéra quse ego facio, ipse faciet, et majora horum faciet. »
JOAN., XIV, 12.
60 CE QUE LE PRETRE EST POUR JÉSUS
Comme Jésus, le Prêtre a la responsabilité du salut et de la sanctification des âmes, car il est choisi et consacré pour perpétuer dans le monde l'action rédemptrice du Sauveur '.
C'est une mission purement sacerdotale.
C'est en tant que Prêtre chargé d'immoler la divine Victime, que Jésus est em>oyé. — Tout dans sa vie, rayonne et pivote autour de son Sacrifice^.
C'est en tant que Prêtre, que Jésus se choisit des ministres et des représentants. — Il les ho- nore de sa propre dignité, afin qu'ils opèrent ensuite dans la grâce de son Sacerdoce '.
C'est une mission unique, la seconde n'étant que le prolongement de la première.
C'est le même Prêtre qui reçoit les deux mis- sions, puisqu'il n'y a (\\xun Sacerdoce '.
Jésus reçoit d'abord la mission de son Père et II
1 « Ipsi eiiiin pervi<^ilant, quasi ratioiiem pro aniinabus vestris reddituri. » Hebr., xiii, 17.
' « Christus auteni assistens pontifex futurorum bonorum, per propriuni sanguinem introivit seniel in sancta, aterna redenip- tioiie inventa. » Hebr., ix, 11, 12.
3 « Attendite vobis et universo gregi in quo vos Spiritus Sanctus posuit episcopos regere Ecclesiani Dei quam acquisivit sanguine suo. » Act., xx, 28.
^ « In Christo est tota sacerdotii plénitude. » S. Thom., III p., q. 6.5, a. 6.
SON ENVOYE ET SON REPRÉSENTANT 6l
raccomplit'. Il se la redonne ensuite, en quelque sorte, à Lui-même, dans l'àme en qui II imprime son caractère sacerdotal, et II charge son Prêtre de l'accomplir en son nom -.
Rien n'est changé, ni dans Xorigine et la fin de la mission, ni dans le caractère de celui qui doit la remplir.
C'est ce que signifie Jésus, quand II dit : « SicuT misit me Pater, et Ego mitto vos^. »
Quel sujet de réflexion profonde pour un Prêtre !
2. - La mission du Prêtre a la même puissance que celle de Jésus.
Cette vérité découle de la précédente.
La mission de Jésus est une mission divine ; elle ne peut donc s'accomplir que par une jouis- sance divine ^.
C'est en tant que Dieu que Jésus la reçoit, c'est en tant que Dieu qu'il l'accomplit ^.
< « Opus consummavi, quod dedisti niihi ut faciam. » Joan.,
XVII, 4.
2 <i Ego elegi vos, et posui vos ut eatis, et fructum afferatis, et fructus vester maneat ; ut quodcuinque petieritis Patrem in nomine meo, det vobis. » Joan., xv, 16.
■^ Joan., xx, 21.
* « Sicut dedisti ei potestateni oninis carnis, ut oniiie quod dedisti ei, det eis vitam aeternam. » Joan., xvii, 2.
•'■ « Christus, ut dominus, auctoritate et virtute propria nos-
62 CE, QUE LE PRÊTRE EST POUR JÉSUS
En communiquant sa mission au Prêtre, Jésus lui communique \dL puissance qu'elle comporte'. A cette seule condition, le Prêtre peut la remplir.
Jésus a tiré de son sein les moyens divinement puissants de réaliser ce pour quoi II était venu dans l'humanité-.
Il met ces mêmes moyens à la disposition de son Prêtre 3.
Tous les mérites infinis de Jésus sont à lui. Il en est le maître et le dispensateur officiel.
Et si jamais la grandeur de sa mission l'eflFraie, le Prêtre n'a qu'à se souvenir, pour se récon- forter, des sources de grâces infinies dont il a la garde et la libre disposition.
tram salutem operatus est, in quantum fuit Deus et homo, ut, secundum id quod homo est, ad redemptionem nostram patere- tur, secundum autem quod Deus, passio ejus nobis fieret salu- taris. » S. Thom., Contr. Gent., L. 4, c. 74.
* « Euntes, prxdicate. Infirmos curate, mortuos suscitate, le- prosos mundate, dasmones ejicite. » Matth., x. 7, 8. — « Qui Tos recipit, me recipit. » Inin.. 40. — «Qui crediderit et bapti- zatus fuerit, salvus erit. » Marc, xvi, 10.
' « Christus habet plenam spiritualis sacerdotii potestatem. » S. Thom., III p., q. 63, a. 5.
^ « Christus discipulis consecrationem sui corporis et sanguinis commisit, dicens (Luc, xx, 19) : « Hoc facite in meam comme- morationem ». Eisdem tribuit potestateni peccata remittendi, secundum illud (Joan., xx, 23) : « Quorum remittuntur peccata, remittuntur eis. » Eisdem etiam docendi et baptizandi injunxit oificium, dicens (Mattu., xxvii, 19) : « Euntes, docete omnes gentes, baptizantes eos. » S. Thom., Contr. Gent., L. 4, c. 74.
SON ENVOYÉ ET SON REPRÉSENTANT 63
Jésus tout entier est à lui. Voilà pourquoi le disciple peut opérer les mêmes merveilles que le Maître.
Qu'il est beau et divin le Sacerdoce du Prêtre ' ! Mais qu'elles sont grandes ses responsabilités
2 I
3. — La mission du Prêtre a la même efficacité que celle de Jésus.
Jésus envoie ses Prêtres dans le monde, à la même fin pour laquelle II y est venu Lui-même.
Etant revêtu du même caractère sacerdotal que Jésus, recevant la même mission, possédant la même puissance, le Prêtre doit produire les mêmes œuvres avec la même efficacité^.
Sinon, Jésus aurait mis des restrictions à la puissance sacerdotale du Prêtre ; Il ne lui aurait pas confié une mission identique à la sienne : Il
' « O prsclara, o veneranda potestas vestra ! Certe non est potestas post Deum, siciit potestas vestra. cui nihil in coelo vel in terra valeat comparari. » S. Bern., Serm. de Convers. ad Cler.
• - « Grave pondus, gravus est periculum istius honoris : gra- dus quippe iste, gradus casualis est, gradus judicialis est, nisi mentis illustretur dignitas unctionis, nobilitate morum, exerci- tatione virtiitum. et instantia bonorum operum. » S. Bern., Serm. I in Cœn. Dom.
■' « Minister in sacramentis instrumentaliter opeiatur ; non agit in virtute propria, sed in virtute Christi. » S. Thom., ïII p.. q. 64, a. 9. — « Oportet igitur ministros Christi aliquid divini- tatis ejus participare secundum aliquam spiritualem potestatem; nain et instrumentum aliquid participât de virtute principaiis agentis. » S. Thom., Contr. Gent., L. 4, c. 74.
64 CE, QUE LE PRETRE EST l'OUR JESUS 0
n'aurait pas eu les mêmes vues en venant ici-bas et en établissant le Prêtre le continuateur de sa mission.
Jésus est venu éclairer, enseigner, purifier, pardonner, sauver, sanctifier, embraser, vivifier, diviniser.
A la suite et par la vertu de Jésus, le Prêtre possède le dépôt des xférités éternelles ; et, en s'inspirant de la doctrine de son iMaître, il éclaire infailliblement les intelligences et les dote d'une foi en des vérités qui ne peuvent tromper'.
Ayant le droit de pénétrer au fond des cons- ciences, il a le pouvoir de cicatriser leurs plaies, de leur rendre la pureté perdue et d'y faire régner Jésus en Maître, après en avoir chassé son mor- tel ennemi '-'.
Homme d'éternité, il est tout-puissant sur le ciel et l'enfer. Ses sentences sont ratifiées par Dieu lui-même ; il ferme l'abîme aux malheureux pécheurs et il introduit les élus dans la céleste patrie^.
' (< Quod dico vobis in tenebris, dicite in lumine, et quod in aure auditis, pia;dicate super tecta. » Matth., x, 27. — « Qui cre- diderit, salvus erit. » Marc, xvi, 10.
- « Daemones ejicite. » Matth., x, 8. .
« Majus opus est ex impio justum facere, quam creare cœlum et terram. » S. Auc, Tract. 52 in Joan.
3 « Sacerdotis thronus in cœlis coUocatus est, ideo de cœles-
SON ENVOYÉ ET SON REPRÉSENTANT 65
Ministre d'un Sacrifice auguste, il monte chaque matin la montagne sainte, et, faisant de l'Autel un nouveau Calvaire, il immole, et avec la même efficacité, la divine \'ictime qui a sauvé le monde '.
Riche d'un Pain de vie descendit du ciel. Il en nourrit les âmes et leur inocule une vie d'im- mortalité'-.
Partout où il passe, il répand X-a grâce et la vie.
Quand il prie au nom de Jésus, il force le ciel à l'écouter '.
Quand il bénit, il sanctifie.
Quand il pardonne, il purifie.
Quand il commande, Jésus ne peut résister à ses ordres.
L'efficacité de sa parole consécratrice évoque la toute-puissance de la parole créatrice''.
tibus negotiis pronuntiancii habet potestatem. « S. Joax. Chrys., Hom. 5 de verba Is.
1 « Tantum valet celebratio Missa-, quantum mors Christi in cruce. » S. Joan. Chrys.
2 « O novam et divinam potestatem, cujus miiiisterio panis angelorum et vitœ mortalibus quotidie prceparatur. » S. Bern., Serm. I in Cœna Dom.
3 « Ouodcumque petieritis Patreni in nomine mec, hoc f"a- ciara. » Joan., .\iv, i3.
■* « Ad nutum Domini, ex nihilo substiterunt excelsa cœlôrum, vasta terrarum ; ita parem potentiam in spiritualibus sacerdotis verbis prsebet virtus, » S. Hier., Serm. de Corp. Christi.
66 CE 'QUE LE PRÊTRE EST POUR JÉSUS
S'il absout, il fait filus que ressusciter les morts.
S'il consacre, il opère une merveille plus grande que de créer des mondes.
Le Prêtre peut, à bon droit, se considérer comme revêtu de la puissance de Jésus et in- vesti de ses divins pouvoirs '.
O sublimité du Sacerdoce ! O grandeur des bontés divines à l'égard du Prêtre !
0 don ineffable de Jésus Lui-même à son Prêtre !
« O altitude divitiarum sapientix et scientiae Dei ! Quam incomprehensibilia sunt judicia ejus, et investigabiles viae ejus ! " »
1 « O sacerdos Dei, si altitudinem cœli contemplaris, altior es ; si dominorum sublimitatem, sublimior es ; solo Deo et creatore tuo inferior es. » Cassian., Catal. glor.
2 Rom., XI, 33.
EXAMEN
Le jour de mon Ordination sacerdotale, j'ai reçu officiellement une mission, mission sacrée et divine, celle-là même que Jésus avait reçue de son divin Père. — L'ai-je oublié ? En suis-je de- meuré pénétré? Y ai-je fait honneur? A-t-elle été pour moi une règle de conduite et un esprit qui m'a inspiré dans tout mon ministère ?
En me confiant cette mission, Jésus m'a rendu responsable de ses grâces. — Me suis-je toujours conduit en conséquence ? Ai-je été un Hdèle gar- dien de ce précieux dépôt ? Ai-je eu soin non seulement de ne rien laisser perdre de ces dons, inais encore de les faire fructifier?
Jésus s'est donné Lui-même à moi. Il m'a livré sa Personne adorable et m'en a confié la garde. — Quels ont été ma sollicitude, mon zèle, mon amour dans ce précieux ministère auprès de Jésus au Très Saint Sacrement ? Ai-je été sou- cieux de sa gloire, de son culte ? L'ai-je entouré, honoré, adoré, servi ? L'ai-je prêché ? Lui ai-je attiré les âmes ? Me suis-je habitué à aller à Lui, à Le considérer réellement vivant et à Le traiter comme tel ?
Jésus, en m'envoyant à sa place auprès des
68 CE' QUE LE PRÊTRE EST. POUR JÉSUS
âmes, a prétendu me donner comme un exemple de ses propres vertus. — L'ai-je fait ? Ma vie est- elle une copie de celle de mon Maître ? Ma vie est-elle la confirmation de mes enseignements? Porté-je les âmes à la vertu ? Est-ce que je leur révèle Jésus et les attache à son unique amour?
Je ne porterais que le nom de Prêtre et n'en remplirais pas la mission si je n'étais un rayon- nement du Jésus qui m'a fait son Prêtre.
C5«*=^««)
PRIERE
='^^ JESUS, quel honneur est le mien ! Vous avez '^ daigné me choisir pour tenir votre place, pour parler en votre nom, pour manifester au monde votre éternelle vérité et votre amour infini. Vous m'avez donné votre toute-puissance, et Vous avez voulu que je sois en réalité le continuateur de votre mission dans l'humanité.
Cette responsabilité m'écrase, et j'accours à Vous, pour que Vous ayez pitié de ma faiblesse et que Vous m'assistiez de votre grâce.
Vous m'avez fait votre Prêtre, ô mon Jésus ; je Vous en conjure, conservez-moi dans la sainteté de ma sublime vocation. Remplissez-moi de votre esprit, embrasez-moi de votre amour, rivez ma volonté à la vôtre, afin que ma vie tout entière soit en harmonie avec le caractère et la mission de mon Sacerdoce.
?Kmen,
Pratique. — Me considérer partout et toujours comme l'envoyé de Jésus et agir comme II agirait Lui-même s'il était à ma place.
Oraison jaculatoire. O 'Marie, fidèle imitatrice des
vertus de Jésus, le Souverain Prêtre, assistez-moi dans le travail quotidien de ma perfection,
QUATRIÈME JOUR
Ce que le Prêtre est pour Jésus : son envoyé et s«n représentant
(suite)
6 Ego elegi vos, et posui vos ul eatis, cl fructum o^eratis, et fructus vester maneal; ut quod- cumque petierilis Patrem in no- mine meo, det vobis. a
Joan.. XV, 16.
DIRECTOIRE
Pour s'a/yprocher de Dieu, en recevoir les ordres et les communiquer au monde, comme pour parler à Dieu et lui présenter les hom- mages et les supplications de l'humanité, il faut en avoir reçu la mission. Au jour de son Ordi- nation, le Prêtre est marqué d'un sceau particu- lier qui le constitue officiellement intermédiaire entre Dieu et les hommes.
A partir de ce moment, il est élevé au-dessus du monde et il appartient à Dieu. Consacré au service divin, il ne doit plus s'occuper des choses du temps. Placé entre le ciel et la terre, son mi- nistère est tout céleste.
Comme Jésus, il est un médiateur qui porte des responsabilités divines. Les peuples l'écou- tent, et le ciel prête l'oreille à l'accent de sa prière. Il va constamment de la terre au ciel, et il est le trait d'union nécessaire entre Dieu et ses créatures.
Il puise dans le sein de l'éternelle vérité la doctrine qu'il enseigne aux âmes ; et ses paroles sont esprit et vie comme celles de son Maître.
74 CE 'QVE LE PRÊTRE EST POUR JUSUS
Né surtout pour le Sacrifice, gui est l'acte suprême du Sacerdoce, il immole chaque matin la divine Victime qui a sauvé le monde, et il as- perge du Sang de l'Agneau la multitude des âmes que la pénitence a purifiées et qui aspirent à la vie éternelle dont V Eucharistie est le gage et la source.
Médiateur, docteur et sacrificateur : telles sont les sublimes prérogatives de la mission divine du Prêtre, dont la sainteté doit égaler la dignité.
'é^^^
PREMIÈRE MEDITATION
III. — Prérogatives que confère au Prêtre la mission qu'il reçoit de Jésus
1. — La mission que le Prêtre reçoit de Jésus le constitue Médiateur.
Par le fait de son Ordination et de la mission qu'il reçoit, le Prêtre n'appartient plus seulement aux hommes, mais surtout à Dieu.
Il reste homme, mais avec un pouvoir divin, une fonction divine '.
Il est substitué à la fois à la Divinité et à l'hu- manité '-.
Il concentre en lui les prières et les besoins des humains, ainsi que les droits et les miséri- cordes de Dieu.
Intermédiaire entre le ciel et la terre, il est le canal nécessaire par lequel Jésus vient aux âmes et les âmes vont à Jésus ^.
1 « Deifica professio. » S. Cyr. Alex., De dignitate sac, c. 3.
2 « Inter Deum et hominem médius constitutus ; minor Deo, sed major homine. » Innoc. III, In consecr. pontif., s. 2.
3 « Proprie officium sacerdotis est esse mediatorem inter Deum et populum ; in quantum scilicet divina populo tradit (unde dicitur sacerdos, quasi sacra dans) secundum illud Ma- lach., \\, 7 : « Legem requirent ex ore ejus », scilicet sacerdotis ; et iteruni in quantum preces populi Deo offert, et pro eorum peccatis Deo aliqualiter satisfacit. » S. Thom., III p., q. 22, a. i.
76 CE- QUE LE PRÊTRE EST POUR JÉSUS
Etant Xenvoyé de Jésus, il parle au nom de Jésus, il proclame officiellement les droits de Jésus, il traite les intérêts de Jésus, il exprime les volontés et promulgue les ordres de Jésus ^
Dépositaire des grâces de Jésus, il y puise avec autorité et il les répand à profusion sur le monde-.
Chargé de sanctifier et de sauver les âmes, il se fait leur avocat, leur protecteur, leur constant intercesseur auprès de Jésus ^.
Tout-puissant sur le cœur de Dieu, il a le pou- voir d'apaiser la divine justice et de laver les âmes dans le sang de Jésus •^.
Jésus a recours à lui pour administrer les Sa- crements, comme les hommes invoguent son intercession pour fléchir le ciel et pour présenter à Dieu leurs hommages \
* « Sacerdotes no\'i Testament! possunt dici raediatores Dei et hominum, in quantum sunt ministri veri Mediatoris, vice ipsius salutaria sacramenta hominibus exhibentes. » S. Thom., III p., q. 26, a. 1, ad 1.
2 « Régi, qu« hic sunt, commissa sunt ; mihi caelestia, mihi sacerdoti. » S. Joan. Chrys., De verbis Is.. hom. 4.
•"' « Talem esse opoitet Domini sacerdotem, ut quod populus pro se apud Deum non valuerit, ipse pro populo mereatur ini{>e- trare. » S. Auc, In Ps. xxxvi, s. 2.
■* « Sine sacerdotibus, salutis compotes fieri non possumus. » S. Joan. Chrys., De Sacerd., L. 3, c. 4.
5 « Sacerdos quodammodo constituitur sequester et médius inter populum et Deum, sicut de Moyse legitur (Deut., v, 5), et
SON ENVOYE ET SON REPRESENTANT 77
C'est en cela surtout qu'apparaît la sublimité de la mission que Jésus confie à son F*rêtre, et l'identité de la mission qu'il avait Lui-même reçue de son Père.
En Jésus la Divinité et l'humanité se sont ren- contrées et rapprochées ; elles sont devenues inséparables. — Depuis lors, // faut passer par Jésus pour aller de la terre au ciel, comme pour descendre du ciel à la terre.
Il n'y a pas d'autre Sauveur par lequel nous puissions être sauvés'. Jésus est Xunique et divin Médiateur ^
Le Prêtre l'est à sa suite, avec la même puis- sance et la même autorité.
Malgré son indignité personnelle, il est écouté
ideo ad eum pertinet divina dogmata et sacramenta exhibere populo ; et iterum ea quae sunt populi, puta preces, et sacrificia, et oblationes, per eum Domino debent exhiberi, secundum illud Apostoli (Hebr., V, 1) : « Omnis pontifex ex hominibus assump- tus, pro hominibus constituitur in his quae sunt ad Deum, ut ofFerat dona et sacrificia pro peccatis. » S. Thom., II II, q. 86, a. 2.
1 « Non est in alio aliquo salus. » Act., iv, 12.
^ « Unus mediator Dei et hominum, bomo Christus Jésus, qui dédit redemptionem semetipsum pro omnibus. » I Tim., 11, 5, 6.
« Ad officium mediatoris proprie pertinet conjungere et unire eos inter quos est mediator ; nam extrema uniuntur in medio. Unire autem homines Deo perfective quidem convenit Christo, per quem homines sunt reconciliati Deo, secundum illud (II Cor., V, 19) : « Deus erat in Christo, mundum reconcilians sibi. » Et ideo solus Christus est perfectus Dei et hominum mediator, in quantum per mortem suam humanum genus Deo reconciliavit. » S. TuoM., III p., q. 26, a. 1.
78 CE ,QUE LE PRÊTRE EST POUR JÉSUS
du ciel, parce qu'il s'y présente au nom de l'Agneau immolé qui a lavé dans son Sang tous les péchés du monde '.
Dieu le Père reconnaît la voix de son Fils dans la prière du Prêtre, il agrée ses hoinmages et jl se penche avec miséricorde sur l'humanité qui intercède par un tel Médiateur 2.
Le Prêtre ne s'humiliera jamais trop d'une pré- rogative aussi sublime.
2. — La mission que le Prêtre reçoit de Jésus le constitue Docteur.
Le Prêtre est envoyé pour prêcher le royaume de Dieu ; annoncer l'Evangile ; instruire les hommes de leurs devoirs ; leur apprendre à se détournier du mal et à pratiquer la vertu ; leur révéler les divins Mystères ; leur faire connaître Jésus, sa doctrine, sa vie, sa mort, son éter- nelle glorification, son amour et sa miséricorde infinis.
Ces vérités, c'est au monde entier que le Prêtre doit les enseigner, aux petits comme aux grands, aux savants comme aux ignorants 3.
' « Redempti estis pretioso sanguine quasi agni immaculati Christi, et incontaminati. » I Petr., i, 18, 19.
2 « O miraculum stupendum ! O potestas ineffabilis ! O tre- mendum sacerdotii mysterium ! » S. Cypr., De Sacerd.
3 « Prxdicate evangelium omni creaturse. » Marc, xvi, i5.
SON ENVOYÉ ET SON REPRESENTANT 79
Aucune autorité humaine ne pourra Vempêcher d'enseigner '.
Aucune science terrestre ne pourra Vemporter sur la science divine qu'il prêche 2.
Aucune autre vérité ne pourra être mise en pa- rallèle avec la vérité éternelle qu'il annonce.
Aucune parole créée ne pourra jamais valoir la parole divine, dont il se fait l'écho.
Sa science n'est pas de lui, mais elle est tout entière de Jésus ".
Il est, lui, la voix qui crie dans le désert ; mais Jésus en est la force, la vérité et la vie.
Il est Yécho qui répète ce qu'il a entendu ; la pa- role vient du ciel, et elle se répercute sur la terre*.
Tout est divin dans la science qu'enseigne le Prêtre.
Elle a été puisée au sein de la Trinité Sainte^ ; elle a été communiquée au monde par le Fils des éternelles complaisances du Père ; elle a reçu sa
' « Non possumus non loqui. » Act., iv, 20.
2 « Tu vero permane in iis quae didicisti, et crédita sunt tibi, sciens a quo didiceris. » II Tim., m, 14.
3 « Non enim vos estis qui loqulmini, sed Spiritus Patris vestri qui loquitur in vobis. » Matth., x, 20.
■^ « Verba, quae ego locutus sum vobis, spiritus et vita sunt. » JoAN., VI, 24. • — « Cœlurn et terra transibunt, verba autem mea non prœteribunt. >> Matth., xxiv, 35.
■'' « Mea doctrina non est mea, sed ejus qui misit me. » Joan., VII, 16.
80 CE QUE LE PRÊTRE EST POUR JÉSUS
consécration sanglante sur la Croix du Calvaire ; elle demeure en permanence dans tous les Ta- bernacles où se condamne au silence la voix du Très-Haut ; elle reste la garantie et la sécurité de l'Eglise que Jésus a fondée et dont les Prêtres sont les rayonnements dans le monde.
Comme le Prêtre doit la connaître et Xciimer cette science qui fait sa gloire et le couronne du titre de Docteur * !
Grand prédicateur de l'Evangile, héraut de Jésus son Maître, il va par le monde répétant les mêmes paroles, enseignant les mêmes vérités, éclairant les intelligences, embrasant les cœurs, et vivifiant les âmes par l'esprit de vie que con- tient chaque parole tombée des lèvres du sou- verain Prêtre ^.
Avec quel zèle, dès lors, le Prêtre ne doit-il pas acquérir une science dont il est le prédicateur officiel, en préserver \ intégrité intangible, s'en pénétrer profondément et regarder comme son plus grand honneur de la manifester au monde.
1 « Labia sacerdôtis custodient scientiam, et legetn requirent ex oreejus ; quia angélus Domini exercituum est. » Mal., ii, 6, 7.
2 « Luminis instar universum orbem illustrantis, sacerdôtis animum splendesccre oportet. » S. Joan. Chrys., De Sacerd., L.3.
DEUXIÈME MEDITATION
III. — Prérogatives que confère au Prêtre la mission qu'il reçoit de Jésus
(suite)
3. — La mission que le Prêtre reçoit de Jésus le constitue Sacrificateur.
Jésus vient dans le monde pour intercéder en faveur des hommes et pour les instruire, mais surtout pour offrir le grand et divin Sacrifice qui doit apaiser la justice de Dieu et réconcilier la terre avec le ciel •.
V! exercice parfait de son Sacerdoce, c'est son Sacrifice.
Il est Victime, et tant qu'il ne se sera pas im- molé, Il n'aura pas accompli la mission qu'il a reçue de son Père.
C'est à l'heure de son Sacrifice sur le Calvaire qu'il glorifie souverainement son divin Père- et qu'il sauve les hommes en leur donnant la plus grande preuve d'amour '^.
1 « Non enim veni ut judicem mundum, sed ut salvificem mundum. >> Joa>'., xii, 47. — « Filius hominis venit dare animam suam redemptionem pro multis. » Matth., xx, 28.
- « Ego te clarificavi super terrain : opus consummavi quod dedisti mihi ut faciam. » Joax., xvu, 4.
3 » Majorem bac dilectionem nemo habet, ut animam suam ponat quis pro amicis suis. » Joan., ïv, i3.
82 CE QUE LE PRÊTRE EST POUR JÉSUS
Aussi, voudra-t-Il rél?éter jusqu'à la fin des temps ce Sacrifice auguste, pour redire à Dieu et aux hommes son éternel amour.
Ses Prêtres seront là pour Le remplacer et perpétuer son Sacrifice *.
Il en fait surtout des Sacrificateurs.
En leur communiquant tout son Sacerdoce, Il leur donne tout pouvoir sur sa Personne.
Il se livre à eux comme Victime, avec le même abandon qu'il se livrait sur la croix à l'exercice plénier de sa puissance sacerdotale.
Son Sang, // l'abandonne à ses Prêtres pour qu'ils le fassent couler sur tous les autels du monde -.
Désireux de s'immoler sans cesse et sur tous les points du globe, Il se crée une armée de Prêtres qui tous participeront au même Sacer- doce, qui tous auront la même puissance consé- cratrice, qui tous recevront la même mission sacrificatrice, qui tous tiendront le même glaive et immoleront la même Victime^.
1 « Hoc facite in meam commemorationem. Quotiescumque raortem Domini annuntiabitis. » I Cor., xi, 25, 26.
2 « Quidquid est effectus dominicse passionis est effectus hujus Sacramenti. » S. Thom., In Joan., vi, lect. 6.
3 « Ex piolatione ipsius Christi hœc verba virtutem consecra- tivam sunt consecuta, a quocumque sacerdote dicantur, ac si Christus ea praesentialiter proferret.» S. Thom., III p., q. 78, a. 5.
SON ENVOYÉ ET SON REPRÉSENTANT 83
C'est à cette fin surtout que le Prêtre est or- donné ^ Il ne peut remplir de mission plus élevée. Il ne peut rien faire de plus divin.
De même que rien en Jésus n'est plus grand ni plus essentiel que l'exercice de son Sacerdoce dans l'Immolation suprême de la divine Victime, il n'y a également rien de plus grand dans le Prêtre que son pouvoir et sa mission de Sacri- ficateur.
Un Prêtre qui célèbre le Saint Sacrifice de la Messe est un Dieu sous une forme humaine'^; un Jésus qui monte le Calvaire et qui y meurt ; une Victime expiatrice qui rend à Dieu toute gloire ; un Sauveur qui sauve le monde.
Le Prêtre ne dirait qu'une seule Messe dans sa vie, qu'il aurait accompli une œuvre aussi grande et aussi divine que celle de Jésus mourant sur la Croix ^
1 « Quia vero potestas Ordinis ad dispensationem sacramen- torum ordinatur, inter sacramenta autem nobilissimum et con- summativum aliorum est Eucharistiae sacramentum,oportet quod potestas Ordinis consideretur piaecipue secundum coraparatio- neni ad hoc sacramentutn. » S. Thom., Contr. Gent., L. 4, c. 74.
■^ « Post Deurn, terrenus Deus. » S. Clem., pap. Const. Apost., L. 2, c. 26.
3 « Audite et obstupescentes admiramini : nulli angelorum, nuUis spiritibus superius, sed hominibus ; nec tamen omnibus, sed ordini vestro, sacerdotes, tantum mandatam esse tanti sacra- menti celebrationem in altari, quod Christus fecit manibus suis in cœna paschali. » S. Bern., Serm. I in Cœna Dom.
84 CE- QUE LE PRÊTRE EST POUR JÉSUS
Il devrait s'y préparer pendant toute son exis- tence, dans les mêmes sentiments que Jésus qui vivait perpétuellement dans la vision du Calvaire où II devait consommer l'œuvre de son amour infini '.
Tout devrait converger pour lui vers ce Sacri- fice unique qu'il offrirait un jour à la Majesté divine, et qui mettrait un couronnement sublime à son Sacerdoce.
Rien ne devrait le détourner de cette grande pensée. Comme Jésus, son Maître, il devrait sans cesse af}f)eler de tous ses vœux cette heure solennelle où il renouvellerait pour le salut du monde l'immolation rédemptrice du Calvaire'^.
Le couronnement de tous les ministères de Jésus, c'est son Sacrifice.
La chaire d'où 11 prêche plus éloquemment, c'est sa Croix.
La prière la plus efficace qu'il fait monter vers le ciel, c'est celle de son Sang.
Jésus mourant, Jésus offrant sur la Croix son suprême Sacrifice, c'est Jésus dans l'exercice le plus beau et le plus fécond de sa mission de mé- diateur et de docteur.
^ « Non modica res est unam Missam facere. et valcle felix est qui unam digne celebrare potest. » Alex. VII, pap.
- « Baptismo autem habeo baptizari : et quomodo coarctor usque dum perficiatur. » Luc, xii, 5o.
SON ENVOYÉ ET SON REPRÉSENTANT 85
A son exemple, le Prêtre à l'autel remplit la fonction la plus sublime de son Sacerdoce, celle qui contient et couronne toutes les autres ^
Et c'est tous les jours qu'il monte à l'autel ! C'est tous les jours qu'il s'élève jusqu'au ciel pour en faire descendre la divine Victime de son Sacrifice !
Jésus obéit à sa voix et II se tient dans ses mains, soumis et abandonné, comme la victime au pouvoir de son sacrificateur-.
Terrible dignité ! Prérogative unique ! Mis- sion toute divine ! Pouvoir infini ! Mystère im- pénétrable ! ^
Le Prêtre doit vivre pour sa Messe ; pour la célébrer saintement, pour s'y préparer soigneu- sement, pour se la rappeler fréquemment, pour la désirer ardemment ''.
^ « Manifestum est quod sacramentum ordinis ordinatur ad Eucharistise consecrationem. » S. Thom., III p., q. 65, a. 3.
« Sacerdotes ad hoc consecrantur, ut sacramentum Corporis Christi conficiant. » Ibid., q. 67, a. 2.
- « Dominus sequitur servum. » S. Joan. Chrys., De Verbis Is., Hom. 5.
3 « O miraculum stupendum ! O potestas inefFabilis ! O tre- mendum sacerdotii mvsterium, spiritale ac sanctum, veneran- dum et irreprehensibile : quod Christus in hune mundum veniens, etiam indignis impertitus est ! » S. Cypr., De Sacerd.
* « Satis apparet omnem operam et diligentiam in eo ponen- dam esse, ut, qfuanta maxima fieri potest interiori, cordis mun- ditia atque exteriori devotionis ac pietatis specie, peragatur. » CoNC. Trid., Sess. 22, Décret, de obs, in celebr. Missse.
86 CE, QUE LE PRÊTRE EST POUR JÉSUS
Le Prêtre doit vivre sa Messe, s'en pénétrer, s'en remplir l'esprit et le cœur, en nourrir son âme, demeurer constamment à l'unisson de la divine Victime immolée le matin et du divin Prêtre par la puissance duquel il l'immole ^
La vie du Prêtre doit être une Messe ininter- rompue. Entre deux Sacrifices, il conserve sa puissance sacrificatrice ; et c'est sur lui-même qu'il doit l'exercer, par son immolation totale à la gloire de Jésus, le souverain Prêtre, en atten- dant qu'il offre la V^ictime divine dont la sainteté infinie donne du prix à son ofi'rande et à ses sa- crifices personnels -.
Le Sacerdoce rend le Prêtre participant de Y état de Victime de Jésus comme de son carac- tère sacerdotal. Il ne peut être Prêtre parfait, que s'il ne fait qu'un avec Jésus-Victime, comme il ne fait qu'un avec Jésus-Prêtre '^.
Y penser, c'est une consolation. Le comprendre, c'est une grâce. Le réaliser, c'est un devoir!
^ « Imitamini quod tractatis. » Ponïif.
- « Mundamini, qui fertis vasa Domini. » Is., lu, ti.
« Obsecro vos, fratres, per misericordiani Dei, ut exhibeatis corpora vestra hostiam \'iventem, sanctam, Deo placentem... Reformamini in novitate sensus vestri... Multi unum corpus sumus in Christo. » Rom., xii, i, 2, 5.
3 « Vos estis Christi. » I Cor., m, 23. — « Qui sunt Christi, carnem suam cnicifixerunt cum vitiis et concupiscentiis. » Gal., V, 24. — u Adimpleo ea quse desunt passionum Christi. » Col., i, 24.
EXAMEN
Tout Prêtre, par le tait de sa consécration sacerdotale, participe aux mêmes fins pour les- quelles Jésus est venu en ce monde. Il est le inandataire officiel de Dieu et des hommes, — Me suis-je rappelé que c'était là un devoir essen- tiel de mon Sacerdoce ? Est-ce que je me conduis partout et toujours, comme un médiateur piacé entre le ciel et la terre ? Ma vie est-elle assez pure pour remplir cet office ? Quand je parle à Dieu ou que j'en exécute les ordres et les sentences, le fais-je avec des dispositions pures et saintes? Je remplace Jésus ; en ai-je les sentiments ?
Je suis, par état, l'homme de la vérité. — Vais- je puiser ma science en Jésus, dans ses ensei- gnements? Me contenté-je de la doctrine de mon Maître ? En fais-je la règle de ma vie et la source de mes enseignements ? Suis-je avare de mon temps et assidu aux travaux qui regardent ma vocation ? Ne m'arrive-t-i! pas de me laisser dis- traire et dissiper par des études ou des occupa- tions étrangères à mon état ? Ai-je à cœur de progresser sans cesse dans la connaissance de Jésus et des choses de mon Sacerdoce ?
Je suis Prêtre avant tout pour oftVir le divin
88 CE QUE LE PRÊTRE EST POUR JÉSUS
Sacrifice de la Messe. — Cette sublime fonction est-elle ce que j'apprécie le plus au monde ? Ma Messe quotidienne est-elle pour moi l'acte suprêine de ma vie ? Suis-je un sacrificateur digne de la Victime que j'immole? Est-ce que je m'unis alors étroitement à Jésus, l'unique Prêtre qui s'immole Lui-même par mon intermédiaire ? Suis-je attentif à observer fidèlement toutes les rubriques ? Mon âme est-elle recueillie avant et après ma Messe, dans une préparation et une action de grâces jamais écourtées ni omises ?
Le Prêtre sera jugé surtout sur la manière dont il célèbre la sainte Messe. Pensons-y.
PRIERE
'"^ JÉSUS, pour accomplir ma divine mission, j'ai ^ besoin de me couvrir de votre sainteté cl de me remplir de votre amour.
Comment pourrais-jc Vous parler avec autorité, comme Vous m'en avez donné le pouvoir, si je ne m'abîmais dans mon humilité et ma misère ? Comment instruire les âmes, si Vous n'êtes Vous-même ma lumière et ma vérité? Comment perpétuer fructueuse- ment dans l'Eglise votre auguste Sacrifice, si je n'en fais pour moi et pour les autres la source de toutes les vertus et la raison de mes propres immolations ?
Je m'ocre et me livre à Vous, ô mon Jésus, pour être l'instrument docile de vos grâces et de vos misé- ricordes. Soyez Vous-même la toute-puissance de ma prière, la plénitude de ma science, la sainteté de mon Sacerdoce, l'amour de ma vie, ô Vous qui êtes le vrai Prêtre et l'auguste Victime de mon Sacrifice.
Pratique. — M'inspirer en tout de l'esprit et de la doc- trine de Jésus et puiser dans la pensée de ma Messe quoti- dienne la fidélité à mes devoirs d'état.
Oraison jaculatoire. - O "Marie, qui avez offert a'tec Jésus, sur le Calvaire, le Sacrifice qui a sauvé le monde, daignez m'obienir de célébrer toujours avec ferveur la Sainte Messe.
CINQUIÈME JOUR
Ce que le Prêtre est pour Jésus: son envoyé et son représentant
(suite)
« Pro Christo legatione fungimar, Umqaam Deo exhortante per nos. o // Cor.. Y. 20.
DIRECTOIRE
Le bonheur comme la sainteté du Prêtre sont attachés à la fidélité à sa mission. Tout est di- vin en lui, et son caractère, et son ministère, et sa jouissance spirituelle, et l'efficacité de sa pa- role sacramentelle. Sa mission est divine dans son origine, dans son exercice et dans sa fin.
Le Prêtre est un être qui vient directement du ciel, puisqu 'il puise son Sacerdoce dans le sein même de Jésus, le souverain Prêtre.
Il n 'existe que pour le ciel, puisque son unique raison d'être, c'est d'y monter et d'en descendre sans cesse pour intercéder et pour transmettre des ordres.
Il retourne au ciel, puisque c'est le terme de sa mission, sa parole et son action sacramentelle devant produire des effets éternels.
Personne ne doit être plus heureux que lui, sa vie tout entière se passant au service de Jésus et des âmes.
Par vocation il vit avec Jésus, il s'occupe des intérêts de Jésus, il étudie et imite Jésus, il parle de Jésus et Le fait connaître, il aime Jésus et Le fait aimer, il s 'unit à Jésus et il en fait vivre les âmes.
94 CE- QUE LE PRÊTRE EST POUR JÉSUS
Comment, avec une semblable vocation, n'être pas destiné à la sainteté? Comment s'y garder fidèle, sans aspirer sans cesse à une perfection toujours plus grande ? Comment ne pas s'appli- quer à devenir tout spirituel, afin de pouvoir parler un langage et mener une vie qui soient un rayonnement de la sainteté infinie de Jésus, le souverain Prêtre ?
O Prêtres du Seigneur, soyez heureux et soyez saints !
.Z^Y^!^
PREMIERE MEDITATION
IV. — Caractères de la mission du Prêtre
1. — La mission du Prêtre est une mission sacrée.
Tout parle du ciel et des choses du ciel dans la mission du Prêtre, tout comme dans la mission de Jésus son Maître.
Il est choisi et il est consacré par vocation pour une œuvre exclusivement divine^.
Le caractère qu'il reçoit en fait un être à fyart dans l'humanité et l'établit dans une classe d'hommes chargés officiellement des intérêts de Dieu dans le monde ^.
Autant les choses divines sont élevées au-des- sus des choses humaines et terrestres, autant la dignité et la mission du Prêtre sur liassent toutes les dignités et toutes les fonctions de la terre ^
Le Prêtre, à cause du rôle qu'il est destiné à jouer dans la sainte Eglise et du ministère di-
^ M Enint sacerdotes tnihi religione perpétua. » Ex. xxtx, 9. ' « Sacerdotes Domini vocabimini, ministri Dei nostri. » Is.,
LXI, 6.
•^ « Nihil in hoc saeculo excellentius. » S. Ambr., De digait. sac. c. 3.
« Praetulit vos, sacerdotes, regibus et imperatoribus. » S. Bern., Serm. ad Pastor.
96 CE QUE LE PRÊTRE EST POUR JÉSUS
vin qu'il accomplit dans le monde des âmes, est grand de la grandeur même de Jésus.
Le Jésus qu'il représente l'auréole de sa profyre dignité et élève sa mission jusqu'à la hauteur de sa mission divine.
Quand on est chargé par Jésus Lui-même de Le remfylacer ici-bas, d'agir non seulement en son nom, mais de le faire avec la même puissance, pour les mêmes fins, par les mêmes moyens, avec la même efficacité : on ne peut monter plus haut ni recevoir un honneur plus grand K
Quand on est tenu d'employer sa vie à parler de Jésus, à redire ses enseignements, à rappeler sans cesse les moindres actes de sa vie, de sa passion et de sa mort, à expliquer ses mystères, à manifester ses perfections infinies, à exprimer les désirs de son Cœur : on ne peut iinaginer une vocation plus belle et qui rapproche davantage de Dieu -.
Quand on a le pouvoir d'user de Jésus comme Jésus usait de sa Divinité ; quand on possède en droit, de par la volonté divine, les trésors infinis que Jésus a mérités pour le salut du monde, afin
, ' « Angelica, inio divina est dignitas. Oui sacerdotem dicit, prorsus diviniim insinuât virum. » S. Dionys., De Eccl. hier., c. «. - « Dabo vobis pastores juxta cor meum, et pascent vos scien- tia et doctrina. » Jerem., m, i5.
SON ENVOYÉ ET SON REPRÉSENTANT 97
d'en purifier et sanctifier les âmes : on se trouve en face d'une mission tellement élevée, qu'elle surpasse tous les dons et toutes les prodigalités que Dieu puisse faire aux hommes '.
Quand, devenu le consacré de Jésus, le Prêtre Lui demeure à jamais attaché, dans une union que surpasse seule la maternité divine, au point que le Prêtre devient pour Jésus un instrument dont II ne peut se passer : sa mission sacerdotale prend l'empreinte de celle du Verbe Incarné qui, sans quitter le sein de son Père, descend dans l'humanité pour parler et agir en son nom -.
Quand, par devoir sacré et par prérogative toute divine, on devient l'ami de Jésus ; quand on vit dans son intimité, qu'on connaît les se- crets de son Cœur et qu'on est chargé de les ré- véler aux âmes ; quand on est ainsi l'homme de l'amour, qu'on devient le héraut de la charité d'un Dieu et qu'on est envoyé parle monde pour prêcher les miséricordes du divin Crucifié et les tendresses du Prisonnier d'amour de l'Eucha-
1 « Quanto sacerdotes honore, quanta dignitate digni sunt ! Et enim qui terram incolunt, atque in ea versantur, his commis- sum est ut ea qua; in cœlis sunt dispensent ; iis datum est, ut potestatem habeant, quam Deus optimus neque angelis, neque archangelis datam esse voluit. » S. Joan. Chrys., De Sacerd. L. 3.
2 « O veneranda sacerdotum dignitas, in quorum manibus, velut in utero Virginis, Filius Dei incarnatur. » S. Auc, Homil. II in Psalm. xxxaii.
98 CE QUE LE PRÊTRE EST POUR JÉSUS
ristie : l'on remplit moins l'office d'un homme que celui d'un Dieu ^
Que le Prêtre se rappelle sans cesse qu'il ap- partient au ciel et que sa mission est une mission d'éternité !
2. — La mission du Prêtre est une mission exclusive.
Le Prêtre est appelé à quelque chose de trop grand, sa mission est trop élevée et trop divine, pour qu'il lui soit loisible de se consacrer à quelqu' autre chose sur la terre.
Le Prêtre est trop étroitement uni à Jésus et son ministère Lui est trop indispensable, pour qu'il y ait place dans sa vie à d'autres ambitions et à d'autres désirs que ceux de se consumer à la gloire de Jésus son Maître.
Le Prêtre a un ministère trop nécessaire et trop étendu à accomplir, pour qu'il accepte un mélange quelconque d'occupations et de travaux qui puissent se partager son zèle et sa vie.
Tout ce qu'il est, comme tout ce qu'il a appar- tient à Jésus ^,
1 « Vos estis vicarii Christi, qui vicem ejus geritis. » S. Auc, Serm. 34 ad Frat.
« Sicut misit me Pater, et ego mitto vos. » Joan., xx, 21.
* « Verus minister altaris Deo, non sibi, natus est. » S. Pete. Dam., In Ps. cx>iii, s. 8.
SON ENVOYÉ ET SON REPRÉSENTANT 99
Jésus l'a choisi avec ses qualités, ses talents, ses aptitudes, et II se les est attribués en propre.
Tout ce que le Prêtre était avant d'être Prêtre, a passé dans la possession de Jésus, qui seul dé- sormais exerce un droit de propriété sur sa per- sonne tout entière '.
Du jour où le Prêtre a été oint de l'onction sacerdotale, // a perdu la libre disposition de ce qu'il avait et de tout ce qu'il pouvait acquérir dans la suite, et Jésus en est devenu le Maître absolu -.
C'est pourquoi son temps, ses travaux, ses forces, sa santé et sa vie appartiennent à Jésus et à Jésus seul. Il n'a pas le droit d'en rien dis- traire pour d'autres usages que pour l'exercice de son Sacerdoce et de son ministère ^.
D'où, le Prêtre doit rester étranger aux choses de la terre. S'il s'en occupe, ça ne peut être que tlans la mesure où l'exigent sa situation et son ministère ; et encore, d'une façon fort restreinte,
• « Non estis vestri. » I Cor., vi, 19. — « Separavi vos a cre- teris populis, ut essetis mei. » Levit., xx, 26.
- « Id scire oportet, te, priusquam ordinaberis, tibi vixisse ; ordinatum autem, illis quibus ordinatus es. » S. Athan., Ep. ad Drac.
3 « Omnia enim vestra sunt, vos autem Chiisti, Christus au- tem Dei. » I Cor., ui, 22, 23.
100 CE, QUE LE PRÊTRE EST POUR JÉSUS
en subordonnant le terrestre aux exigences et aux multiples devoirs de sa charge '.
Sa mission divine lui interdit de se mêler aux affaires du siècle, et de se livrer à des négocia- tions à"\n\.é\k\. fjurement temporel"^.
Il n'est pas Prêtre pour acquérir des richesses ni pour les administrer, pas plus que pour vivre au milieu des mille sollicitudes des choses d'ici-bas 2.
Pour être fidèle à sa mission, il a besoin de toute sa liberté d'esprit et de tout l'emploi de son temps.
Le Prêtre n'est point davantage destiné à l'ac- quisition de sciences qui ne peuvent concourir à l'accomplissement de sa mission.
Si ces sciences profanes sont contraires à sa mission ou à la dignité de son caractère sacer- dotal, il doit se les interdire absolument.
Si elles sont indifférentes, il n'en a que faire.
Si elles sont superflues, elles lui sont inutiles.
Si elles ne sont qu'un agréable passe-temps,
1 « Quo significaretur quotidie clericos, ahjecta cœterarum rerum cura, uni Deo prorsus vacare debeie. » S. Sylvest., Breviar,
- « Nemo, militans Deo, implicat se negotiis saecularibus, ut ei placeat cui se probavit. » II Tim., ii, 4.
•' « Redemptor noster a sacerdotis officio non qua;iit aurum, sed animas. » S. Grec. Alagn., L. 5 in Reg.
SON ENVOYE ET SON REPRESENTANT 101
elles doivent être fort restreintes, car il a quelque chose de mieux à faire '.
Si enfin, ces sciences profanes, et parfois fort spéciales, semblent s'imposer dans des cas excep- tionnels, le Prêtre ne doit ni y attacher son cœur ni négliger ses devoirs et ses travaux sacerdo- taux. La mission que lui a confiée Jésus est une mission supérieure à laquelle doivent être subor- données toutes les autres, de quelque nature qu'elles soient -.
Aussi, le Prêtre doit-il être attentif à ne point se laisser surprendre par des occupations, des travaux, des études, des œuvres quelconques étrangères à son Sacerdoce '-K
Doit-il se considérer toujours comme la pro- priété exclusive de Jésus, n'ayant point le droit de disposer de sa personne et de tout ce qu'il a, pour autre chose que pour les intérêts et la gloire de Celui qui l'a fait son Prêtre '.
' « Contra justitiam faciunt, qui otiosum studium iructuosa; utilitati regendte multitudinis anteponunt. » S. Prosper.. De vita contempL, L. 3, c. 28.
- « Cui Deus portio est, nihil débet curare, nisi Deum. » S. Ambr., L. 2 De fuga saecui., c. 2.
' .< Esto tu populo in hîs quse ad Deum pertinent. » Ex. xvm, 18.
'• « Separa\'it vos Deus Israël ab omni populo, et junxit sibi. » NuM., XVI, 9.
DEUXIÈME MÉDITATION
IV. — Caractères de la mission du Prêtre
(suite)
3. — La mission du Prêtre est une mission surnaturelle.
Le Prêtre est au service de Jésus.
C'est Jésus qu'il annonce ; c'est à Jésus qu'il conduit les âmes.
C'est Jésus qu'il fait connaître ; c'est à Jésus seul qu'il cherche à donner une place dans les esprits et dans les cœurs.
C'est Jésus qu'il fait aimer ; c'est cet amour unique qu'il s'applique à maintenir et à déve- lopper dans les âmes*.
Sa tâche est immense, car il n'y a pas plus de limites dans l'étude de la connaissance de Jésus que dans son amour ^
Quand le Prêtre aurait employé une longue vie à prêcher Jésus et à Lui gagner des coeurs, il n'aurait presque rien fait, eu égard à ce qui lui resterait à faire.
* « Tantum luceie, vanum ; tantum ardere, parum ; ardere et lucere, perfectum. » S. Bern., Serm. de Nativ.
2 « Deus illuxit in coidibus nostiis ad illuminationem scientiaî claritatis Dei, in facie Christi Jesu. » II Cor., iv, 6.
SON ENVOYÉ ET SON REPRÉSENTANT lo3
Aussi, le Prêtre doit-il être jaloux de la gloire de son Maître, jusqu'à devenir scrupuleux pour que la moindre parcelle de cette gloire ne Lui soit pas ravie'.
S'il doit veiller à ce que personne ne porte atteinte aux intérêts de la gloire de Jésus, à bien plus forte raison doit-il craindre de le faire lui-même.
Comme il serait coupable d'avoir des inten- tions personnelles, humaines et terrestres dans l'accomplissement d'un ministère aussi élevé !
Comme il serait malheureux qu'il rabaissât une telle mission à une satisfaction purement humaine, à une activité naturelle, à un zèle de commande ou de routine !
Comme il méconnaîtrait son devoir le plus sacré, s'il faiblissait jusqu'au point de se prêcher lui-même '-, s'il cherchait la louange des créatures et s'il dérobait à son avantage \ affection des âmes et la moindre partie de la gloire qui revient uniquement à son Maître ' !
Le Prêtre de Jésus n'a qu'une chose à faire :
1 « Si officium vis exercere presbyteri. aliorum salutem fac lucrum anima: tuse. » S. Hier., Ep. ad Paulin.
- i< Non enim nosmetipsos priedicamiis. sed Jesum Christum Dominum nostrum. » 11 Cor., I^ , 5.
3 w, Vae pastoribus Israël, qui pascebant semetipsos. )• Ezech.,
XXXIV, 2,
104 ce' que le prêtre est pour JÉSUS
c'est de disparaître, de se perdre de vue, de se faire oublier des créatures, afin de n'attirer l'at- tention que sur Jésus, de ne faire aimer que Jésus *.
4. — La mission du Prêtre est une mission pleine de consolation.
Jésus a déposé dans la mission qu'il a confiée à son Prêtre des joies incomparables, d'une na- ture toute divine comme sa mission elle-même ^.
Le Prêtre qui comprend sa mission est heureux de l'accomplir, comme l'était Jésus en accomplis- sant la sienne ici-bas.
C'est la même mission, avec les mêmes grâces, la même excellence, la même souveraine impor- tance, les mêmes résultats pour la gloire de Dieu et le salut des âmes.
Que faut-il de plus, pour être heureux, que d'avoir été ainsi privilégié, d'être consacré à un ministère aussi sublime, d'avoir à sa disposition des grâces surabondantes comme celles de sa vocation, d'être sans cesse assisté par Celui-là même qui a daigné rendre le Prêtre participant de son Sacerdoce éternel '.
^ « Si amatis Deum, rapite omnes ad amorem Dei. » S. Auc, In Ps. XXXIII, en. 2.
2 « Inebriabo animam sacerdotum pinguedine. » Jer., xxxi, 14.
3 « Eligant sibi alii partes, quibus fruantur, terrena$ et tem-
SON ENVOYE ET SON REPRESENTANT lOD
Le Prêtre conscient de sa dignité trouve son bonheur à se rappeler qu'il est Prêtre, et le moindre exercice de son Sacerdoce lui est une joie immense *.
11 sait qu'il ne fait rien, en tant que Prêtre, qu'il ne reçoive de Jésus la grâce pour l'accom- plir. Cela lui montre Xunion intimé et nécessaire que Jésus a contractée avec lui, et qui est déjà un avant-goût de l'éternelle union du ciel -.
11 comprend que sa manière de répondre aux grâces de Jésus et de Lui être fidèle, c'est de faire produire à son Sacerdoce tout ce qu'il peut don- ner ; et il se plaît à exprimer sa reconnaissance à Jésus par le zèle ardent qu'il met à son service ^.
Fait pour aimer Jésus et Le faire aimer, il voit dans tons les actes de sa mission sacerdotale un moyen d'alimenter son amour et d'accroître dans les âmes l'amour de Jésus son Bien-Aimé ^.
Sa vie sacerdotale devient ainsi comme un acte
porales ; portio sanctorum, Dominus est. Bibant alii mortiferas voluptates ; portio calicis mei Dominus est. » S. Aug., Enarr. in
Ps. XV.
* « Beatus quem elegisti et assumpsisti : inhabitabit in atriis tuis. » Ps. Lxiv, 5.
- « In ipso habitat omnis plenitudo divinitatis corporaliter, et estis in illo repleti, qui est caput omnis principatus et potestatis. » Col., II, 9. 10.
^ « Charitas Christi urget nos. » II Cor., v, 14.
' « Zelus ex intentione amoris provenit. » S. Thom., I II, q. 28, a. 4.
i06 ce QUE LE PRÊTRE EST POUR JÉSUS
d'amour perpétuel qui l'inonde de douces joies et lui fait trouver dans son propre Sacerdoce le bonheur intime et divin que goûtait ici-bas l'âme de Jésus, le souverain Prêtre ^
5. — La fidélité à sa mission est pour le Prêtre une condition essentielle de sa perfection.
Si le Prêtre ne peut goûter un réel bonheur que dans sa fidélité à son Sacerdoce, il ne peut éga- lement arriver à la perfection de son état que par V accomplissement parfait de sa mission sa- cerdotale.
Le Prêtre est voué à la glorification de Dieu sur la terre"-. Il est marqué d'un sceau particulier qui le constitue l'homme de Dieu, « Homo Dei » ■'.
Toutes ses grâces sont harmonisées à cette fin.
Toutes les volontés de Jésus sur lui tendent à ce but, qui est la raison d'être de son Sacerdoce.
S'il s'écartait de sa voie, il se priverait des grâces de sa vocation, il tromperait les desseins de Jésus sur lui, il violenterait son âme sacer- dotale faite pour la perfection et la sainteté ''.
' « Ouid enim mihi est in cœlo, et a te quid volui super ter- rain ? Deus cordis mei et pars mea Deus in ieternum. » Ps. LXXII, 25.
* « Sanctificabor in iis qui appropinquant niihi, et in cons- pectu omnis populi glorilicabor. » Lev., x, 3.
•' « I TiM., VI, 11.
* « Ut sit quisque ^'erus sacerdos, oportet ut non solo sacra-
SON ENVOYE ET SON REPRESENTANT 10"
Comment pourrait-il jamais devenir parfait, le Prêtre qui n'entendrait plus l'appel de Jésus, qui ne croirait plus à sa mission, ou qui, y croyant, y serait infidèle ' ?
Comment ressemblerait-il jamais à son Maître, le Prêtre qui ne se soucierait pas de la gloire de Celui à qui seul il appartient, pour qui seul il existe et au service de qui // est tenu de con- sacrer son temps, ses forces et sa vie -?
Comment réussirait-il à faire Xunion de vie avec Jésus, le Prêtre qui, oubliant l'union de caractère et de mission qu'il a contractée avec Lui, ne se préoccuperait point des intérêts de Jésus, n'aurait point à cœur de Le faire grandir dans les âmes, et n'en ferait point pour lui le centre de toutes ses affections et la passion de sa vie 3?
mento sed justitia quoque induatur. » S. Auc, L. i de mirab. S. Script., c. 3.
^ « Obsecro vos ut digne ambuletis vocatione qua vocati es- tis. » Ephes., rv, i.
a Magis satagite, ut per bona opéra vestram vocationetn et electionem faciatis. » II Petr., i, lo.
- « Mendacium est sacerdotem se profiter!, et contraria huic ordini operari. » S. Amb., Apud S. Bonav. L. i Phar., c. 21.
•' « Si sapis, concham te exhibebis et non canalem ; hic qui- dem pêne simul et recipit et refundit ; illa vero donec impleatur expectat, et sic quod superabundat, sine suo damno communicat. Veram multos canales hodie habemus in Ecclesia, conchas vero perpaucas. Ipse fons vit:e, Christus, plenus in seipso, sécréta cœlorum omnia implevit bonitate, et tune demum irrupit in
108 CE ,QUE LE PRÊTRE EST POUR JESUS
Sous peine d'être un Prêtre tiède, et de s'ex- poser à devenir un mauvais Prêtre, tout Prêtre est tenu à une fidélité rigoureuse aux grâces de sa vocation et à la mission qu'il est destiné à remplir dans la sainte Eglise'.
Sous peine d'être un Prêtre médiocre au de- dans, mal édifiant au dehors, et peut-être hélas scandaleux , le Prêtre doit concentrer sa vie sur les choses de son Sacerdoce ; s'habituer à vivre d'une vie toute de l^iété, de surnaturel, de déta- chement et ai amour ; s'efforcer de traduire dans sa vie les vertus du Jésus qu'il prêche et qu'il offre comme modèle à toutes les âmes qui veulent se sanctifier -.
Un Prêtre infidèle à sa mission est un Prêtre essentiellement malheureux, exposé aux chutes les plus graves, >'oué à la perdition \
terras, ac de siiperfluo homines salvavit. Visitavit terram, et inebriavit eani. Ergo et tu, fac similiter. Implere prius, et sic curato effundere. » S. Bern., Serm. 18 in Cant.
1 « Illi qui in divinis mysteriis applicantur, perfecti in virtute esse debent. » S. Thom., In 4 Sent. dist. 24, q. 3, a. t.
■^ « Proideat diligenter et attendat sacerdos studiose, ut si- gnum sine \'irtute non portet, ne forte similis sit sepulchro defo- ris dealbato, intus autem onini pleno spurcitia. » Innoc. III, Serm. I in Consecr. Pont.
3 « Sacerdos malus graviores vitae suae rationes subibit, tan- tusque ad ipsius pœnam atque cruciatum cumulus accedet, quantus prius in eum honor collatus est. » S. Isid. Pelus., L. 1, Ep. 349 ad Sylvan.
SON ENVOYÉ ET SON REPRÉSENTANT IO9
Un Prêtre fidèle à sa mission, un Prêtre selon le Cœur de Jésus, un Prêtre jaloux de la gloire de son Maître et qui, dans la prière, le sacrifice, le zèle et l'action, cherche à Lui gagner des âmes, est un Prêtre profondément heureux, toujours en progrès, s'élevant d'ascensions en ascensions ' vers la sainteté du divin exemplaire qu'il a sans cesse devant les yeux "-.
F*our être saint, le Prêtre n'a qu'À laisser pro- duire à son Sacerdoce les fruits de salut et de sainteté qu'il renferme dans son sein-^.
Etre Prêtre et être saint, c'est tout un ! — C'est ce que Jésus fait entendre à ses Prêtres, quand Il leur dit : « Exernplum dedi vobis, ut quemad- modum Ego feci vobis, ita et vos faciatis *. »
' Ps. LXXXIII, 6.
- « Suscitabo mihi sacerdoteni fidelem. qui juxta cor meuni et animam meatn faciet ; et îedificabo ei domum fidelem, et am- bulabit coram Christo meo cunctis diebus. » I Rkg., 11, 35.
'■'• « Clamât vestis clericalis, clamât status professi animi sanctitatem. » S. Hier.
> JOAN., XIII, i3.
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EXAMEN
Un Prêtre selon le Cœur de Jésus est un Prêtre qui est détaché du monde, mort à lui-même et entièrement consacré à sa sublime vocation. — — Suis-je ce Prêtre? Est-ce que j'appartiens to- talement à Jésus, de fait comme de droit ? Est-ce que je me considère en tout et partout comme la propriété exclusive de Jésus ? Est-ce que je ne me préoccupe que de ses intérêts ? Ou ne m'em- barrassé-je pas dans les affaires du siècle? Ne me reposé-je pas dans les affections humaines ? Ne recherché-je pas mes satisfactions naturelles?
Jésus s'unit au Prêtre pour en faire un autre Lui-même. — Est-Il pour moi un sujet constant d'étude et de méditation, un centre d'amour, le terme et la fin de toute ma vie sacerdotale ?
Jésus ne peut faire plus qu'il ne fait pour son Prêtre. — Trouvé-je dans la pensée de mon Sa- cerdoce ma joie la plus pure ? Est-ce que je vis sous l'influence de cette union intime que j'ai contractée avec Jésus ? Suis-je désireux de la rendre plus étroite encore ? Est-ce que j'en prends les moyens ?
Jésus a proclamé ses Prêtres la lumière du monde, le sel de la terre, et II en a fait les dis-
SON ENVOYE ET SON REPRESENTANT 111
pensateurs de sa vie divine. — La pureté de la doctrine, voilà la vraie lumière ; suis-je un flam- beau divin pour les âmes ? La sainteté de la vie, voilà ce qui conserve l'esprit et la grâce de Jésus dans les âmes ; suis-je un modèle de vertus pour les autres? Posséder Jésus en soi et Le donner aux âmes, voilà le principe de toute vie divine ; suis-je rempli de Jésus, de son esprit, de son amour, et me dépensé-je à en nourrir les âmes ?
Ou Prêtre fidèle et couronné dans la gloire, ou Prêtre infidèle et réprouvé dans l'enfer. Il n'y a pas de milieu. Que suis-je ? Que serai-je ?
Gomme Prêtre ma place est au ciel. J'y par- viendrai si j'aime Jésus et ne vis que pour Lui.
PRIÈRE
S
'^f JESUS, Souverain Prêtre, principe, grâce et vie ■^ de mon Sacerdoce, Vous m'avez fait pour Vous, Vous Vous êtes réservé tout ce que j'ai et tout ce que je suis, Vous m'avez consacré uniquement à votre service et Vous m'avez envoyé par le monde comme un autre Vous-même ; je ne veux rien Vous enlever de ce qui Vous appartient à tant de titres ni rien re- prendre de ce que je Vous ai librement donné.
Je suis votre Prêtre et j'en fais ma gloire. Je suis destiné à la sainteté et je veux ne rien négliger pour l'acquérir. Je suis le héraut de votre amour et le pour- voyeur dfe vos infinies bontés ; gardez-moi au cœur le feu sacré de votre divine charité, apprenez-moi à vivre et à faire vivre les âmes de vos miséricordes, afin de chanter éternellement vos louanges dans la patrie de l'éternel amour.
Pratique. Faire de Jésus seul le bonheur et l'amour de ma vie, et apporter un zèle inlassable à son divin service.
Oraison jaculatoire. O 'Marie, Reine dv Clergé,
prenez-moi sovs voire maternelle protection et gardez-moi délicatement jîdèle à ma sainte vocation.
TABLE DES MATIÈRES
Avant-Propos . . Directoire Générai
PREMIER JOUR
Ce que le Prêtre est pour Jésus :
l'élu de son choix 7
Directoire 9
PREMIÈRE MÉDITATION
I. Ce qu'est le Sacerdoce à l'égard de Dieu et des hommes 1 i
1. — Le Sacerdoce est une mission 11
2. — Le Sacerdoce est la mission la plus haute . H
3. Dans la Loi nouvelle, le Sacerdoce est une mission toute divine 13
II. Le Sacerdoce est l'objet d'un choix 1 i
1. — Le choix des prêtres dans l'ancienne Loi . 14
2. — Le choix des Prêtres dans la Loi nouvelle . li»
DEUXIÈiME MÉDITATION
III. — Nature du choix que Jésus fait de
ses Prêtres Iti
1. — C'est un choix libre 1(5
2. ~ C'est un choix gratuit 16
3. — C'est un choix privilégié 17
4. — C'est un choix éternel 18
IV. - Dispositions de lame sacerdotale
en face d'un tel choix 20
1. — Admiration 20
2. — Humilité 20
114 TABLE DES MATIERES
•i. — Reconnaissance 21
4, — Amour 21
:;. — Fidélité 21
Examen 23
Prière 2.">
DEUXIÈIslE JOUR
Ce que le Prêtre est pour Jésus : le trophée de son amour et de sa miséricorde 27
Directoire 29
PREMIÈRE MÉDITATION
I. - L'amour, mobile du choix que Jésus
fait de ses Prêtres :n
1. — Dieu est charité 31
2. — L'amour, mobile de tout en Dieu 32
3. — L'amour, présidant au choix que Jésus fait
des âmes sacerdotales 32
II. — Nature de l'amour que Jésus porte
à ses Prêtres 33
\. — Le Prêtre est aimé de Jésus 33
2. — Le Prêtre est plus aimé de Jésus 33
3. — Le Prêtre est souverainement aimé de Jésus 3 1 .4. — Le Prêtre est miséricordieusement aimé de
Jésus 3i*
DEUXIÈME MÉDITATION
II. — Nature de l'amour que Jésus porte
à ses Prêtres (suite) 39
îj. — Le Prêtre est mystérieusement aimé de
Jésus .■ 3it
III. — Dispositions de l'âme sacerdotale
en face de l'amour de Jésus à son égard VI
\. — Adoration 42
2. — Souvenir habituel des miséricordes de Jésus 42
TABLE DES MATIÈRES IlS
3. — Confiance filiale absolue 43
4. — Vivre de cet amour de Jésus pour son Prêtre 44
Examen 4f»
Prière 47
TROISIÈTSIE JOUR
Ce que le Prêtre est pour Jésus :
son envoyé et son représentant 49
Directoire 5i
PREMIÈRE MÉDITATION
I. — Le fait de la mission du Prêtre ... 53
{. — La mission du Prêtre découle du choix que
Jésus a fait de lui 33
2. — La mission du Prêtre est nécessaire .... 54
3. La mission du Prêtre est officielle 56
4. — La mission du Prêtre est universelle ... 57
DEUXIÈME MÉDITATION
II. — Nature de la mission du Prêtre . . . 59
\. — La mission du Prêtre est identique à celle
de Jésus 59
2. — La mission du Prêtre a la même puissance
que celle de Jésus tri
3. — La mission du Prêtre a la même efficacité
que celle de Jésus 63
Examen 67
Prière 69
QUJVTRIÈTïlE JOUR
Ce que le Prêtre est pour Jésus :
son envoyé et son représentant (suite) ~\ Directoire 73
PREMIÈRE MÉDITATION
III. — Prérogatives que confère au Prêtre
la mission qu'il reçoit de Jésus .... 75
Il6 TABLE DES MATIÈRES
1- — La mission que le Prêtre reçoit de Jésus
le constitue Médiateur '">
2. — La mission que le Prêtre reçoit de Jésus
le constitue Docteur 7S
DEUXIÈME MÉDITATION
III. — Prérogatives que confère au Prêtre
la mission qu'il reçoit de Jésus (suite) 81
•'{. — La mission que le Prêtre reçoit de Jésus
le constitue Sacrificateur SI
Examen 87
Prière 89
CINQUIÈME JOUR
Ce que le Prêtre est peur Jésus : son envoyé cl son représentant (suite) 91
Directoire 93
PREMIÈRE MÉDITATION
IV. — Caractères de la mission du Prêtre 9;i
1. — La mission du Prêtre est une mission sacrée 9>)
2. — La mission du Prêtre est une mission ex-
clusive 98
DEUXIÈME MÉDITATION
J.V. Caractères de la mission du Prêtre
(suite). 102
3. — La mission du Prêtre est une mission sur-
naturelle 102
'i. — La mission du Prêtre est une mission pleine
de consolation 10 j
èi, - La fidélité à sa mission est pour le Prêtre
une condition essentielle de sa perfection . 106
Examen 110
Prière 112
BX 1912.5 .D4 1919
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De la Croix, Marie
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