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PAR DÉCRET DU 23 AOUT 1878
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Natura maxime miranda in minimis.
VOLUME LXXXIV. = ANNÉE 1915
47 TRIMESTRE
PARIS
SIÈGE DE Ti SOCIÉTH
HOTEL DES SOCIÉTÉS SAVANTES 28, rue serie 28
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JUIN 1915
, La Société dispose des ouvrages suivan : membres dela Société, le deuxième, pour les perso Annales de la Société entomologique de France 7 41843 à 1846 et1859 à 1890... Æ Les années 1847, 1848, 1836, 858 0 et. SA dont il reste moins de 10 exemplaires. s
Annales (années 1891 à 1910). . . . . . RAM RER Se +95 et 20
Tables des Annale@Me La Societé PA RPOURE de E France (1832-1860), par A.-S. PARIS... 00. 2 et: 3 fr.
- Tables générales des Annales de 1861 à 1880 inelusi- dvement: par ELEFEVRE * . Me rene QE ë ir. Tables générules des Annales de 1881 à 1890 Lie vement, par E.\LEFÈVRE. . 40 Ride 7 50 et 10 os Bulletin 1895 à 1911, chaque année: . . . . : . . 18 fr. : Bulletin {numéros isolés), chaque :...2 +, . .. Let Lir..
Bulletin, comptes rendus du Congrès (4 ou plus. N°). - 5 et 5 fr. L’Abeille (série in-12, la plupart des volumes) chacun. . 8 et 12 fr. L’Abeille (série in-8°). Prix delabonnement par volume ‘
(port COMPriS} 5.7 SL PRESSE NN ent Adele Faune des Coléoptères du bassinude lu Seine, par L. BEDEL : x AR UT, LD (Carnivora, PDO ET 1e … épuisé ET (Staphylinoïdea), pars. SAINTE-CLAIRE DeviLLr, ; Ÿ Aer fasc., pp. 1-160-(1907, re RARE Vo RE T. IV: Ar Se. TSCU'a ban) En en 46-59 re TV PROPOSE ER PS RS SOS 8 et 10 ir.
NE RMMENophONA} ET EE Pr nr AD OC A2 TEE geiaens raisonné des (Coléoptères du Nord de SE
l'Afrique, par Louis. Benez, t. 1, At fasc., pp. 1-208,
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Europe et-contrées limitrophes en Afrique eten Asie. 3 et 5 fr. |
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Téléphorides et. one par de MARSHUL, A pl. A ORSEONITR
Silphides (Précis des genres el espèces des), p. de MARSEUL. 3et fîr. Tableaux synoptiques des Paussides, Clavigerides, Pséla- À Le phides et Scydménides, par RerTTER (trad. E. Leprieur). se 4fr Nouveau Répertoire contenant les deser iptions des espèces D ARE de l’Ancien Monde : SAR f Hydrocanthares, Palpicornes. ae Bupresties Es Te (Voir la suite, paye 3 de la coterute de
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ARTICLE 90 DES STATUTS ET DU RÈGLEMENT. — Les opinions émises . dans les Annales sont entièrement propres à leurs auteurs; la Societe n'entend aucunement en assumer la responsabilité.
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SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE
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FONDÉE LE 29 FÉVRIER 1832 RECONNUE COMME INSTITUTION D’UTILITÉ PUBLIQUE
PAR DÉCRET DU 23 AOUT 1878
Natura maxime miranda in minimis.
ANNÉE‘ 41945. — VOLUME LXXXIV
PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ HOTEL DES SOCIÉTÉS SAVANTES 28, rue Serpente, 28
1915 - 1916
ANNALES
DE LA
SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE
LÉPIDOPTÈRES HÉTÉROCÈRES DES
MASCAREIGNES ET DES SEYCHELLES
(Mission scientifique de M. P. Carié, 1910-1913) par J. DE JoANNis.
[Avec la planche 1.]
NOCTUIDAE
Eriopus Cariei, n. sp. (pl. 1 fig. 1) — Exp. al. : 33 mm. Capite, palpis, collari,thorace, pedibus brunneis ; abdomine griseo. Anticis nigro- brunneis, margine pallidiore. Basilari ad costam duabus maculis nigris indicata, in cellula anguste protracta et exinde recta usque ad venam 1 albido-flavescentem. Antemediana ad costam duabus strigis roseo-brun- neis notata, deinde in angulum acutissimum excurrente, postea du- plici, pallida, oblique ad marginem internum vergente ; postmediana duabus roseis strigis indicata, hinc costae parallela, dein recurva, late violacea, obsoleta, nigro-brunneo exterius marginata; subterminali obsoleta ; lunulis marginalibus nigris ; orbiculari obliqua numerum s fiqu- rante; reniformi obliqua, albido-flavescenti delineata, et striga rosea divisa. Margine externo ad venam #% angulato, penicillo squamoso ad marginem internum. Posticis brunnescentibus, lunula discali saturatiore. Infra : anticis brunnescentibus, margine interno albescenti, reniformi nigra, sublerminali levier indicata ; posticis albescentibus, lunula nigra, postmediana nigra, vivida, denticulata, Subterminali leviter indicata.
Tête brune ainsi que les palpes ; collier brun noir, traversé et bordé de lignes fines plus claires; thorax brun avec quelques écailles plus claires ; pattes brunes; abdomen grisâtre. Ailes antérieures brun noir,
Ann. Soc. ent. Fr., LXXXIV [1915]. 1
2 J. DE JOANNIS.
le bord externe brun clair tranchant vivement avec le reste de l'aile. Ligne basilaire marquée à la côte par deux traits rosés bordés de noir, formant ensuite une sorte de boucle allongée dans la cellule, puis droite jusqu’à la nervure 1. Antémédiane marquée à la côte par deux traits brun rosé terne séparés et bordés par des taches noires, se courbant ensuite extérieurement et formant un angle très aigu dont le sommet est à la base de la nervure 3, puis, de là, revenant oblique- ment au bord interne en deux traits parallèles, blanchâtres jusqu’à la nervure 4, rose terne de là jusqu’au bord. Postmédiane commençant à la côte peu après le milieu de l'aile par deux traits rose terne séparés et bordés par du noir, recourbée fortement presque aussitôt et remon- tant parallèlement à la côte en deux traits rosés qui bientôt se recour- bent, s’effacent un peu devenant violet pâle, ainsi que toute la région qu'ils traversent, en descendant en ligne régulièrement sinuée jusqu'au bord interne. Extérieurement, cette région violacée est bordée d’une ligne brun noir très nelle, coupée de nervures claires, largement triangulaire à Ja cote, se rétrécissant jusqu'à la nervure 6, formée au delà de lunules noires, anguleuse en dehors sur la nervure 4, réduite à un trait entre les nervures 2 et 3 et de nouveau anguleuse sur la nervure À. Subterminale peu distincte, longeant cette ligne noire; bord marqué de lunules brunätres, liserées de blanchâtre intérieurement. Nervures marquées en brunätre clair, sauf À qui est blanchâtre, et 11 et 12 qui sont rose terne. Orbiculaire oblique, étranglée en forme de 8, dessinée en blanc jaunâtre et reliée au contour de la réniforme par un trait de même couleur; celle-ci oblique, limitée par du blanc jaunâtre et divisée par un trait rosé terne.
En dessous : supérieures brunâtres, uniformes, sauf le bord interne qui est blanchätre, avec l'indication de la réniforme en noirâtre et une trace pâle de la subterminale; inférieures blanchâtres avec une lunule noirâtre centrée de blanchâtre, la postmédiane brun noirâtre, très saillante, festonnée et sinueuse, la subterminale légèrement indiquée en noiratre.
Une © de cette belle espèce a été prise à Curepipe, le 24 décembre 1910, par M. P. CARE, grâce auquel la faune de l'Ile Maurice peut être étudiée avec tant de profit; je me fais un plaisir de lui dédier cette espèce remarquable.
Araeoptera obliquifascia J. de Joann. (Bull. Soc. ent. Fr., [1910], p. 201). — J'ai décrit antérieurement cette espèce, mais elle n'avait pas encore été figurée. Javais fait préparer l’aquarelle d’après l’exem- plaire type pris en juin 1905 par M. P. Carié. Celui-ci a pris un nouvel
Lépidoptères des Mascareignes et des Seychelles. 3
exemplaire mieux conservé, le 5 février 1912. Cet exemplaire a le bord externe de l'aile supérieure notablement plus teinté de violacé noiratre que le type qui était un peu frotté, et, tout le r« ste de l’insecte concordant parfaitement avec Pexer mplaire typique, j'ai fait renforcer la teinte de la région marginale en conséquence, pe ut me rapprocher ainsi mieux de ce que devait être le {ype à l’état frais (pl. 4, fig. 14). Sir George F. HAmPsoN à publié une description de cette au au tome X de son Catalogue of the Lepidoptera Phalaenae, p. 25, p. 796. I y signale dans la région marginale : « a dark subterminal patch at discal fold ». C’est précisément ce qui reste le plus clairement, sur le type, de ce bord noirâtre, mais ce « patch » n’est que l'extrémité d'une ombre violacée qui envahit presque tout le bord. On se rendra bien compte des différences en comparant la figure donnée ici avec celle, un peu schématique, donnée par Sir G. F. HAMPsoN, pl cu, fig. 1.
Eublemma pyrosticta J. de Joann. {Bull. Soc. ent. Fr., [AMOI. p.202). — Cette espèce a été également décrite par Sir George F. Haue- SON (0p. cit., p. 98) et figurée pl. cui, fig. 9. Sur cette figure l'abdomen à été dessiné d’après les vraisemblances, car le type, encore uniqué, a l’abdomen brisé. J'en donne une nouvelle figure ici (pl. 4, fig. 3)
Lophoruza mascarena J. de Joann. (Bull. Soc. ent. Fr., [1910], p. 203). — Également décrite et figurée par Sir George F. HAmpsoN (op. cit, p. 230, pl. czv, fig. 26). Aux dates citées antérieurement ajouter : 13 et 23 janvier 1914, 31 octobre 1944. (PI. 1, fig. 9).
Sarrothripa mauritia J. de Joann. (Ann. Soc. ent. Fr., [1906], p. 174, pl. 9, fig. 6).
M. P. CARIÉ à fait de nombreux élevages de cette espèce. Voici le résumé de ses observations.
« Les chenilles, d'un jaune verdâtre très pâle, se trouvent toujours en petits groupes de 3 à 8 sur les feuilles très tendres, ou mieux sur les bourgeons du goyavier (Psidium pomiferum L.) et du jamblonnier (Eugenia jambolana D. C.), mesurant peu après l’éclosion ? millimètres. Adultes, elles sont vert pâle ou rougeàtre pàle, et mesurent environ 15 millimètres. Je n’ai pu établir exactement à quoi était due la dilé- rence de coloration chez cette chenille.
«Quoique j'en aie fait plus d’une vingtaine d’élevages qui n’ont donné une centaine d’éclosions, je n'ai jamais trouvé la nymphe sur les arbres dont se nourrit la chenille. En captivité, la nymphose se fait soit dans des feuilles sèches, soit sur les parois de la boîte d'élevage » (CARIÉ).
% J. DE JoANNIS.
La chenille a été rencontrée à partir du 6 octobre, son abondance diminue à partir d'avril, mais, tant à Curepipe qu'à Mondésert, des éclosions obtenues de mai à juillet montrent que la chenille se ren- contre encore beaucoup plus tard. La durée moyenne depuis la mise en cocon jusqu’à l’éclosion est de onze jours et demi; la chrysalide se forme dans le cocon au bout d’un jour. Il existe une première époque d'apparition bien nette d'octobre à avril avec maximum en décembre et janvier; les quelques éclosions observées soit à Curepipe, soit à Mondésert de mai à juillet pourraient correspondre à une seconde génération.
Bryophilopsis nesta Flelch. (Trans. Linn. Soc. London, |1910), p. 273, pl. 17, fig. 1). — Cette espèce a été découverte par M. T. Bain- BRIGGE-FLETCHER aux Iles Providence ; il indique comme localité S. Providence. Sir G. F. HampsoN (Cat. Lep. Phal., XI, p. 315) dit de son côté : Seychelles Is, Cerf 1. L'Ile Cerf est bien au sud des Iles Providence ; cet archipel réuni aux Farquhar, bien séparé des Seychelles, se trouve à l’est des Aldabra, dans le prolongement de Madagascar, mais sa faune se rattache beaucoup plus à celle des Seychelles qu’à celle de Madagascar. .
M. P. CRIE a retrouvé cetle très intéressante espèce à l'Ile Maurice ; il en a pris un couple à Chaland (Maurice, $. E, au niveau de la mer), un c 28 août 1911, une © 17 octobre 1911. La © n’a pas encore été décrite. L’exemplaire ci-dessus diffère du G° par un caractère : la tache blanche comprise entre les lignes antémédiane ct postmédiane, au-dessous de la tache réniforme, est entièrement remplacée par une tache noire. La teinte générale de l'aile supérieure est aussi un peu plus claire dans son ensemble.
Rivula dispar, n. sp. (pl. À, fig. 5,6). — Exp. alar. : 16-20 mm. — x. Capite, palpis, thorace rufis, abdomine obscuriore, femoribus tibiisque rufis, tarsis brunneis, albido annellatis. Tibiis medis incrassatis, rufo cristatis Superne, longum penicillum nigrum inferne ferentibus ; anten- nis ciliatis. Anticis rufis, linea subbasali striga nigra ad costam indi- cata; antemediana verticali, leviter ad plicas denticulata, quandoque nigro referta; ultra ipsam, ad costam striga nigra albo externe margi- nata, et inde quatuor strigis costalibus albidis; postmediana prope apicem incipiente, leviter incurvata et ad plicam dorsalem angulata, e punctis nigris centro albido notatis efformata ; sublerminali venas nigres- centes albido interrumpente. Reniformi magna, elliptica, punctis nigris cincta et quandoque nigro omnino referta. Posticis fuscis, ciliis palli- dis. Infra : anticis fuscis, costa rufa Strigis albidis notata, margine
ionDé. rod. dre.
Lépidoptères des Mascareignes et des Seychelles. 5
interno albescente; posticis albidis, nigro Squamatis et rufo plus mi- nusve tinctis, lunula et lineis duabus post ipsam levibus, nigrescenti- bus.
@. Colore differt : capile, thorace el alis anticis superne griseo violascentibus ; lineis el maculis iisdem at obsoletis; reniformi quan- doque nigro referta ut in G. Infra : anticis arctius. rufo costatis et al- bido interne marginatis. Tibiis mediis non incrassatis nec penicillo nigro instructis.
c. Tête, palpes, thorax en dessus et en dessous roux, abdomen un peu noirâtre, touffes anales roux clair; cuisses et libias roux, tarses brun foncé, ‘nnelés de blanchâtre. A la deuxième paire de pattes, le tibia est renflé, fortement garni d’écailles rousses formant crête en dessus, et creusé en dessous d’un sillon renfermant une forte touffe de poils noirs. Antennes garnies de cils isolés de moyenne lon- gueur. Ailes antérieures rousses, ligne basilaire marquée par un trait noir à la côte. Antémédiane verticale, un peu sinueuse, présentant deux angles courts rentrant sur les plis, épaisse, plus ou moins forte- ment remplie de noir sur lequel se détache, plus où moins, une sorte de chapelet de points gris blanchätre. Un peu au delà, sur la côte, un court trait noir, sinueux, doublé extérieurement de blanc; ce trait est parlois relié à l’antémédiane par une liture noire le long de la côte. Au delà la côte est finement liserée de noir jusqu’à lapex et marquée de quatre traits costaux blanes. Postmédiane débutant assez près de l’apex, très légèrement courbe, un peu oblique, avec un court angle rentrant sur le pli dorsal: elle est formée de points noirs discontinus centrés ou lunulés de blanc grisàtre. Subterminale très voisine du bord, formée de taches claires interrompant les nervures qui sont lé- gèrement marquées en noir dans la région marginale, surtout près de l'apex. Frange concolore. Réniforme grande, ovale, marquée par une ceinture de points noirs et parfois complètement remplie de noir. In- férieures gris noirâtre uniforme, la frange plus claire. Dessous des su- périeures noirâtre, sans dessins, avec la côte rousse portant des traits costaux blanes comme en dessus, et le bord interne blanchâtre ; inlé- rieures bianchâtres, plus ou moins complètement lavées de roux et saupoudrées de noir; lunule cellulaire, postmédiane et subterminale marquées par des écailles noirâtres plus abondantes.
La © est de même forme, de même taille (plutôt un peu plus grande), mais elle diffère : premièrement par les tibias médians qui sont normaux ét les antennes non ciliées, secondement par la colora- tion, les ailes supérieures sont d’un gris violacé plus ou moins foncé, les dessins sont les mêmes, mais moins saillants, parfois peu visibles;
6 J. DE JoANNIs.
la réniforme est tantôt indiquée par un contour brunâtre, tantôt remplie entièrement de noir, comme parfois chez le &'. En dessous ces ailes sont noirâtres, beaucoup plus étroitement bordées de roux à la côte et de blanc au bord interne, La tête et le thorax sont de cette même couleur gris violacé.
Douze «x et treize ©. Sur ce nombre 3 c' et À © ont la réniforme entièrement noire; j'ai fait représenter la © qui présente ce caractère qui paraît plus rare chez ce sexe; 2 c' et 2 © ont la réniforme un peu rembrunie à l’intérieur; les autres exemplaires ont cette tache moins marquée. Les dates de captures s’échelonnent assez régulièrement du 2 janvier au 12 août, avec maximum de janvier à avril, minimum en mai et juin et, de nouveau, un maximum moins considérable en juillet, Tous ces exemplaires ont été pris à Curepipe par M. P. CaRié.
Ærichypena, nov. gen.
Je propose ce genre nouveau pour l’insecte suivant qui est certai- nement très voisin des Hypena, mais s’en sépare absolument aussi. Les caractères qui le rapprochent des Hypena Sont ceux-ci particulière- ment : aux ailes supérieures 8 et 9 forment une aréole d’où partent 7 et 10; aux inférieures 5 part près du milieu de la nervure trans- verse; abdomen crêté tout du long. Les caractères qui l’en différen- cient sont au contraire : les palpes, qui sont droits, redressés obliquement et appliqués contre le front, le troisième article court; la présence de deux fortes touffes de cils très saillantes (bien visibles sur la figure 4) au bord interne des yeux; les antennes remarquablement épaisses, ciliées en dessous. — Ces caractères s'appliquent au !, car je n'ai pas vu la ©, du moins avec certitude; je reviendrai plus loin sur ce point.
La seule espèce que je connaisse à un aspect massif et carré, les ailes étant courtes et larges.
Trichypena quadra, n. sp. (pl. 1, fig. 4). — G'. Ep. alar. : 30 mill. Capite, thorace, abdomine, pedibus brunneo-fuscis, tarsis àlbido leviter annellatis. Anticis magis brunneis, griseo et rufo nebulosis. Lineis medianis tenuibus, nigris, rufo marginatis; antemediana sat regulariter convexa, ad plicam dorsalem angulata; mediana verticali infra costam leviter versus basim deflexæa, et ad plicam dorsalem angu- losa; postmediana duplici, sinuata, fusca, ad plicas angulosa, parum conspicua ; subterminali sinuata, ad plicas angulosa, punctis nigris exte- rius albido notatis constanti. Linea tenui nigra ad basim ciliorum : ci-
Lépidoptères des Mascareignes et des Seychelles. 7
lis ipsis nigris, ad basim albidis. Posticis brunneo-fuscis, ciliis ut in anticis. Infra, brunneo-fuscis, lunulis cellularibus nigris; et insuper, in posticis tantum, postmediana et subterminali nigris.
Tête et corps entier brun noirâtre, pattes de même couleur mais les tarses sont légèrement annelés de blanc. Aïles antérieures plus bru- nes, moins noirâtres, nuagées de gris et de roux; dessins peu sail- lants. Lignes médianes fines, noires, sur un fond roux; l’antémédiane légèrement convexe avec une saillie rentrant près du bord interne: médiane verticale, presque droite, la partie costale un peu rentrante et un angle rentrant sur le pli dorsal parfois un peu plus fortement ; postmédiane peu visible, sinueuse, double, noirâtre, anguleuse sur les plis; subierminale sinueuse rentrant sur les plis, formée de points noirs éclairés de blanc en dehors. Un fin liseré noir précède la frange, celle-ci est blanche à la base et noire à la pointe. Inférieures brun noirâtre uniforme de même teinte que l’ensemble du corps. Frange comme aux supérieures. En dessous brun noirâtre encore de la même teinte; des lunules cellulaires noires aux quatre ailes et, aux infé- rieures, l'indication un peu vague des lignes postmédiane et subter- minale noires.
Quatre exemplaires G', pris à Curepipe (550m) dont voici les dates de capture : 25 novembre 1906; décembre 1906; 23 décembre 1940; 2 juin 4912. Il y a done deux générations.
Hypena hemiphaea, n. sp. (pl. 1, fig. 7). — ©. Exp. al. : 29 mm. Capite, palpis, thorace, abdomine, pedibus brunneo-fuscis : secundo palporum articulo porrecto, squamis supra incrassato, tarsis leviter albido annellatis. Anticis bicoloribus, parte basali saturate brunneis, marginali pallidiore. Antemediana recta, tenui; mediana ambas alae partes dividente, tenui, duplici, introrsum brunnea, extrorsum rosea, ad marginem internum verlicali et exinde regulariter sed leviter exterius concava ; regione marginal secus medianam pallide roseo-brunnea ; postmediana duplici, fusca, parum conspicua, sinuala, ad plicas an- gulosa; subterminali huic parallela, e punctis nigris constanti : ad exi- tum cujus ad costam macula albida semicireulari, apicem attingente. Ante cilia linea tenui nigra discontinua. Posticis brunneo fuscis. Infra : alis brunneo-fuscis, lunula cellulari, postmediana et subterminali fuscis.
Tête, palpes, thorax, abdomen, pattes brun noirâtre uniforme ; les palpes avec le second article porrigé et un peu renflé en dessus par des écailles, les tarses légèrement annelés de blanchätre. Ailes parta- gées en deux parties : la moitié basilaire brune, foncée, la moitié exté-
8 J. DE JOANNIS.
rieure brun clair: antémédiane droite, brun clair, peu visible; mé- diane limitant les deux parties indiquées ci-dessus verticale au bord interne, régulièrement mais très légèrement arquée en dehors, fine, brun clair, liserée extérieurement de rose terne; la région claire qui lui succède est d’abord brun rosé pâle puis devient brun clair; cette région est traversée par une postmédiane double, sinueuse sur les plis, peu marquée; subterminale de même forme, formée de points noirs et terminée par une tache blanche costale, semicireulaire et attei- gnant l’apex. Liseré noir fin, discontinu, à la base de la frange; celle- ci foncée au milieu, claire à la pointe et à la base. Inférieures brun noir uni, frange blanchâtre. En dessous, les quatre ailes brun noir uni avec la lunule discocellulaire et les lignes postmédiane et subterminale lé- gerement indiquées en noir.
Sur un second exemplaire, les parties claires de laile Supérieure sont blanchâtres au lieu d’être rosées.
Deux ©, prises par M. P. Carié à Curepipe, l’une en novembre 1905. l’autre le 25 août 1911.
M. CARIÉ m'a communiqué un autre insecte voisin des deux espèces précédentes et capturé par M. »’Emmerez, en février 1912, à Kanaka. Cette localité est intéressante; située au centre de l'Ile, un peu vers le sud-ouest, à 700 mètres d'altitude, c’est la seule région dans laquelle les forêts primitives soient relativement intactes.
L'insecte en question est une ©, le dessin se rapporte assez bien à celui d’Hypena hemiphaea, caractérisé surtout par la médiane arquée légèrement, très régulière, suivie d’une région claire, mais les palpes semblent l’en écarter absolument; au lieu d’avoir lallure de ceux des Hypena, porrigés, droits, horizontaux, ils sont appliqués contre le front, très obliques, avec le troisième article droit, assez long. Ceux d'A. hemiphaea sont très écailleux en dessus et en dessous; ici ils paraissent n'avoir aucune écaille saillante en äessous. Cette position des palpes rappelle tout à fait celle que lon observe au contraire chez Trichypena quadra; toutelois le troisième article est ici notablement plus long que chez le G' de cette espèce, décrit plus haut; le deuxième article diffère aussi par l'absence d’écailles saillantes en dessous, comme je le disais tout à l'heure. Mais ces détails pourraient tenir à la différence de-sexe. Seulement ici c’est le dessin des ailes qui diffère nettement, T. quadra ayant la médiane: verticale, deux fois sinuée et non suivie d’une éclaireie blanchâtre ou rosée. Il semble dificile de rapporter cet exemplaire à l’une ou à l’autre espèce, et plus prudent d'attendre un supplément d’information.
… à c'obélmthimme. ms
Lépidoptores des Mascareignes et des Seychelles. 9
Catada obscura J. de Joann. (Ann. Soc. ent. Fr.; [1906], p. 175, pl. 9, fig. 7) — Quelques exemplaires, pris par M. P. CARIÉ à Cure- pipe (550 m.), permettent de donner quelques indications sur les époques d'apparition : 11 novembre 1911; mars 1907; 10 avril 1913, mai 4905. Ceci indique deux époques d'apparition, Pune au printemps (novembre), l'autre à l'automne (mars à mai).
GEOMETRIDAE
Coremia eugraphata, n. Sp. (pl. 1, fig. 43). — G'. Exp. al. : 34 mm. Capite, palpis, thorace brunneis leviler violaceis, collari nigro, brunneo marginato; abdomine paulo pallidiore, segmentis leviter albo marginatis, et singulis duplici macula nigro-brunnea elongata insi- gnilis ; pedibus concoloribus, tarsis pallidis. Antennis pallide brunneis, pectinatis, laminis paulatim decrescentibus et ad 4,5 antennae evanescen- tibus. Anticis brunneis, linea subbasali pallida, regulariter convexa, an- témediana duplici, leviter ad plicas angulata et ibidem exterius nigro- brunneo adumbrata; puncto cellulari nigro; postmediana duplici, leviter angulata ad plicas; subterminali denticulata: margine nigro- punctato; ciliis pallidis. Posticis brunneo-griseis, puncto cellulari prae- senti, lineis ut in anticis sed obsoletis praeterquam in margine interno et externo. Infra : brunneo-griseo, punctis cellularibus valde conspicuis, lineis ut supra, sed, in anticis, tantum in regionibus costali et externa indicatis, in posticis, tanlum in regione postmedian«.
Tête, palpes et thorax brun légérement violacé, le collier bordé de brun noir; abdomen un peu plus clair, les segments légèrement liserés de blanc et marqués de deux taches noires, géminées, étroites, allon- gées ; le dessous du corps et les pattes un peu plus clairs, les tarses plus pèles. Antennes brun elair, fortement pectinées à la base; les pec- tinations diminuant graduellement et cessant aux 4/5 environ de la longueur de l'antenne.
Ailes brun violacé, ombrées de brun foncé et marquées de lignes claires, saillantes et peu profondément anguleuses. Aux antérieures, avant la ligne antémédiane, près de la base, une bande peu saillante, limitée par deux petites lignes pales, l’extérieure anguleuse près de la côte, et suivie d’une ligne très saillante et très régulièrement convexe, Ligne antémédiane double, un peu anguleuse sur les plis, divisée par une fine ligne brune; la ligne médiane représentée par une région centrale sans lignes, où se trouve une pelite tache noire cellulaire et limitée de part et d'autre par deux fines lignes brunes, parallèles à l’antémédiane dans leur ensemble, lextérieure finement festonnée ;
10 J. DE JOANNIS.
ces lignes sont bordées finement de clair extérieurement à l’espace central. Les régions comprises entre cette bande médiane et les lignes antémédiane et postmédiane sont traversées chacune par deux lignes brunes fines, parallèles aux autres; de plus, dans ces mêmes régions, les plis sont largement teintés de brun foncé. Ligne postmédiane claire, double, divisée par une ligne brune, comme l’antémédiane, rentrant légèrement sur les plis, un peu festonnée extérieurement et suivie d’une ligne brune avant la subterminale; celle-ci blanche, régulière, parallèle au bord externe, festonnée. Espace terminal plus clair, une série marginale de couples de points noirs divisés par les nervures. Frange claire, brunâtre à la pointe. Inférieures gris bru- uâtre clair, avec un point cellulaire, comme aux supérieures, mais moins saillant ; les dessins se continuant des ailes supérieures sur les in- lérieures, mais les dessins antémédians visibles seulement par leur ter- minaison sur le bord abdominal, les autres plus visibles mais marqués surtout aux bords abdominal et externe.
En dessous, gris brunâtre clair, avec le point cellulaire très fort aux quatre ailes et les dessins du dessus reconnaissables, aux supé- rieures à la côte et au bord externe, aux inférieures dans la région postmédiane.
Un ç' de cette belle espèce a été capturé, par M. Ch. AzLuAUD, lors de son voyage à l’Ile Maurice, en 1894.
Synopsia distinctaria, n. sp. (pl. 1, fig. 10). — ©. Exp. al. : 33 min. Capile, thorace et pedibus pallide brunneis; collo, infra caput, albo. Alis pallide brunneis, albido et rubescenti pallide brunneo nebu- losis strigulatisque. In anticis, antemediana ad costam macula nigra notata, dein convexa et exinde obliqua, leviter denticulata usque ad marginem internum ; lunula discocellulari nigra, vaga: mediana ante- medianae parallela sed denticulata praeterquam a vena 2 ad marginem internum. Postmediana primo his parallela a costa ad inflerionem inter venas 5 et 6, inde cum mediana convergente et ipsam ad plicam tangente, hinc incrassata et ad marginem internum verticali. Subter- minali medianae parallela sed obsoleta praeter dentes binos ad venas ÿet6et alium ad plicam dorsalem. Margine denticulato, nigro margi- nato; ciliis pallidis. Posticis, antemediana lineola nigra transversa juxta basim indicata; mediana illam anticarum continuante, recta, lunula cellulari nigra; postmediana sinuata; subterminali a costa con- vexa usque ad plicam, exinde recta. Margine ut in anticis. Infra : ru- bescenti-brunneo uniformi ; lunula cellulari nigra, intensa, in omnibus ulis, item fascia submarginali nigra, ad costas vivida, dein obsoleta : costis tuteo tinctis maxime in anticis el nigro parce strigulatis.
(
Lépidoptères des Mascareignes et des Seychelles. 11
Tête, thorax et pattes gris brunâtre päle; le cou, en dessous de la tête, ainsi que la base extrême des palpes blancs. (Abdomen absent). Ailes gris brunâtre pâle, nuagées de blanchâtre et de brun rougeàtre léger, et striées de même. Aux antérieures, antémédiane commencant par une tache noire à la côte, ensuite convexe jusqu’au pli, puis oblique et presque droite jusqu’au bord interne, avec de légers fes- tons marqués par de petits renflements noirs sur la médiane, le pli et la nervure 1; cette ligne est précédée en dedans d’une sorte de ligne estompée ou ombre brun rougeâtre pâle qui lui est parallèle, précédée elle-même de petits nuages blanchâtres. Un trait noirätre à l'extrémité de la cellule, mal défini, Ombre médiane parallèle à l’anté- médiane dans sa direction générale, très vivement festonnée sauf de la nervure 2? au bord interne. Postmédiane parallèle d’abord aux deux lignes précédentes, de la côte au coude situé entre les nervures jet 6, les festons à peine indiqués dans cette région excepté par quelques petites dents noires faisant saillie en dedans; après le coude, cette ligne se rapproche de l’ombre médiane qu'elle touche sur le pli, puis elle s’en écarte légèrement en descendant presque verticalement au bord interne; dans cette dernière partie elle est épaissie. La postmé- diane est suivie d’une ombre brun rougeàtre, suivie elle-même de nuages blanchâtres, reproduisant ainsi à l’extérieur la disposition mentionnée à l'intérieur de l’antémédiane. Subterminale parallèle à l'ombre médiane, mais peu marquée sauf par deux dents sur les ner- vures à et 6 et un feston sur le pli dorsal. Bord festonné et liseré de noir ; franges claires. Postérieures avec une antémédiane droite, trans- versale, près de la base; ombre médiane droite, prolongeant celle des supérieures ; une lunule cellulaire noirâtre ; postmédiane régulièrement sinueuse, obsolète à la côte, se renforçant ensuite progressivement jusqu’au bord interne. Subterminale peu marquée et arrondie de la côte au pli discal, droite ensuite. Bord comme aux supérieures.
Dessous brun rougeûtre uniforme, avec, aux quatre ailes, une forte lunule noire, une bande marginale très noire près de la côte, puis réduite au delà à l’état d'ombre peu visible; la côte teintée de jaune, surtout aux supérieures et légèrement striée de noir.
Une © prise à Curepipe, par M. P. Carié, en décembre 1906. Une seconde ©, marquée : Maurice, G. ANTELME, est plus pâle notamment en dessous, mais elle est un peu défraichie, cette différence peut tenir à son état.
URANIIDAE
Epiplema melanosticta, n. sp. (pl. 4, fig 2). — ©. Exp. al. :
12 J. DE JOANNIs.
18 mm. Flavescenti griseo argillaceo pallido, squamulis nigris leviter insperso. Anticis integris, margine externo rotundato ; costa nigro stri- gulata et quinque maculis nigris majoribus, inilium linearum indi- cantibus, notata. Antemediana duobus puncetis nigris indicata vi- delicet in vena 1 et ad marginem internum; mediana itidem duobus punctis indicata. Versus finem cellulae, punctis vagis nigris, maculus ordinarias effingentibus ; postmediana fascia absque squamis nigris no- tata; Subterminali macula apicali brevi, furcata, et inde oblique ali- quot maculis nigris, quarum prima notabilior, efformata. Posticis inter venas 4 et 7 excavalis, Signo M brevi nigerrimo ad finem cellular ; ante- mediana et postmediana ad marginem abdominalem notatis ; linea mar- ginali plumbea quam praecedunt aliquot signa nigra maxime ad terminos eæcavationis. Infra'anticis pallidioribus, squamis brunneiset nitentibus respersis ; quibusdan interruptis lineis in cellula, margine interno albi- diore ; posticis adhuc pallidioribus, aliquot brunnescentibus strigulis notatis maxime apicem versus. Capile, corpore, pedibus concoloribus.
Gris jaune argileux clair, finement saupoudré d’écailles noires et de quelques paillettes pâles à léger reflet métallique, marqué en outre de quelques petites taches noires au passage des lignes ordinaires dont le tracé complet peut à peine se distinguer. Ailes antérieures entières, bord externe arrondi; la côte marquetée de stries noires avec cinq taches noires plus fortes au début des lignes; antémédiane marquée par deux petits points noirs sur la nervure et au bord interne; deux points noirs un peu plus loin, semblablement disposés, paraissent appartenir à ombre médiane ; un petit groupe de taches un peu estom- pées, noires, vers l'extrémité de la cellule représentent les taches ordi- naires; au delà, le parcours de la postmédiane, presque droite, se dis- üngue en clair par suite de l'absence complète ou à peu près d’écailles noires ; enfin subterminale marquée par une courte tache apicale four- chue suivie obliquement d’une série de petites taches noires dont la première est très forte, la seconde moins et les autres souvent à peine visibles. Aïles inférieures échancrées entre les nervures 4 et 7; une marque très noire, en forme de M court, à l’extrémité de la cellule ; lignes antémédiane et postmédiane marquées dans la région abdomi- nale ; une ligne marginale plombée, précédée de quelques lunules noi- res plus fortes aux deux extrémités de l'échancrure.
En dessous, supérieures plus pâles, saupoudrées d’écailles brunà- tres et de paillettes luisantes; la cellule traversée par quelques frag- ments de bandes brunâtres, le bord interne plus blanc; inférieures encore plus pàles avec quelques fines hachures brunes et noires, particulièrement dans la région du sommet.
Lépidoptères des Mascareignes et des Seychelles. 13
Tête, pattes et corps concolores ; palpes légèrement obliques, le troi- sième article gros, un peu spatulé.
Une série d'exemplaires © pris aux dates suivantes : Chaland, août 1904 ; septembre 190%; 1% octobre 1910. — Curepipe. 2 décembre 41914 : 15 novembre 1908; avril 1907.
Il semble en résulter qu'il existe deux époques d'apparition : prin- temps et été (août-décembre); puis automne (avril).
Un exemplaire (Chaland, septembre 190%) à le disque très fortement saupoudré de brun noirätre et les lignes y sont encore plus diffuses. Le dessous ne participe pas à ee rembrunissement.
PYRALIDAE CRAMBINAE Crambus emmerezellus, n. Sp. (pl. 1, fig. 8). — Exp. al.
2% mu. Anticis cinereis brunneis squamis inspersis, striga alba alam dividente a basi ad cilia; puneto nigro ad cellulae finem, duabus strigis fuscis transversis infra cellulam quarum proxima basi latior, altera arctior. Ante marginem duabus lineis transversis, paulo infra costam leviter angulatis ; ultra èllus linea nigra costam non attingente et ante strigam albam evanescente, et, infra Strigam quatuor strigis nigris brevibus super venas ; linea marginali brunnea; ciliis griseo-nitidis. Posticis grisescentibus. Infra : anticis griseo brunneis uniformibus ; pos- ticis ut supra. Capite, thorace, abdomine griseo-brunneis, infra palli- dioribus item et pedibus.
Ailes supérieures gris cendré, saupoudrées de brunâtre, divisées longitudinalement par uu trait blanc qui s'étend jusqu’à la frange ct est entaillé d'un point noir à l'extrémité de la cellule; au-dessous de la cellule deux traits estompés noirâtres, transversaux, le plus près de la base épais, le second plus étroit. Près du bord externe l’aile est tra- versée par deux lignes brunes, fines, parallèles, légèrement coudées à la hauteur du trait blanc, un peu épaissies près du bord interne; au delà, près de l’apex, une petite tache noire bordée latéralement de blanc, ne touchant pas la côte et se continuant par une petite ligne foncée un peu tremblée qui cesse au trait blanc; au-dessous de celui- ci, quatre traits noirs, courts, sur les nervures ; une ligne brune mar- ginale. Frange gris brunâtre, traversée par des lignes plus foncées. Ailes inférieures grisätres. Dessous des supérieures gris brunâtre uni- forme, ailes inférieures semblables au dessus; franges plus claires. Tête, thorax, abdomen en dessus gris brunâtre; corps en dessous et pattes plus claires.
1% : J. DE JOANNIS.
Cette espèce ressemble à C. sparsellus WIk. par la nature des des- sins, mais en diffère entièrement par leur disposition.
De nombreux exemplaires m'ont été communiqués par M. P. Carté. Curepipe, 8, 20, 22, 24 décembre 1906; 2 janvier 4904; % mai 1941 ; Chaland, 2 août 1912, 15 novembre 1912; 29 décembre 1941.
Je dédie cette espèce à M. D. D’EMMEREZ DE CHARMoY, entomologiste du Département d'Agriculture à l'Ile Maurice ; d’après lui, elle vit sur les Graminées comme ses congénères et a été un véritable fléau pour les gazons, en 1912, à Quatre-Bornes et à Vacoas, localités voisines de Curepipe (centre de l'Ile).
PHYCITINAE
Spatulipalpia pectinatella, n. sp. (pl.1, fig. 12, 12 à, 12 b). — d', ®.— Exp. al.: 25 mm. — S'. Capitle leviter excavato in vertice : antennarum primo articulo incrassato, secundo densissime squamato ; inde antennis angulosis et dein arcuatis, pectinatis usque ad 1/3 ante extremitalem. Palpis magnis, erectis, frontem non tangentibus, secundo articulo valde squamato, tertio sat longo; palpis maxillaribus flabelli- lormibus. Capite, thorace et tribus primis abdominis segmentis rubro- brunneis ; reliquis segmentis, inferiore corporis parte et pedibus grises- centibus. Anticarum parte costali flavescenti pallide grisea, interna rubro-brunnea ; antemediana aliquot squamis rubris in regione costali flavida indicata; ad finem cellulae macula fusca unde lineola vaga, rubra, versus costam ascendit ; venis aliquot squamis rubris indicatis : posticis hyalinis, linea marginali brunnea. 3
©. Alis anticis angustioribus, rubro-brunneis. Palpis labialibus fere ut in &'; antennis simplicibus.
Le genre Spatulipalpia parait contenir déjà un nombre notable de variations, principalement dans la conformation des antennes. L'espèce présente en fournit un nouveau type, à savoir celui des antennes pec- tinées.
dg. Tête légèrement excavée sur le dessus du vertex; antennes ayant le premier article épais, le second portant en dessus un gros bourrelet cylindrique d’écailles, puis la tige de l'antenne forme un an- gle en se relevant et est ensuite régulièrement arquée et pectinée: les pectinations, longues d’abord, diminuent progressivement et ces- sent un tiers avant l'extrémité. Palpes labiaux très grands, relevés, dépassant notablement la tête; le premier article assez écailleux, le second prolongé vers le devant par une sorte de lame courbe formée d’écailles de facon à déterminer une cavité en avant de la tête qu'ils ne
Lépidoptères des Mascareignes et des Seychelles. . 45
touchent pas; le troisième article de longueur notable, droit, peu écailleux ; palpes maxillaires appliqués contre le second article des palpes labiaux, en forme d’aigrette squameuse épaisse. Pattes et des- sous des ailes antérieures sans caractères spéciaux.
Ailes supérieures partagées, chez le c', longitudinalement en deux régions, la moilié costale jaunâtre pâle, la moitié dorsale rouge brun. Ces deux régions ne sont pas neltement séparées, la teinte jaunâtre projetant quelques indentations dans l’autre ; et quelques traces rouges traversant la région jaune, notamment vers la position ordinaire de la première ligne qui est de plus marquée sur le pli dorsal par un point noir un peu éclairé de blanc en dedans. A l'extrémité de la cellule une tache noirâtre un peu massive et irrégulière d’où part une trainée rougeàtre un peu oblique vers la côte. Quelques traits rouges sur les nervures. La frange concolore traversée un peu avant Ja fin par une ligne plus claire et précédée d’une ligne jaune festonnée. Ailes infé- rieures hyalines, jaunâtres, à reflets irisés, la frange plus claire pré- cédée d’une ligne brune et coupée d’une ligne brunâtre à sa base; les écailles de la frange sont teintées de rougeàtre à l’apex.
Tête, thorax, ptérygodes et les trois premiers anneaux de l'abdomen en dessus brun rouge, le reste de l’abdomen, le dessous du corps et les pattes grisâtres.
La © a les ailes antérieures plus étroites, plus uniformément brun rouge, la région costale jaune étant entièrement envahie par la cou- leur de la région dorsale. Palpes labiaux semblables à eeux du & un peu plus clairs comme coloration, le troisième article plus eftilé. Antennes simples.
Deux &', trois ©, Mondésert, mars 1905.
La chenille de cette espèce vit, en février, sur l’Anona squamosa D. C. {« atte » à l’île Maurice, « pomme cannelle » aux Antilles) dont elle enveloppe les feuilles de ses toiles au point de les cacher entière- ment; on la trouve aussi parfois sur quelques autres espèces d’Anona, mais elle leur semble moins nuisible.
PYRAUSTINAE
Glyphodes Duponti, n. Sp. (pl. 1, fig. 14). — Exp. al. : 28 mm. Capite supra albido ; collari albo brunneoque intersecto; scapulis albis linea nigra notatis; abdomine fulvo-brunneo cum lineis albis; piles analibus nigro-brunneis; palpis albis, duabus lineis nigris signatis. Infra : corpore albo; coxis albis cum duobus punctis nigris ; tibiis albis introrsum, nigris extrorsum, cum annulo nigro distali in mediis et
16: J. DE JOANNIS.
ultimis pedibus; tarsis fulvis cum primo articulo incrassato, puncto nigro ornato in primis pedibus. Alis anticis fulvis, cum quinque fasciis albis nigro marginatis; fasciis fulvis interpositis nulla linea fusca notatis ut est in G. Stolali Gn. Prima fascia ad basim oblique trun- cata; sSecunda et tertia parallelis; macula discocellulari alba et infra ipsam macula parva alba inter venas 1 et 2; quarta fascia mar- ginem internum non attingente; fascia fulva ipsam consequente non erecla ut in G. Slolali sed introrsum arcuata; quinta fascia ilem arcuata et continua a costa ad marginem internum ; linea nigra sub- marginali simplici. Posticis basi late hyalina; lunula discocellulari fulva in linea nigra a costa fere ad angulum analem; lineis margi- nalibus, illas anticarum continuantibus. Infra : similiter at obscurius signala.
Cette belle espèce ressemble d'une manière générale à Glyphodes stolalis Gn., mais elle est plus claire dans l’ensemble et les lignes sont un peu différemment courbées.
Tête marquée de blanc en avant et en arrière des antennes, fauve clair au milieu; collier entrecoupé de blane et de brun noir; ptéry- godes blanes avec une ligne longitudinale brun noir. — chez G. sto- lalis les ptérygodes sont marqués d’une ligne fauve centrée de noir; abdomen brun fauve marqué de deux lignes sous-dorsales blanches ; touffe anale brun noir. Palpes blancs, rayés d’arrière en avant de deux lignes noires. Dessous du corps blanc: cuisses blanches marquées de deux points noirs; tibias blancs en dedans, noirs en dehors, ceux des 2° et 3° paires marqués d’un anneau noir terminal; tarses gris fauve, ceux de la première paire avec le premier article épais, portant une
touffe d’écailles en dedans et marqués d’un point noir. Ailes anté-
rieures d'un fauve clair, traversées de cinq bandes blanches qui sont bordées de lignes noires; les bandes fauves intermédiaires non divi- sées par une ligne brune comme chez G. stolalis; la première bande occupe la base, elle est tronquée dbliquement; les deux bandes blan- ches suivantes sensiblement à bords parallèles ; au delà se trouve une tache blanche disco-cellulaire accompagnée plus bas d’une tache blanche au-dessous de la nervure 2; la quatrième bande, blanche est située un peu au delà mais n’aboutit pas au bord interne ; cette disposition est la même que chez G. stolalis, mais tandis que chez cette dernière espèce la bande fauve suivante se redresse verticalement, ici elle sinfléchit légèrement au contraire vers la base; cette même bande fauve est
semée centralement de quelques écailles noirâtres, mais qui ne forment .
pas une ligne définie comme chez G. stolalis. La cinquième bande blanche est étranglée chez G. stolalis par le contact entre les bandes
NOU
Lépidoptères des Mascareignes et des Seychelles. 17
fauves qui la limitent; ici, au contraire, elle est étroite mais complète ; la région marginale est traversée par une ligne noire légèrement con- vexe. Un liseré marginal noir. La frange est endommagée, elle semble être brune avec quelques espaces blancs.
Inférieures : base largement hyaline avec une lunule fauve sur une trainée noire, fine, droite, qui va rejoindre l'extrémité de la première baude fauve; celle-ci étroite, bordée de noir mais sans ligne centrale noire, suivie de lignes blanches, noires, fauves, faisant exactement la suite de celles du bord des supérieures: toutes ces lignes marginales et submarginales un peu courbes, parallèles au bord, au lieu d’être droites comme chez G. stolalis. Frange blanche. En dessous, dessins semblables, mais plus foncés et plus ternes.
Un Go‘ et une © de celte jolie espèce, prise par M. R. Dupont, à l'Ile Marianne (Seychelles), dans la forêt,
Glyphodes mascarenalis J. de Joann. (Ann. Soc. ent. Fr., [1906], p62xpl: 9,-fig. 12):
Cette espèce a été fréquemment observée par M. P. CARE, en trois localités : Curepipe, 17 octobre 1912; 17 novembre 1912; 27 novembre 1910; 25, 28 décembre 1940; 9 janvier 1911; 9 février 190; juillet 190%. — Ceci montre déjà une saison d’été (octobre à février) et une apparition en hiver (juillet). — Le Réduit (400%), 19 janvier 1912: 20 février 1912; 20 avril 1912. Ceci prolonge la saison jusqu’en avril. Enfin Mondésert (niveau de la mer), ici la chenille a été élevée sur un Hibiscus (sp.?) et des éclosions ont été obtenues aux dates : 10 juin 1912, 18 juillet 1912. C’est l’éclosion d'hiver.
P.S.— Après la rédaction de ce travail, je me suis apercu que le Crambus que j'ai nommé emmerezellus devait être considéré comme une variété de l'espèce décrite des Seychelles par M. T. BAINBRIGGE- Fcetouer (Trans. Linn. Soc. London, [A9IO!, p. 297, pl. 47, fig. 4), sous le nom de C. seychellellus. Le nom d'emmerezellus peut cependant ètre conservé pour désigner une variété bien distincte. L'auteur signale en effet chez seychellellus typique « a subterminal pale reddish- fuscous transverse striga, indistinct towards costa, but well marked on dorsal half ». Cette striga est ce que j'ai désigné par l’ensemble de deux lignes transverses subterminales. Chez emmerezellus, ces deux lignes sont bien marquées depuis la côte jusqu'au bord interne, tandis que chezseychellellus typique elles sont obsolètes ou même absentes dans la partie costale. Certains exemplaires de lle Maurice présentent, de
Ann. Soc. ent. Fr., LXXXIV [1915]. 5)
18 J. DE JOANNIS.
fait, cetle dernière particularité, mais un bon nombre appartient à la forme emmerezellus, tandis que d’autres font la transition.
M. P. Carié m'a communiqué de nouvelles séries où je note les détails suivants : l'espèce se trouve également à Ja Réunion; elle a été observée à Salazie en mai (5 ex.) et juin (4 ex.) ; elle atteint là une fort grande taille, 25 millim., tandis qu'a Maurice elle varie de 18 à 23 mill.
Les dates de captures suivantes peuvent être ajoutées à celles citées plus haut : Chaland, 2 août (CaRIÉ) et Phœnix, août (d'EMMEREZ).
IL peut enfin être intéressant de noter ici que, d’après les rensei- enements qui m'ont été fournis par M. P. Carié, les deux Graminées qui composent le gazon à l'Ile Maurice et qui, par suite, doivent for- mer là la nourriture de C. seychellellus et de sa variété emmerezellus, sont Cynodon dactylon Pers. et Zoysia pungens Wild.
EXPLICATION DE LA PLANCHE À.
Eriopus Cariei, n. sp. Epiplema melanosticta, n. sp. . Eublemma pyrosticta X. de Joann. Trichypena quadra, n. sp. . Rivula dispar, n. sp. . LAN Le ©? Hypena hemiphaea, n. sp. Crambus seychellellus Fletch. var. emmerezellus, n. var. Lophoruza mascarena TJ. de Joann. 10. Synopsia distinctaria, n. Sp. 11. Araeoptera obliquifascia J. de Joann. 12. Spatulipalpia pectinalella, n. sp. 422 — tele. 429 — — antenne. 13. Coremia eugraphata, n. sp. A4. Glyphodes Duponti, n. sp.
19
Or De
© Œ 1 ©
NOTES SUR LA BIOLOGIE DE QUELQUES COLÉOPTÈRES PHYTOPHAGES DU NORD-AFRICAIN
(dcuxième série) [avec les descriptions de cinq espèces nouvelles et de cinq sous-espèces!
par P. DE PEYERIMHOrF.
Cette deuxième série (1) comprend des observations faites dans les trois départements algériens, et principalement dans celui d'Alger. Celles relatives au Sud sont peu importæntes ; une seule, je crois, con- cerne le Maroc. La région des Hauts-Plateaux, par contre, si homo- gène de l’est à l’ouest, est mentionnée plus souvent. Enfin, certaines découvertes faites en Tunisie par M. le Dr. Normand ont aussi trouvé place dans cette suite de notes.
(1) Pour la première série, voir Ann. Soc. ent. Fr., [1911], p. 284-314 (sep, p. {-32].
Je signale dès maintenant les erreurs qui se sont glissées dans ce premier travail; celles seront relevées en détail au cours de l’'énumération :
P. 289 [7]. — « Phylodecta (Spartiophila) variabilis OI. » doit prendre le nom de P. sexnotalus Fabr.
P. 291 [9]. — L'espèce citée sous le nom de « Psylliodes nucea M. » est nouvelle et sera décrite plus loin.
P. 292 [10]. — « Psylliodes napi F. » se rapporte en partie à P. lali- collis Kutsch.
P. 292 [10] et p. 299 [17]. — La Crucifère citée sous le nom de « Diplo- taxis erucoides DC. », comme nourrissant à Zéralda Psylliodes pallidipennis Rosh., P. cypricolor Ab. et Urodon canus Küst., est le Brassica radicata Desf.
P. 295 [13]. — Le nom spécifique de T'hyamis onosmae Peyerh. est gram- maticalement incorrect et sera modifié. — Cf. p. 42.
P. 296 [14]. — Thyamis anacardia All. se rapporte en partie à 7. par- .vula Payk. et à une autre espèce encore inédite.
P. 298 [16]. — L'espèce citée sous le nom de « Cassida deflorata Suffr. » est C. algerica Luc.
P. 299 [17]. — « Urodon canus Küst. » se rapporte en partie à U-maurus K. Dan. 0
P. 313 [81,. — L'Helianthemum qui nourrit Apion brevipile Desbr. est le sessiliflorum Pers. (et non le sulicifolium Pers.).
P. 314 [32]. € Cryphalus (Hypothenemus) aspericollis Woll. » doit
prendre le nom de €. £hlersi Eichh.
20 P. DE PEYERIMBOFF. (34)
J'ai cru pouvoir y joindre quelques données recueillies lors d’une courte excursion dans les Baléares (Majorque et Minorque), région présentant, à travers sa pauvreté faunique, une étroite analogie avec le Nord-Africain.
Les données relatives aux végétaux parasités ont été à peu pres toutes vérifiées ou fournies par mon savant ami M. R. Maire, professeur de Botanique à l’Université d'Alger. Je lui dois notamment l'indication des champignons cités plus loin, et sa maîtrise dans cette spécialité difficile donne à mes observations une valeur inespérée. — Beaucoup de mes collègues ont bien voulu aussi collaborer à la détermination des insectes énumérés dans ce mémoire. Je remercie surtout mon maitre et ami L. Bedel, à qui j'ai eu si souvent recours (!). Pour les Halticini, dont les nombreuses espèces nord-africaines étaient encore peu connues, les avis de M. Fr. Heïkertinger m'ont été précieux et gràce à lui, bien des précisions, qu'il était seul à même d'établir, ont pu être formulées ici.
OLigota (STAPHYLINIDAE).
O0. flavicornis Lac. — Crête du Haïzer, vers 2.000 m., en août, à la face inférieure des feuilles d’un Vincetoæicum officinale Mænch parasité par des Tétranyques. Les larves etles imagos se tenaient sous les toiles construites par PAcarien, aux dépens duquel ils se nourris- sent. Ils avaient là pour commensaux le Stethorus punctillum Weise (Scymnus minimus + auet.) à tous les états, une larve de Cécidomyide et une larve d’Hémérobiide. Cette éthologie est conforme à ce que l’on sait du genre Oligota, bien connu comme ennemi des Tétranyques et des Aleyrodes.
Ce Staphylinide, déjà signalé de Madère, est nouveau pour la Bar- barie. Fauvel (Rev. d'Entom., (19027, p. 129) le considère comme im- porté aux Atlantides, mais le fait est peu probable pour les crêtes à peine accessibles du Djurdijura.
Gyrophaena (STAPHYLINIDAE).
G. bihamata Thoms. — Affectionne particulièrement, dans les bois humides de la région de Coléa, le Pholiota Aegerita (Brig.) Quél., Agaricacée très commune sur les souches d'Ulnus campestris L. et dans laquelle en trouve l’insecte dès la fin septembre.
(1) Plusieurs de ses observations sont incorporées à ce travail ou ÿ figu- rent sous forme de notes personnelles.
(35) Coléoptères phytophages du Nord-Africain. 21
21
G. aspera Fauv. — Fourmille en automne, en hiver et au prin- temps, dans certaines Polyporacées, mais surtout Trametes ertenuata Mont. sur Quercus iler L. (massif des Mouzaïa, forêts de Cherchell ou sur Fraxinus oryphylla Marsch. Bieb. (Alger).
Æhymalus (OSTOMIDAE).
T. limbatus Fabr. — A titre de simple exemple, je donne ici la liste des champignons ligneux où j'ai observé la larve de cette espèce qui (en Europe) fréquente aussi bien les essences résineuses que les essen- ces feuillues, et paraît faire peu de choix dans les matières cryptoga- miques dont elle se nourrit : Schisophyllum commune Fr., Polyporus biformis KI. et P. versicolor Fr. sur Quercus suber L. (forêt de Beni- Ahmed près Dijidjelli, en janvier); P. versicolor sur Alnus glutinosa Gærtn. et Lenzites quercina Fr. sur Quercus coccifera L. (forêt de Dar-el-Oued près Diidjelli, en janvier); P. versicolor et P. tucidus Fr., Hexagonia nitida Dur. et Mont., Trametes extenuata Mont.sur Quercus ilexæ L. (massif des Mouzaïa, au printemps).
Cateretes (NITIDULIDAE).
C. flavicans Fairm. — Apparait dès la fin de l'hiver dans les en- droits marécageux des environs d'Alger, notamment à Oum-el-Hal- louf près Coléa. Vers la mi-mars, les larves, à tous les états de déve- loppement, abondent avec l’imago dans les épis de Carex pendula Huds., dont ils dévorent les fleurs.
En Europe, C. bipustulatus PaykK. à probablement des mœurs ana- logues (cf. J. Sainte-Claire Deville, in L’Abeille, XXX, p. 189). — D'autre part, Perris (Larves,'p. 39) a trouvé la larve de C. rufilabris Latr. dans des inflorescences de Juncus, plantes voisines des Cypéra- cées. -
Meligethes (NITIDULIDAE).
M. Lederi Reitt. — Grande espèce, dont je dois la détermination à M. A. Grouvelle, et qui paraît étroitement inféodée ici à une très belle Sauge, Salvia bicolor Desf., propre aux terres argileuses (Zaouia des Mouzaïa en mai, Keddara en juin).
M. obscurus Er. — Egalement spécial aux Labiées, ainsi que Perris l’a montré depuis longtemps. Je l'ai trouvé au Babor, en juillet, dans les fleurs de Scutellaria Columnae A. et de Teucrium chamaedrys L.
M. obscurus subsp. parallelus Reitt. — Mont Babor, à côté du
22 P. DE PEYERIMHOFF. (36)
précédent, mais toujours sur une Labiée différente, le Teucrium Polium L. Cette race est, ici tout au moins, sensiblement plus petite que le type. — {Sous une forme identique, elle est extraordinairement commune aux Baléares (Puerto-Cristo de Mallorca) dans les inflores- cences de la même plante.]
M.elongatus Rosh. — Toutes les observations relevées depuis la première mention (Ann. Soc. ent. Fr., [1911], p. 285 [3]) de cette espèce, m'ont convaincu qu'elle est parasite des Crucifères. Je lai retrouvée au printemps à El-Affroun près Blida sur Raphanus Rapha- nistrum L., dans le massif des Mouzaïa sur Matthiola lunata DC. et à Ain-Tedelès (Oran) sur Sinapis arvensis L.
M. immundus Er. — Abonde en hiver et au printemps sur le litto- ral d'Alger, dans les fleurs de diverses Légumineuses, dont Erophaca baetica Boïss. (à Ménerville) et Cytisus linifolius Lam. — Même bio- logie en Provence (cf. H. Caillol, Catal. des Col. de Provence, IE, p. 125).
Laemophloeus (CUCUINDAE).
L. ater OI. — Ain-Ourcinel près Bougie, en hiver, dans le bois de Calycotome spinosa Lam. creusé par le Phloeophthorus maroccanus Guilleb. — Le parasitisme exercé par cette espèce sur les Phloeophthorus est classique pour l'Europe (Méquignon, in Bull. Soc. ent. Fr., [193 !, p.196; — J. Sainte-Claire Deville, Catal. crit. des Col. de Corse, p. 237; — H. Caillol, Cat. des Col. de Provence, If, p. 148: — etc.).
Micrambe (CRYPTOPHAGIDAE).
M. obcordata Marsh. — Très commun sur le littoral d'Alger, en hiver et au printemps, dans les fleurs de diverses Légumineuses : Erophaca baetica Boiïss. (Corso), Calycotome spinosa Lam. (Réghaïa), Cytisus linifolius Lam. (Zéralda). -— Je ne lai pas rencontré jusqu'à présent dans les régions montagneuses.
M. vini Panz. (villosa Heer). — Zaouia des Mouzaïa, en octobre, dans les capitules secs de Kentrophyllum lanatum DC.
En Algérie, l’éthologie de ces deux espèces est donc la même qu'en Europe, et exactement telle que J. Sainte-Claire Deville la précisée (L’Abeille, XXXI, p. 134 et 135).
Aulacochilus (EROTYLIDAE).
A. Chevrolati Luc. — Dar-el-Oued près Diidijelli, en janvier, dans Polyporus versicolor Fr. croissant sur Quercus coccifera L., imago et
(37) Coleoptères phytophages du Nord-Africain. 23
larve. — Celle-ci à été décrite par Poujade (Ann. Soc. ent. France, (1894], p. 117-119, fig. 1-6) sur des échantillons recueillis par A. Le- veillé et M. Maurice Sedillot « dans des Polypores frais qui couvrent le tronc dépouillé des chênes-lièges ».
Folyphus (PHALACRIDAE).
T. granulatus Guér. — Dès le premier printemps, toujours sur les inflorescences de Crepis taraæacifolia Thuil. (environs d'Alger). La larve se trouve en avril, après que la fleur est passée, dans l’inté- rieur des capitules, où elle dévore les graines encore tendres. — Même biologie en Provence (H. Caillol, Cat. des Col. de Provence, IF, p. 179).
Phalacrus (PHALACRIDAE).
P. fimetarius F. (coruscus Panz.). — Recueilli à Ménerville près Alger, en mai, sur des épis d'Andropogon hirtus L. parasités par Spha- celotheca Ischaemi (Fuck) Claut (Ustilaginacée) et à Zaouïa des Mouzaia, en juin, sur Cynodon Dactylon L. envahi par Ustilago cynodontis Heun. — Friederichs, qui à élevé cet insecte et publié sur ses recher- ches un mémoire détaillé (Ueber Phalacrus coruscus als Feind der Brandpilze des Getreides und seine Entwicklung in brandigen Aehren. in Arbeiten aus der k. Biolog. Anstalt für Land und Forstwirtschaît, VI [1908], p. 38-52), a montré qu'en Europe sa larve vit normalement dans les épis «charbonnés » des Graminées cultivées (froment, avoine, orge).
P.hybridus Flach (confusus Guilleb.); — cf. Ganglbauer, Kaf. Mit- teleurop., IF, p. 746. — Dellys, en juin, en nombre sur des épis fleuris d’Andropogon hirtus L., sans traces (apparentes) d'Ustilaginacées. — Observé par Guillebeau (Rev. d’Entom., XI [1892], p. 143) à la Sainte- Baume sur « une espèce d'avoine | Brachypodium pinnatum Palis. — cf. loc. cit., p. 19%] dont toutes les fleurs étaient atrophiées ct, ainsi que la gaine des feuilles, pleines d’une poussière eryptogamique noire ».
Si l’on rapproche ces observations de celles concernant les P. caricis Sturm et P. substriatus Gylh. (Ganglbauer, loc. cit., p. 746 ct 748), il semble bien établi que les Phalacrus se développent dans les fleurs des Graminées ou des Cypéracées parasitées par les Ustilaginacées, et qu'il y à lieu de considérer comme inexactes les informations, déjà mises en doute d’ailleurs, de Schilling et de Kaltenbach, d'après les- quelles ils auraient une biologie analogue à celle des Olibrus.
24 P. DE PEYERIMHOFF. (38)
Olibrus (PHALACRIDAE).
O. castaneus Baudi. — Vit, comme en Provence (J. Sainte-Claire Deville in L’Abeille, XXX, p. 189) et abonde pareillement en automne, sur les fleurs d’Inula viscosa Aït. (Alger même, bords du Mazafran, massif des Mouzaiïa, Hafir près Tlemcen, etc.).
Xylographus (CIDAE).
X. bostrychoïdes Dui. — Hiver et printemps, dans des Polypo- racées et sur des essences très diverses : Polyporus fulvus Quél. sur les Ceratonia siliqua L. (caroubiers) des boulevards d'Alger, P. lucidus Fr. sur les Alnus glulinosa Giærtn. de Dar-el-Oued près Djidjelli, P. fomentarius Fr. sur les Quercus Mirbecki D.R. de Guerrouch près Dijidjelli, ete. — A la différence de la plupart des suivants, cet insecte parait préférer les Polypores compacts el volumineux.
Cis (CripaE).
C. striatulus Mell. — L'un des Cis les plus communs aux envi- rons d'Alger : dans Lenzites flaccida Fr. sur Populus alba L. var. nivea Wild., dans Polyporus versicolor Fr. sur Pinus halepensis Mill. (forêt des Planteurs près Zéralda) et sur Quercus ilex L. (forêt des Mouzaïa).
C. comptus Gyllh. — Forêt de l’Alma près Alger et forêt de Beni- Ahmed près Dijidjelli, dans Polyporus biformis KI. croissant sur Quer- cus Suber L.; forêt des Mouzaïa, dans Daedalea unicolor Fr., croissant sur Ficus carica L.:; forêt des Planteurs à Zéralda, dans P. adustus Fr. et versicolor Fr., croissant sur Eucalyptus globulus Lab. : surtout au printemps.
C. nitidus Herbst. — Marécages d'Oum-el-Hallouf près Coléa, en hiver et au printemps, dans Polyporus lucidus Fr. croissant sur Ulmus campestris L. ou sur Salix alba L.. et dans P. applanatus Fr.. crois- sant Sur Fravinus oxyphylla Marsch. Bieb. Ces deux Polyporus appar- tiennent au même sous-genre Ganoderma.
La ponctuation des élytres est très atténuée chez cette race algé- rienne. Mais les spécimens récoltés à Saint-Jean-de-Luz (Basses-P yré- nées), par mon ami R. de Borde, font exactement passage, à ce point de vue, avec ceux des Alpes et du Nord de la France.
C. boleti Scop. — Extrêmement commun, presque en toute saison, surtout dans Polyporus versicolor Fr., sur Quercus suber L. et sur
nf: sémet ins
(39) Coléoptères phytophages du Nord-Africain. 25
Q. ileæ L. (massif des Mouzaia, forêt de Beni-Ahmed près Djidjelli, etc.; aussi dans P. zonatus Fr. sur Alnus glutinosa Gærtn. {Aïn-Ourciref près Bougie).
C. maurus m.{!)}. — Forèt de Bou-Djurdjura près Aît-Ali (Haïzer, en août, dans Heæagonia nitida Dur. et Mont., Polyporacée à très lar- ces mailles croissant exclusivement sur Quercus ilex L.
C. cedri m.{?). — Sidi-Abdelkader de Blida, en avril, vers 4.500 m. d'altitude, sous des écorces de Cedrus atlantica Man. envahies par Polyporus {Coriolus) abietinus Fr.
(1) Cis maurus, n. sp. — Long. 1,2 -1,6 mm. — Breviusculus, niger aut piceo-niger. pronolo brunneo, antennis ex loto luteis, subnilidus, anlice opacus, pube flava curla erecta indulus. Caput sublaeve. Pronotum lon- giludine paullo lalius, lateribus parallelis aut apud marem ad trien- tem anticum vix ampliatis. crebre punctatum, medio carinatum, margine laterali postice visabundo. Coleoptera pronolo sesquilongiora, abruple declivia, laxius punctala, apice sublaevia. — Signa maris : frons depla- nala, antice bituberculata; pronoti medio cucullati margo anticus sube- marginalus; primum ventrale segmentum foveolalum, pilo unico nola- Lum.
Gregarius in Hexagonia nilida, apud lignum Quercus ilicis.
Voisin de C. puncliger Mell. Bien distinct par sa taille plus petite, sa forme plus lourde, son apparence presque toujours bicolore, sa pubescence bien plus rase, jaune sur les élytres comme sur l'avant-corps, sa têle non rugueuse, son pronotum plus court, à marge latérale un peu visible en arrière, sa ponctuation plus faible et plus éparse, ses élytres bien plus déclives en arrière.
(2) Cis cedri, n. sp. — Long. 2-2,8 mm.— C. punctulalo Mell. affi- nis, sed major, piceo-niger, perspicue aenescens, pube non lutlea, sed rufula indutus., parallelus, pronolo crebre ac forlius, coleopleris auleim laxius punclatis. — Signa maris : clypeus obtuse bidentatus, pro- nolum latius, margine antico medio sinualo, primum ventrale segmen- tum medio rugatum, longitudinaliter pilis densiusculis hirtum.
In radiculis Polypori (Corioli) abietini, sub corlicibus Cedri allanticae.
Semble bien constituer, en Algérie, le vicariant géographique de C. punclu- latus Mell. de l'Europe septentrionale; il n’en diffère que par sa couleur régulièrement foncée, un peu métallique, sa pubescence lie de vin et la ponc- tuation des élytres beaucoup plus écartée.
26 P. DE PEYERIMHOrF. (40) Cisdygma (Cp.
GC. corioli m.{!}. — Sidi-Abdelkader de Blida, sous des écorces de Cedrus atlantica Man. envahies par Polyporus (Coriolus) abietinus Fr., avec le précédent. Retrouvé dans les mêmes conditions, en automne, au Bou-Thaleb et au Babor.
Genre nouveau pour le Nord de l'Afrique et la Méditerranée occi- dentale.
Rhopalodontus (CIDAE.
R. camelus Ab. — Mustapha près Alger, en décembre, dans Tra- meles exlenuala Mont., sur Frarinus oxyphylla Marsch. Bicb.: massif des Mouzaia, en hiver et au printemps, dans Hexagonia nitida Dur. et Mont. et Trametes extenuata Mont. sur Quercus ilex L.
R. bicornis Mell. — Forêt de
224 . Koieee Tizi-Franco près Cherchell, en hi-
ver,et massif des Mouzaïa, au prin- temps, dans Polyporus versicolor
2 LE sur Quercus ilex L.; forêt des Plan- ï teurs près Alger, en mai, dans le
méme champignon croissant sur
Biel, AnANNe PAR een Eucalyptus globulus Lab. dessous), À, de Cisdygma corioli L: < de SRE Peyerh. — B, de Rhopalodontus à Siructure des antennes de ce
nos INT insecte (fig. 1, B) en fait positive- ment un Rhopalodontus, et non pas un Cis, comme l'ont inserit les auteurs depuis la description originale.
(1) Cisdygma corioli, n. sp. — Long. 1,2-1,4 mm. — Elongatlus, paral- lelus, opacus, coleopteris nitidis, piceus, pedibus, antennis buccaque ru- fulis. Caput alulacium, nudum, depressum, parce punctulatum. Prono- tum latius quam longius, antice ac lateraliler curvatum, cucullatuin, versus basin paullo attenuatum, angulis omnino demissis, margine lalc- rali angusto, desuper autlem visabundo, alutacium, sat parce punctula- Lum, flavo fimbrialum pubeque reclinata tenui instructum. Coleoptera duplo longiora, pronoto (apud feminam) aequilata, striatopunelala, intervallis lenuissime rugatis, selis erectis flavidis in lineas reclas con- gestis densissime praedilis. — Signa maris : clypeus antice bidentatus, pronotum plane latius, primum ventrale segmentum medio umbonaltum.
Sub corticibus putridis C'edri atlanticae.
Le genre Cisdygma, caractérisé par la massue antennaire de deux arlicles (fig. 1, A) au lieu de trois, ne renfermait jusqu'ici qu’une seule espèce (€. clavicorne Baudi}, habitant la Syrie (Beyrouth) et « Chypre ». Celle décrite ici a la même taille et la même apparence; mais elle en diffère immédiatement par la pubescence des élytres simple, égale, absente dans les stries, et uniquement composée de soies raides, très alignées sur les intervalles. — J'ai vu un spé- cimen de €, clavicorne, obligeamment communiqué par M. Reilter.
(41) Coléoptères phytophages du Nord-Africain. 27 Octotemnus (CIDAE. 0. glabriculus GYllh. — Ain-Ourcinel près Bougie, en octobre,
commun sous bois dans Polyporus zonatus Fr., croissant sur les bran- ches mortes d'Alnus glutinosa Girtn.
Sphaerosoma (ENDOMYCHIDAE.
S. algiricum Reilt. — J'ai montré (Bull. Soc. ent. Fr., [1943|, p. 199) que cette espèce se développe aux dépens de Schizophyl- lum () commune Fr. et je suppose qu'elle vit dans bien d’autres champignons.
Lycoperdina (ENDOMYCHIDAE).
L. penicillata Mars. — Insecte des plus communs en Algérie. Je l'ai rencontré au Lac de Mouzaïa (vers 1.200 m.) dans Bovista plumbea Fr.; jai trouvé aussi sa larve à Bainen près Alger, dans Lycoperdon gemmatum Fr.
Stethorus (COCCINELLIDAE).
S. punctillum \Weise. — Crète du Haïzer, vers 2.000 m., en août, parasite à tous ses états d'un Tétranyque vivant sous les feuilles de Vincetoxæicum officinale Mœnch (voir plus haut, p. 20) à propos d'Oligota flavicornis Lac.). — Éthologie conforme aux observations de A.-L. Clément (Ann. Soc. ent. Fr., (AS80], p. 341-346, tab. 12), qui a pareillement observé tous les stades de cet insecte sur divers végé- taux altaqués por € Acarus | Tetranychus] telarius L. ».
Dbermestes |DERMESTIDAE).
D. aurichalceus Küst. —— Forêt de Bainen pres Alger, et comme dans le Midi de la France, dans les bourses de Thaumatopoea pityo- campa Schilf, construites sur les rameaux'de Pinus halepensis Mill.
Espèce nouvelle pour le Nord de l'Afrique.
Dicereca (BUPRESTIDAE.
D. alni Fisch. — La larve de ce Bupreste est commune à Ain- Ourcinef près Bougie dans les trones d’Alnus glutinosa Gærtn. abattus en forêt, où l’on trouve parfois, jusqu’en octobre, des adultes tardifs endormis dans leur loge nymphale ®}.
(1) Inscrit (loc. cit.) comme « vulgare » par suite d'un lapsus.
(2) Je considère également comme Dicerca alni Fisch. les spécimens re- cueillis sur Alnus glutinosa en Grande-Kabylie par Ch. Martin et en Krou- mirie par A. Léveillé. — L. BEDeL.
28 P. DE PEYERIMHOrFF. (42) Poecilonota (BUPRESTIDAE).
P. conspersa Gyllh. var. albae Rich. (Feuille des Jeunes Natur., XIX [1888], p. 51, note, — et in L'Échange, {A889], p. 6; — cf. Abeille, in Rev. d'Entom., [1896], p. 275 [sub nom. « alba »). — Décrit des envi- rons d'Orléansville comme ennemi du « Populus alba ». Se retrouve en mai à Alger, où il vit sans doute sur la même essence (var. niveu Wild.), communément plantée autour de la ville. J'ai recueilli au Babor, en juillet, sur Populus tremula L. un individu identique.
Sphenoptera (BUPRESTIDAE).
S. laticollis O1. 1790 (gemellata Mannh.). — Dans les dunes de Zéralda près Alger, on découvre l'adulte en octobre, au centre de la racine de Lotus crelicus L. Ces racines ligneuses, presque toujours déchaussées, ont la partie supérieure toute vermoulue et déformée par suite des attaques antérieures de l’insecte. — Observation con- orme à celle de Lamevy (L’Abeille, XVIII [1881], Nouv., ser. 2, p. 113), qui le premier a signalé ce mode de parasitisme en Algérie.
A Montpellier, Lichtenstein (Ann. Soc. ent. France, [1868], Bull., p. 81) avait indiqué l’insecte comme très nuisible au sainfoin (Ono- brychis sativa). — Perris (Larves, p. 140) a dit quelques mots de sa larve d’après des échantillons fournis par Valéry Mayet.
S. pharao Gory, var. algerica Ab. — Ce très beau Bupreste est commun à Bou-Saada, en avril et mai, sous les touffes d’Astragalus Gombo Coss. éparses dans la dune, — observation que d’autres ont sans doute faite avant moi, mais qui ne semble pas avoir été consi- gnée (1)
)È
S. rauca auct. — J'ai trouvé en automne, à Bainen près Alger, les larves et les adultes de cette espèce, dans les tiges et les racines de lartichaut cultivé (Cynara Scolymus L.).
Coroebus (BUPRESTIDAE).
GC. amethystinus O1. — C’est peut-être le Bupreste le plus com- mun et le plus répandu dans le Nord de l'Afrique. — Dès 1847 (Ann. Soc. ent. France, [1847], Bull., p. 9), Lucas signalait sa rencontre, par Durieu de Maisonneuve, à Tiaret, dans les tiges de Cirsium echinatum DC. Aux Mouzaïa, je le prends régulièrement sur Cirsium scabrum Poir..
(1) J'ai observé ce Sphenoptera à Biskra dans les mêmes conditions.
J'en ai pris aussi 2 individus volant dans la prairie du chalet des Cèdres de Téniet-el-Haad, sans doute par suite d’un coup de siroco, car l'espèce est essentiellement désertique. — L, Beer,
(43) Coléoptères phytophages du Nord-Africain. 29
Onopordon macracanthum Schousb. et Echinops spinosus L. A Bou- Saada, je l'ai vu sortir des tiges de cette dernière Carduacée. Dans l'Atlas de Blida, j'en ai extrait plusieurs imagos des hampes sèches dé Galactites tomentosa Mœnch.
Pour ses mœurs et sa répartition en France, voir notamment : H. du Buysson in Bull. Soc. ent. Fr., [LS98], p. 369, et [1899], p. 22; — H. Cail- lol. Cat. des Col. de Provence, IE, p. 506.
C. cupulariae Ab. — Vitici (Zaouia des Mouzaïa), comme en Pro- vence, sur /nula viscosa Aït.
Agrilus (BUPRESTIDAE).
A. viridis L. — fspèce peut-être nouvelle pour le Nord-Aîfricain,
et dont j'ai recueilli deux individus au Babor, en juillet, sur Populus tremula L. (1).
A. hypericicola Ab. in Rev. d'Entom., [1893], p. 138. — Rovigo
près Alger, en juin, sur Hypericum perforatum L. — Décrit de « Tlem-
cen (Bedel), sur l'Hypericum ».
Ernobius (ANOBIIDAE). E. Theryi Pic, in L'Échange, [4902], p. 79. — Décrit, en quelques mots (2), du mont Babor, où je l'ai retrouvé en mai et où il vit sur Abies numidica Lann.
Lasioderma (ANOBIDAE).
Perris (Larves, p. 240 [sub Pseudochina]) à donné des détails sur le genre de vie, assez éclectique, de ces Anobiides. Voici quelques préci- sions sur trois espèces algériennes :
L. haemorrhoïdale Ill. — Commun aux Mouzaia et ailleurs, sur les capitules flétris des Carduacées, par exemple Galactites tomentosa Mœnch, Kentrophyllum lanatum DC. et (à Morsott de Constantine) Carduus tenuiflorus Curt.
L. serricorne Fabr. — Insecte cosmopolite. — Gäte parlois le tabac à Alger, où je l’ai trouvé à l’état de larve et d’imago dans les cigarettes égyptiennes dites « du khédive » et dans les « Three Castles ».
(1) Deux individus de l'A. viridis ont été trouvés au Feidja (Kroumirie par M. Sedillot. — L. Brner.
(2) « Ces espèces nouvelles, ajoute M. Pic (loc. cil., note 1), seront séparées de leurs voisines dans des études que je prépare sur les genres Theca el Er- nobins. »
30 P. DE PEYERIMHOFF. (44)
L. Redtenbacheri Bach. — Massil des Mouza.a, éclos des capi- tules secs de Centaurea sempervirens L. J'ai trouvé aussi à Bou-Media, en automne, et élevé la larve de cet insecte, dans la moelle qui tapisse l'intérieur des tiges fistuleuses de Silybum marianum Gærtn.
Xombeu (Mœurs et Métam. d’Insectes, 2° mémoire [1894], sep. p. 62) ditavoir trouvé abondamment cette larve dans le «tissu médul- laire d’un grand chardon à fleurs bleues ».
Dorcatoma (ANOBIDAE).
D. Dommeri Rosenh. — Dar-el-Oued près Diidjelli, éclos de Polyporus lucidus Fr. croissant sur Alnus glutinosa Gærln. — En France, d’après Perris (Larves, p.241) « dans un Bolet du Saule, pro- bablement le suaveolens ».
Tetratoma (MELANDRYIDAE).
T. Baudueri Perr. (1!) — Massif des Mouzaïa, en automne, dans Polyporus versicolor Fr. croissant sur Quercus ilex L.
Orchesia (MELANDRYIDAE).
O. micans Panz. var. À beillei Guilleb. — La larve de cette espèce remplit parfois en automne les volumineux Polyporus hispidus Fr. croissant, aux bords du Mazafran, sur Populus alba var. nivea Wild. ; on obtient l’imago à partir de février jusqu'en mai. Elle parasite aussi. dans les forêts de l'Atlas, certaines Polyporacées des chênes, notam- ment Polyporus torulosus Pers. sur Quercus suber L. (massif des Mou- Zala, en mai).
Abdera (MELANDRYIDAE
A. (Caridina) Viberti Pic in L'Échange, [A905|, p. 98. — Décrit des Mahadid. Je l'ai repris au Bou-Thaleb, nrassif montagneux situé à environ 60 kilom. au sud-est (2). Il se trouve en novembre à l'état de larve et d'imago récent, dans le mycélium frais de Polyporus abietinus Fr. croissant sous les écorces de Cedrus atlantica Man. — Extrême- ment voisin d'A. triguttata GYNh. par sa structure et la disposition
(1) Syn. /lavopiclus Faïirm. [sub Phloeophilus]. — S'étend du Maros (Fair- maire) à la Kroumirie (Sedillot); répandu dans les régions montagneuses de l'Algérie (Daya, Téniet-el-Haad, Yakouren, etc.). — L. BepeL.
(2) Je l'ai pris également dans la forêt de Cèdres de Téniet-el-Haad. — L. BEpeL.
(45) Coléoptères phytophages du Nord-Africain. 31
de la pilosité. Le caractère distinctif le plus saillant (que la deserip- tion ne mentionne pas) est dans la conformation des angles postérieurs du pronotum, complètement arrondis chez friguttala, droits et seule - ment un peu émoussés chez Viberti. Tous mes spécimens montrent, en avant de la teinte brunâtre des élytres, une tache plus claire, pro- longée en arrière sur la suture, et imprégnant même la région scu- tellaire.
En Europe, 4. triguttata Gylh. se trouve régulièrement sous les écorces de pin sylvestre envahies par des productions mycéliennes, el les détails donnés à cet égard par Seidlitz (Naturg. Insect. Deut- schl., V, p. 530) montrent qu'il s'agit probablement aussi de Polyporus abietinus.
Diaperis (TENEBRIONIDAE)
\
D. boleti L. var. bipustulata Lap. (ci. Méquignon, Bull. Soc. ent. France, [1914], p.84). — Au printemps, dans les Polyporacées des essences feuillues : Polyporus versicolor Fr. sur Quercus lex L. (massif des Mouzaïa), ou résineuses : P. marginatus Fr. sur Pinus halepensis Mill. (environs de Dijella).
Pentaphylilus (TENEBRIONIDAE)
P. chrysomeloides Rossi. — Trouvé en grand nombre, dans Polyporus marginatus Fr., sur Pinus halepensis Mill., aux environs de Djelfa, en mai. — Parasite probablement, comme le précédent, des Polyporacées et des essences très diverses.
Callidium (CERAMBYCIDAE)
C. glabratum Charp. — Quelques individus de cette espèce, nouvelle et d’ailleurs inespérée pour le Nord de l'Afrique, ont été extraits, plus ou moins immatures, d’une branche sèche de Juniperus thurifera L., à Sgag (Aurès), vers 1.700 m. d'altitude, en novembre. Is sont remarquables par l'extension de la coloration métallique sur les élytres.
En France, à Fontainebleau par exemple (Bedel, Fn. Seine, V, p. 71), ce Callidium se développe aux dépens de Juniperus communs L.
Agapanthia (CERAMBYCIDAE)
À. cardui L. et À. irrorata Fabr. var. granulosa Chevr. — Tous deux éelos en avril de larves trouvées à Zaouïa des Mouzaia, dans des tiges sèches de Salvia bicolor Des. — On sait (et jai déjà fait remarquer in Ann. Soc. ent. Fr., [A9A]. p. 388 [6]) que les Aga-
BI URES P. DE PEYERIMHOFF. (46)
panthia, surtout àrrorala, sont susceptibles de se développer dans des végétaux très variés.
Macrolenes (CHRYSOMELIDAE).
M. bimaculata Rossi. — Fourmille parfois au printemps, nolam- ment à Tipaza près Cherchell [et à Ciudadela de Minorque|, sur le Pès- tacia Lentiscus L., dont il dévore les feuilles.
J'ai signalé précédemment (Ann. Soc. ent. Fr., [AM], p. 288 [6]) la prédilection de certains Clytrini pour les Térébinthacées.
Coptocephala [CHRYSOMELIDAE). (GC. floralis Lac. (non O1.) — Très abondant en juin à Majorque Soller) et à Minorque (Ferrerias, Mahon), sur Jnula viscosa Aït., Com-
posée à odeur forte dont l’insecte dévore les feuilles.] Pachybrachis (CHRYSOMELIDAE).
[P. anoguttatus Sulfr. — M’a paru vivre à Minorque (Mahon, en juin) exclusivement sur Pistacia Lentiscus L. — Il sera intéressant de noter si ?. simius Mars., espèce algérienne très voisine, vit aussi sur le Lentisque.]
Entomoscelis (CHRYSOMELIDAE).
E. rumicis Fabr. — J'ai recueilli vers le milieu d'avril, dans les ruines de Timgad, sur Eruca sativa var. stenocarpa Bois. Reut., une larve de facies très analogue à celles des Galeruca. Rapportée à Alger et nourrie sur des rameaux de Sisymbrium officinale Scop., elle s’est nymphosée le 8 mai et, le 18, à donné limago de ce Chrysomélide. — Tout comme Entomoscelis adonidis Pall. (ef. Lesne, in Ann. Soc. ent. France. |A890!, p. 177-179, fig. 1-9), E. rumicis peut donc se dé- velopper normalement sur des Crucilères. Mais il reste possible que sa larve vive aux dépens d’autres plantes, et c’est ainsi qu’à Dijelfa li- mago abonde sur Adonis microcarpa DC.
D'ailleurs le parasitisme d’E. adonidis sur des Renonculacées, autre- fois contesté, semble hors de doute en présence des observations très précises de V. Mayet (Feuille des Jeunes Naturulistes, [1906], p. 167).
On constatera plus loin, à propos de Galeruca violacea Luc. et de certains Jpidae, une variation de régime tout aussi singulière.
Chrysomela (CHRYSOMELIDAE).
C. crassipes Luc. var. porphyropus m. (!). — Mont Babor, en
(1) Chrysomela crassipes var. porphyropus, n. var, — Proles a Lypica femoribus semper rufis discedens.
(47) Coléoptéres phytophages du Nord-Africain. 33
mai, une série d'exemplaires dévorant les feuilles de Salvia argentea L. — J'ai indiqué déjà (Ann. Soc. ent. Fr., [1911], p. 289 [7]) que cette espèce, sous sa forme typique, est parasite des Labiées.
C. gypsophilae Küst. — Avec le précédent, sur la même plante, habitat sans doute exceptionnel, car il est admis que cette Chryso- mèle est propre aux Scrophulariées et particulièrement au genre Linaria.
C. bicolor Fabr. — Vit à Bou-Saada, en avril, avec sa larve, sur Saccocalyx saturejoides Coss., DR., Labiée frutescente çà et là sociale dans le Sud. Toutes les variétés de couleur s’observent sur cet in- secte, dont certains spécimens vont jusqu’au noir terne (var. dolorosa Fairm.).
[G. menthasthri Sulfr. var. resplendens Suffr. (entièrement d’un bronzé cuivreux). — Abondant en juin, au Barranco de Aljendar (Minorque), à l'exclusion du type, sur Mentha rotundifolia L.].
Phytodecta (CHRYSOMELIDAE).
D'après M. J. Daniel (in litt.), espèce que j'ai citée (loc. cit., p. 289 [7]) sous lenom de P. variabilis Oliv. devrait prendre le nom de P. sex- notatus Fabr.
Prasocuris (CHRYSOMELIDAE).
P. vicina Luc. — Sa larve se trouve au printemps, dans les ma- récages du Mazairan, sur les feuilles d’Oenanthe silaifolia Marsch. Bieb. Elle pénètre même dans les tiges fistuleuses de cette Ombelli- ère, par un trou généralement situé à l’aisselle des feuilles, et qui peut-être n’est pas son fait; aussi sur les feuilles d’Helosciadium nodi- florum Reich. ,
En Europe, les mœurs de P. phellandrii L. sont à peu près iden- tiques (cf. Bedel, Fn. Seine, V, p. 266).
Galeruceella (CRYSOMELIDAE).
G. calmariensis L. var. lythri Gylh. — Marécages d'Oum-el- Hallouf, près Coléa, en mars, sur Lythrum Græfferi Len. — Espèce
nouvelle, semble-t-il, pour le Nord de l'Afrique.
Galeruca |(CHYSOMELIDAE). G. barbara Er. — En même temps et presque au même point que la larve d’Entomoscelis rumicis F. dont il est parlé plus haut Ann. Soc. ent. Fr., LXxxIV [1915]. 3
34 P. DE PEYERIMHOFF. (48)
(p. 32), j'ai trouvé à Timgad, sur Diplotaxis virgata DC., une autre larve, d'aspect semblable, mais à tête rougeâtre. Nourrie avec elle sur des feuilles de Sisymbrium officinale Scop., elle se nymphosa le 21 mai et donna, le 3 juin, une femelle de cette Galéruque. L’insecte, d'abord jaune aux tibias, au ventre et sur les côtés du pronotum, n’a pris sa coloration d’un noir profond que le à juin.
Sur les crêtes du Dijurdjura, cette espèce est représentée par une race d'aspect tout différent, plus petite (6,5-8 mm., au lieu de 8-10,5 mm.), plus épaissie en arrière, luisante au lieu d’être mate, à pronotum incisé latéralement un peu avant la base, et à côtes élytrales presque effacées (montigena m.)('). A la fin de l’été et en automne, l'insecte se montre très actif, errant sur les sentiers et dans les prairies desséchées. Je l'ai obtenu par élevage de jeunes larves trouvées, le 8 juillet, vers 2.200 m., non loin du sommet de Lalla-Khedidja, sur les inflorescences de Hirschfeldia geniculata Batt. Rapporlées à Alger le 16, ces larves s'étaient transformées pour la plupart dans le tube de fer-blanc qui les contenait; les autres ont été nourries de feuilles de Raphanus Raphanistrum L. ; dès le 27, les imagos parvinrent à éclo- sion, identiques du reste à ceux capturés en liberté au Haïzer.
Le parasitisme de Galeruca barbara sur les Crucifères est ainsi con- firmé, et je ne crois pas que l’on ait signalé jusqu’à présent aucune espèce du genre comme vivant aux dépens de cette famille végétale.
G. (Belarima) violacea Luc. — Cette espèce varie autant dans sa sculpture que dans sa biologie. Ses deux formes extrêmes ont les caractères suivants : l’une (Akfadou, crête du Haïzer, Bou-Mahni près Boghni) est de grande taille (3,5-6 mm.) entièrement métallique, à sculpture dense et régulière, à côtes faibles, souvent effacées, à élytres longs, terminés par une troncature symétrique, dont les bords sont à peine curvilignes. Je l’ai obtenue de larves rencontrées au début de mai, dans la forêt de Bou-Mahni près Boghni (vers 500 m.), sur Pulicaria odora Reich. avant floraison, et qui, nourries à Alger des feuilles de cette Composée, donnèrent l’imago dès la fin de mai.
L'autre (massif des Mouzaia, entre 4.200 et 1.400 m.) est sensiblement plus petite (4,5 mm.), souvent limbée de rougeâtre, grossièrement et irrégulièrement sculptée, à côtes très détachées, à élytres plus courts, tronqués obliquement vers la suture. Après avoir trouvé l’imago par
(1) Galeruca barbara montigena, n. subsp. — Proles montana, statura minore (long. 6,5-8 mm.), corpore subnitido, pronoto ad latera ante basin emarginato, coleopteris brevioribus ac postice magis amplia- tis, costis dorsalibus fere evanidis, a typica discrepans.
Ad edita montis Jurjurae Africae Minoris.
(49) Coléoptères phytophages du Nord-Afrirain. 35
individus isolés, j'ai recueilli les larves en très grand nombre, vers la fin de mai, sur Rumex Acetosella subsp. angiocarpus Munby, et je les ai élevées à Alger sur cette Polygonée. Nymphosées au début de juin, elles donnèrent l’insecte parfait le 7.
Au pied du piton de Lalla-Khedidja (Djurdijura, à 1.475 m. d’altitude), le 8 juillet, j'ai retrouvé ces mêmes larves sur Rumeæ scutatus subsp. induratus Boiss. Elles se nymphosèrent en cours de route et, le 21, par- vinrent ensemble à éclosion. Les imagos qui en sont issus montrent des caractères exactement intermédiaires entre les précédents : taille de 4,5 à 5,5 mm., couleur franchement métallique, élytres courts, mais curvilignes à l’apex, à sculpture assezrégulière et à côtes peu saillantes.
Ainsi, la variation morphologique est continue, et l’on ne peut songer, dès lors, à des sous-espèces taxonomiquement distinctes. I est difficile, cependant, d'imaginer des conditions biologiques aussi lointaines, et il est probable que l'équilibre spécifique de cet insecte est sur le point de se modifier.
La larve de Galeruca violacea est d’un jaune olivâtre avec, de chaque côté du corps, une large bande verdâtre foncée, interrompue par les tubercules ; le ventre est foncé et les pattes sont noirâtres. La nymphe, comme presque toutes celles des Galerucini, est d'un jaune d'œuf. Ces animaux s'élèvent très complaisamment et subissent sans dom- mage toutes leurs transformations. Pourtant, le contraste entre leur abondance première et la rareté des adultes en liberté est très frappant,
et je suppose que de nombreux ennemis doivent les décimer pendant la crise de nymphose.
Monolepta (CHRYSOMELIDAE).
M. erythrocephala O![. — Introuvable, il y a cinq ans, au lac de Mouzaïa, aujourd'hui très commun, l’imago de cet insecte dévore en mai les feuilles de Polygonum amphibium L. Depuis l’assèchement estival de la masse d’eau, effectué en vue de supprimer le paludisme qui sévissait d’une manière intense à la maison forestière, la compo- sition botanique du lac s’est beaucoup modifiée, et le Polygonum s'y est peu à peu substitué à l'Eleocharis palustris L. Le développement du Monolepta semble avoir été exactement parallèle.
Chaetocnema (CHRYSOM. HALTICINI).
C. Kerimi Fairm. {sycophanta Ab.); — ci. Abeille in Ann. Soc. Sc. nat. de Provence, C.R. (19 nov. 1907), p. 79 (separ. p. 12). — Commun partout ici dans les lieux humides, sur Cyperus longus L.
Je ne crois pas possible de le séparer, tout au moins spécifique-
36 P. DE PEYERIMHOFF. (50)
ment, de €. chlorophana Duit., et je rappelle que Bedel (Fn. Seine, V,
p. 285) le citait sous ce nom avant la description d’Abeille de Perrin.
— D'une part, en effet, les caractères de structure indiqués par
Abeille (Bull. Soc. ent.
France, [1896], p.54),
notamment ceux des
sexes, sont illusoires,
d’autre part les spéci-
7 mens des Pyrénées-
Orientales,notamment
ceux d’Argelès (Nor-
mand {eg.), sont de
coloration identique à
ceux d'Algérie et ceux
des Baléares (Puerto
Fig. 2.— Pénis, A, de Chaelocnema Kerimi Fairm. Cristo de Mallorca)
B, de C. punctifrons Ab. font à ce point de vue
exactement passage.
Enfin le pénis (fig. 2, A), vérifié chez des exemplaires de Lyon, des
Pyrénées-Orientales, de Majorque et de Djidjelli, est régulièrement
invariable.
Dans le bassin de la Seine (Bedel, loc. cit.), le C. chlorophana typique
parait vivre, non sur des Cypéracées, mais sur des Graminées.
C. punctifrons Ab.in Ann. Soc. Sc. nat. de Provence, I, C.R. (49 nov. 1907), p. 79 [separ. p. 12]. -- Cette belle espèce, très dis- tincte de la précédente, en particulier par la forme du pénis (fig. 2, B), se tient, dans les marécages d’Oum-el-Hallouf près Coléa, exclusive- ment, semble-t-il, sur Carex pendula Huds., et je présume qu’elle vit aux dépens de cette Cypéracée.
C. tibialis L. — A l’état sauvage, cet ennemi classique de Ja Betterave cultivée (Giard, Feuille des Jeunes Naturalistes, XXXIV [4903], n° 397, p. 43), vit ici, comme en France, sur les Chénopo- diacées, Chenopodium album L. notamment (Rovigo près Alger, en août). Il dévore également (même localité) les feuilles d’Amaranthus Blitum Kunth, plante appartenant à une famille très voisine. — [A Puerto-Cristo de Mallorca, en mai, je l’ai observé en nombre sur Sa- licornia fruticosa L.]
Son parasitisme sur les Crucifères cultivées (Florentin, Feuille des Jeunes Naturalistes, [1904], p. 108), s'il est exact, est surprenant et doit être, en tout cas, bien exceptionnel.
(51) Coléoptères phytophages du Nord-Africain. 37
CG. conducta Motsch. et G. meridionalis Foudr. — Ces deux espèces se trouvent toujours en juin, sur Eleocharis palustris L., Cypéracée envahissante des lieux marécageux. Elles s’exeluent géné- ralement : à Dellys, par exemple, C. conducta se trouve seul; au lac de Mouzaiïa, par contre, on ne trouve que C. meridionalis et sa variété unicolor Weise.
Mantura (CHRYSOM. HALTICINI)
M. Henoni Pic. — Recueilli à Aïn-Haouas près Djelfa (mai), en petit nombre, sur Rumex thyrsoides Desi. — On sait que la majeure partie des Mantura est attachée aux Polygonées du genre Rumex.
Psylliodes (CHRYSOM. HALTICINI). P. inops m. (!). — C’est l’espèce dont j’ai parlé (Ann. Soc. ent. Fr.,
Fig. 3. — Pénis, A, de Psylliodes inops, n. sp. —B, de P. chrysocephala var. collaris Weise (tous deux du massif des Mouzaïa).
HU}, p. 291 ,9]) sous le nom de « P. nucea Foudr. ». Mais l’insecte de
(1) Psylliodes inops, n. sp. — Long. 3,3-6 mm. — Ovala, convexa, subaptera, parum nilida, supra ex loto lutea, femoribus posticis, meso- sterno, melasterno abdomineque infuscatis. Frons tlenuiler punclulata, canaliculo orbilali continuo. Pronotum lalum, marginibus crassiusculis, antice acute prominulis, alutacium, ut caput sat dense punclulatum. Coleoptera subtiliter alutacia, haud profunde strialo punclata, intersti- his plane punctulatis, humeris omnino demissis. Tibiae posticae sub- reclae. Penis maris operosus, modice arcualus, basi ampliatus, apice lanceolatus (fig. 3, A).
Hab. ad montes Africae Minoris, foliis Cruciferarum viclilans.
Distinct des races claires de P. chrysocephala L. par le calus antérieur du pronoltum saillant et nettement anguleux, et des espèces voisines de P. marcida Ilig. par sa forme ovale, convexe, et par l'ampleur du pro- thorax.
38 P. DE PEYERIMHOFF. (52)
Foudras est expressément ailé dans les deux sexes, les interstries n'ont que « quelques points extrêmement fins et rares » et le pénis est « prope basin contractus, apice breviter lanceolatus emarginatus », caractères qui ne conviennent pas à celui-ci. On ne peut songer davantage à une race à la fois claire et subaptère de P. chrysocephala L. (dont Weise fait précisément dépendre P. nucea Foudr.), espèce à pronotum bien moins ample, à marge latérale mince et nullement anguleuse; le pénis aussi, figuré d’après des exemplaires de même localité, est tout différent (fig. 3, B). ;
P. inops semble caractéristique des hautes régions d'Algérie. Déjà signalé du massif des Mouzaïa, où il se tient sur Sinapis pubescens L.. il est plus abondant peut-être sur les crêtes du Diurdjura, où ül abandonne cette Crucifère à son congénère P. napi Fabr. et parasite alors une essence différente, le Brassica Gravinae Ten.
P. napi Fabr. — J'ai confondu sous ce nom (Ann. Soc. ent. Fr., [49011, p. 292 10) deux espèces, d’ailleurs bien voisines (cf. Heiker- tinger, in Entom. Mitteilungen, 1 [1942], p. 239). L'une, P. napi (vera), a le calus antéro-latéral du pronotum anguleux vers l'extérieur et les points des élytres plus serrés; c’est celle qui se tient sur Sinapis pubescens L. dans les hautes régions du Djurdjura, où elle représente un reste de l'apport européen, disparu ailleurs. — L'autre appartient à la forme suivante :
P. laticollis Kutsch. — En plaine {Oum-el-Hallouf près Coléa) et en moyenne montagne (massif des Mouzaia), au printemps, sur Nas- turtium officinale L. — La larve, que j'ai observée, vit dans les pétioles des feuilles et prolonge souvent ses galeries dans la nervure principale. — L'espèce, propre au bassin de la Méditerranée, est, en ce qui concerne le Nord-Aîfricain, répandue depuis Oran (teste Hei- kertinger) jusqu’en Tunisie {D' Normand !).
P. cypricolor AÏll. — J'ai laissé supposer (loc. cit., p. 392 [10]) que cette espèce était difficilement séparable de P. cuprea Koch (obscura Duit., herbacea Foudr. ; — cf. Heïikertinger, Fauna Germanica, IV, 207, note 1); mais un caractère très apparent et très constant permet de l'en distinguer sans hésitation : le calus antéro-latéral du pronotum, vu de dessus, ressort en dent aiguë, au lieu de former un simple bourrelet.
A Zéralda, la plante nourricière de P. cypricolor est le Brassica ra- dicata Desi. (et non le Diplotaxis erucoides DC., indiqué par erreur).
P. fusiformis Ill. — Aux environs d'Alger, sur Sinapis arvensis L. ; dans le massif des Mouzaia, vers 1.200 m. d'altitude, sur Sinapis pu-
4 È
PSP EL DR,
(33) Coléoptères phytophages du Nord-Africain. 39
bescens L., toujours au printemps. — Répandu dans le Nord-Africain depuis Rabat (A. Théry!) jusqu’en Tunisie (D'° Normand !).
P. castanea Ab. in Ann. Soc. Sc. nat. de Provence, 1, C.R. (19 nov. 1907), p. 81 [separ. p. 13]. — Espèce encore peu connue, voisine de la précédente par la présence d’un bandeau chitineux interrompant le sillon oculaire, mais très distincte par sa couleur, l'ampleur du pro- thorax et l'effacement du calus antéro-latéral du pronotum, dont la faible saillie est complètement obtuse. — L'un de mes exemplaires a été nommé par Abeille de Perrin.
Bien qu’assez répandu en Algérie (!) et en Tunisie (D° Normand!) surtout dans les régions montagneuses, cet insecte est toujours rare. Je l’ai trouvé en En-Nouadeur (région de l'Ouarsenis), en avril, dévo- rant, en compagnie de P. cypricolor AÏL., un pied de Sinapis pubes- cens L.
P. Lethierryi All. — Forêt de Bou-Mahni près Boghni, en mai, sur Biscutella lyrata L., petite Crucifère commune sur les sols arides.
P. pallidipennis Rosh. — Cf. Ann. Soc. ent. Fr., [1911], p. 292 [10]. — La plante sur laquelle cette Altise vit au printemps, dans les dunes de Zéralda, est le Brassica radicata Des. (et non le Diplotaris erucoides DC., comme on me l'avait primitivement nommée). — En automne, époque à laquelle cette Crucilère est entièrement flétrie, l'insecte se réfugie sur Cakile maritima L., où il cohabite avec P. marcida MI. ; — cf. loc. cit., p. 292 [101].
P. erythroceros Ab. — Cf. loc. cit., p. 299 [11]. — Dès février, larves et imagos abondent aux dunes de Zéralda, sur Centaurea seridis var. maritima Lange, en compagnie de Sphaeroderma rubidum Graëlls (voir plus loin, p. 50). La larve, d’un jaune d'œuf à tête noire, creuse de longues galeries dans la nervure principale des feuilles. Elle se nymphose dans le sable, qu’elle agglutine en coques très fragiles. Je n’ai pas obtenu l’éclosion de l’imago. Comme l’insecte reparait en mai, il doit avoir au moins deux générations annuelles.
Haltica (CHRYSOM. HALTICINI).
H. palustris Weise. — Marécages du Mazafran près Coléa, au premier printemps, sur Lythrum salicaria L., tout comme en Europe. Mes exemplaires ont été nommés par M. Heikertinger.
Peut-être H. crassa All, décrit d'Algérie (Le Naturuliste, [1889], p. 43) et dont je n'ai pu voir le type, est-il synonyme de palustris Weise (1888).
40 P. DE PEYERIMHOFF. (54)
H. ampelophaga Guér. — Recueilli en nombre, au Tacif-n’Ait- Zikki près Akbou, en juillet, sur Epülobium hirsutum L. — Fr. Hei- kertinger (Fauna Germanica, IV, p. 170, note 2) rapporte une observa- tion identique faite aux environs de Wien.
Recueilli également, avec de jeunes larves, dans la forêt de Tala- Rana (Djurdjura), en juillet, sur Rosa canina L.; nourries à Alger de feuilles de rosier des jardins, ces larves ont donné l’imago en août.
La polyphagie de cet Haltica explique dans une certaine mesure sa vaste répartition, et il est possible qu’elle soit intervenue dans l’ex- tension de son parasitisme sur la Vigne cultivée.
Hermaeophaga (CHRYSOM. HALTICINI).
H. (Orthocrepis Weise) ruficollis Luc. — Cette Altise, dont À l'aire de répartition est si étendue (Heïkertinger, in Verh. k. k. zool.- j bot. Ges. Wien, [1909], p. 372, note 2) et dont la biologie semblait |
ignorée jusqu'ici, vit sur Crozophora tinctoria Juss., Euphorbiacée | très différente des Mercuriales, qui apparait dans les terres riches après la moisson et dont elle ronge les feuilles. C’est un insecte de plein été, assez commun dans la Mitidja (de Rovigo à Marengo), en août et septembre; pendant l’hiver, il se retire dans les haies, au pied des arbres ou sous les écorces.
Phyllotreta (CHRYSOM. HALTICINI). P. corrugata Reiche. — Réghaiïa près Alger, en février, dévorant les feuilles de Raphanus Raphanistrum L.
P. parallela Boïeld. — Commun en juin, au lac de Mouzaïa, sur Hirschfeldia geniculata Batt.
Aphthona (CHRYSOM. HALTICINI).
[A. abdominalis Dull. var. flaviceps AI. — Mahon (Minorque), au bord de la mer, sur Euphorbia paralias L.]
À. nigriceps Redt. — Commun en hiver (Zéralda près Alger, en décembre), sur Erodium moschatum L’'Hér. — Le parasitisme de cette-espèce sur les Géraniacées est classique.
A. janthina All. — Assez commun aux environs d'Alger au prin- temps, dans les friches, sur Euphorbia Helioscopia L.
A. depressa All. et À. diminuta Ab. (cf. Ann. Soc. ent. Fr. (191147, p. 294 [121). — A part la différence de coloration (A. depressa est noir, À. diminuta est bleu ou vert métallique), rien ne sépare ces deux Altises, et j'estime qu’elles constituent simplement deux facies
(55) Coleoptères phytophages du Nord-Africain. 41
d’une seule et même espèce. Elles coexistent en Tunisie (D° Normand!) et aux environs d'Alger {région du Mazafran!).
Certains exemplaires d'A. diminuta atteignent la grande taille d'A. Poupillieri AI. et lui ressemblent beaucoup. Parfois aussi le pronotum est plus ou moins ponctué. Mais, outre le caractère de l'aptérisme, le dernier segment du mäle, au lieu d’être simple comme chez A. Poupillieri, est creusé d’un sillon terminé en arrière par une fovéole.
+ Au point de vue de la station, À. Poupillieri ne se tient que sur les Euphorbes des marais, 4. diminuta au contraire fréquente les espèces croissant dans les cultures et au bord des chemins; aux environs d'Alger, on le trouve, avec À. janthina All., sur Euphorbia Heliosco- pia L.
A. virescens Foudr., Bed. (euphorbiae Steph., Weise). — Je ne nie pas que cette espèce se trouve sur les Euphorbes, mais je ne lai jamais rencontrée dans ces conditions. Par contre, je puis certifier qu’au printemps, dans certains sous-bois arides des environs d'Alger, elle dévore les feuilles d’un grand Lin vivace, Linum corymbiferum Desf. D’ailléurs Weise (Insect. Deutschl., VI, p. 915) a déjà noté le lin cultivé comme l’une des plantes de prédilection de cet insecte dans l'Europe moyenne.
A. Perrisi All., subsp. silvana m. (!). — Découvert en janvier,
(1) Aphthona Perrisi silvana, n. subsp. — Long. 1,5 mm. — Bre- viler ovata, convexa, in utroque sexu subaptera (alis fere evanidis), un- tennis elongatis (ullimis arliculis exceptis), femoribus ad apicem, tibiis tarsisque ferrugineis. C'aput sublilissime alutacium, tuberculis fronta- libus et carina faciali discretis. Pronotum latius quam longius circiter duplo, lateribus rectum, margine laterali antice obtuse dentato. Coleo- ptera pronoto multo latiora, pulvinata, humeris prominentibus, punctis in lineas redactis subliliter instructa. Abdomen laxe punctulatum. — Signa maris : ullimum ventrale segmentum depressum, opacum, medio fovea distincla ornatum; penis brevis, planus, marginatus, apice sub- rotundalus.
In Mauretania (Euphorbiis victilans).
Forme, couleur et caractères masculins d'A. Perrisi AI. (de Corse et de Sardaigne); sensiblement plus petit, membres plus grêles, à coloration beau- coup plus claire. Pénis (fig. 4 B) court, large, absolument plat, rebordé laté- ralement, terminé en lame triangulaire à sommet largement arrondi; chez A. Perrisi typica, il est plus volumineux, un peu flexueux de profil, et le sommet du triangle est distinctement détaché. — Mais je ne crois pas que ces caractères suffisent à séparer spécifiquement ces deux insectes.
42 P. DE PEYERIMHOFF. (56)
dans la forêt de Guerrouch près Djidjelli, sur les pieds d’Euphorbia amygdaloides L. croissant le long des ruisseaux ombragés.
4: ps A. Beauprei Pic, 1915, in L’Échange, n° 361, p. 2. — Trouvé abondamment, en avril, dans les touffes d’Helianthemum
\ vulgare Pers., non loin du sommet (vers 1.800 m.) du pic de l’Ouarsenis (localité typique). ) Je ne crois pas inutile de reproduire ici la description que j'avais préparée pour , cette espèce: elle complétera utilement
la diagnose originale (!). Fig. 4. — Pénis, A, d’4- ë . ®
phthona Beauprei Pic. — B, d'A. Perrisi silvana, n. subsp. pa
Thyamis (CHRYSOM. HALTICINI).
T. multipunctata All. — Cf. Ann. Soc. ent. Fr., [A9], p. 295 [13]. — En plaine (environs d'Alger) et en basse montagne (Zaouïa des Mouzaïa), la plante de prédilection de cette Altise estle Solenanthus lanatus DC., Borraginée précoce sur les feuilles de laquelle elle fourmille dès février.
T. onosmatis, nom. emend. (2). — CE. loc. cit. — Espèce en réalité très voisine de la précédente et qui ne s’en distingue, à part sa colo-
(1) Aphthona BeaupreiPic. — Long. 1-1,2 mm.— Ovata, convexa, in utroque sexu aptera, nitida, nigra, antennis brevibus ad basin, genu- bus tarsisque ferrugineis. Caput laeve, tuberculis frontalibus obliquis dis- _crelis, carina faciali acuta. Pronotum sesqui latius quam longius, late- ribus rolundatum, margine laterali acute angulato, nitidissimum, punctis sublilissimis sparsis. Coleoptera pronoto latiora, kumeris omnino demissis, subliliter dense (ad trientem posticum vix perspicue) punctata, apice subtruncalta. Abdomen laxe punctulatum.— Signa maris : ullimum ventrale segmentum late emarginatum, apice foveola minuta notatum;, pygidium acutum, infra ductum; penis elongatus, curvatus, late ca- naliculatus, apice lanceolatus, summo submucronalus. Ë
Ad edita montium Africae Minoris (Helianthemis victitans).
Cette minuscule espèce, qui ne correspond à aucune de celles décrites par Foudras, Allard ou Weise, me semble voisine d'A. atrovirens Fürst. Elle est encore plus petite, beaucoup plus convexe et d'un noir vernissé à peine fer- rugineux à la base des antennes et aux tarses; la ponctuation des élytres est beaucoup plus fine et plus dense. Le pénis (fig. 4. A) est allongé, courbe, terminé en lancéole obtuse très aplatie.
(2) T. onosmae Peyerh. (olim.) — M. R. Maire m'a fait remarquer que le nom d'Onosma est un substantif neutre.
(57) Coléoptères phytophages du Nord-Africain. 43
ration noire, que par les calus antérieurs du pronotum complètement obtus et par la forme un peu différente du pénis (fig. 5, A). Outre le Djurdjura, elle habite aussi PAtlas
mitidjien (montagnes de Blida et massif des Mou- A. F. zaïa), où elle se tient au printemps sur Cynoglos- sum cheirifolium L.; mais, chez cette race, le pro- notum est bien moins alutacé, parfois presque lisse, et sa ponctuation est beaucoup plus fine.
T. Peyerimhoff Ab, in Bull. Soc. ent. Fr., (19097, p. 181. — Exclusivement attaché, jus- qu'ici, à Echium pomponium Boiss., magnifique Borraginée propre aux argiles et dont la hampe florale peut dépasser deux mètres de hauteur. 4, Thyamis onos- L'insecte se tient, en février et mars, c’est-à-dire ymatis Peyerh. — bien avant la floraison, sur la rosette des feuilles B, de T. multipunc- radicales. — À part un exemplaire rapporté de {ata Al.
Tanger, mais sans indication des conditions de cap- ture, je ne l'ai jamais rencontré que dans la localité typique (Zaouia des Mouzaïa).
Fig. 5. — Pénis, A,
T. obliterata Rosh. — Espèce connue comme fréquentant les Labiées. On Ja trouve ici en hiver et au tout premier printemps, en plaine comme en montagne, broutant les feuilles de diverses essences, surtout les odorantes : Origanum glandulosum Desf. (Réghaïa près Alger, massif des Mouzaïa), Calamintha officinalis Mœnch (massif des Mouzaïa), Brunella vulgaris L. (Guerrouch près Djidjelli), Melissa officinalis L. (Dar-el-Oued près Djidjelli}, Salvia argentea L. et S. bico- lor Desf. (Mongorno près Berrouaghia).
C'est un des Thyamis qui varient le plus suivant la plante nourri- cière et les conditions de la station. Comme l'indique déjà Weiïse (Ins. Deutschl., VI, p. 939), les exemplaires recueillis sur les Salvia sont toujours plus développés, et les miens, trouvés en plein champ, atteignent 2 mm. de longueur, alors que ceux du Calamintha, pris en forêt, dépassent à peine { mm. et semblent plus étroits. Mais il existe des races intermédiaires, par exemple celle de l'Origanum qui fait exactement passage, — Jusqu'à présent, l'espèce est aptère dans le Nord de l'Afrique.
T. anacardia All. — J'ai confondu (Ann. Soc. ent. Fr., [1911), p. 296 [14]) trois espèces sous ce nom. Certaines personnes pourront en sourire, mais je crois que celles qui sont familiarisées avec l'étude des Thyamis ne s’en étonneront guère, pas plus du reste que je ne
44 = P. DE PEYERIMHOFF. (58)
m'embarrasse de le déclarer ici. C’est grâce à l’observation directe des insectes sur leurs plantes nourricières que j'ai pu m’apercevoir de ces erreurs et rétablir les distinctions.
Bien qu’ailé ou aptère, T. anacardia est peu variable. Sa couleur, comme le dit bien Allard, va du « brun-rouge » au « brun de chà- taigne ». Sa ponctuation est toujours forte et bien alignée. Les insectes dont j'ai parlé comme ayant une ponctuation très atténuée (de L'Alma près Alger) sont des parvula Payk. (cf. infra). Les « individus presque aptères, qui restent d'un jaune paille » se rapportent à l'espèce, peut- être inédite, que je cite plus loin. Par contre, les trois stations précises que j'ai données pour anacardia restent exactes, et c’est la seule chose qu'il y ait à retenir dans le paragraphe que j'ai consacré à cet insecte.
[Jajoute qu'il devra figurer désormais dans la faune européenne, attendu que je l'ai recueilli à Ferrerias (Minorque), en mai, sur Sta- chys hirta L.].
T. parvula Payk. — Espèce extrêmement vulgaire en Europe,
abondante également ici, au premier printemps, dans les endroits arides et siliceux, sur Linum angustifolium L. (Zéralda près Alger, massif des Mouzaïa). Je l'ai rapportée de Larache (Maroc) et M. le D’ Nor- mand me l’a communiquée de Tunisie.
Weise ([ns. Deutschl., VI, p. 943) et plus anciennement, dès 1838, Patterson {cf. J. Sainte-Claire Deville, Cat. crit. des Col. de Corse, p. 554) ont signalé déjà sa présence sur le lin cultivé, que les botanistes considèrent précisément comme issu de L. angustifolium.
T. (? n. sp.) — Voisin des précédents, mais distinct, outre des caractères morphologiques très nets, par sa biologie toute spéciale. Il est, en elfet, exclusivement attaché au genre Scabiosa (Dipsacées). Je l'ai recueilli à la fin de l'hiver et au printemps, sur $. maritima L. dans les environs d'Alger [et à Ferrerias de Minorque], et sur S. semi- papposa Salz. dans le massif des Mouzaïa et dans les forêts de Djidjelli.
Primitivement découvert en Italie méridionale, il devait être décrit
par M. Fr. Heikertinger, à qui j'avais communiqué mes spécimens et mes observations. Depuis, notre confrère autrichien m'a fait connaître qu'il différait sa description, dans la crainte que l’insecte se rattachàt à l’une de ces espèces, trop nombreuses encore, que l’on n’a pas réussi à identifier jusqu’à présent.
T. stragulata Foudr. — Massif des Mouzaïa ; localisé dans la gorge de l’Oued-Kebir, où il se tient sur Senecio leucanthemifolius Poir. Les individus de cette provenance, du reste très rares, sont particulière- ment petits.
« x.
(59) Coléoptères phytophages du Nord-Africain. 45
En Tunisie, où l'espèce est commune, M. le D° Normand à décou- vert une race aptère, propre à Othonnopsis cheirifolia S. et Sp. (!), autre Sénéciodée caractéristique des Hauts-Plateaux de l'Est algérien. Cette double modification dans la biologie et la structure de linsecte conduit à la création d’une sous-espèce que j'appellerai punica ().
T. rubenticollis All. — Insecte particulièrement commun dans les montagnes d'Algérie, presque toujours ailé, parfois (forêt de Bou-Mahni près Boghni, en mai) subaptère. Dans le massif des Mouzaïa, je l'ai toujours observé au printemps, sur Senecio leucanthemifolius Poir. — Il existe aussi au Maroc (à Larache !) et en Tunisie (D' Normand !).
Il semble difficile à priori de le rattacher, même à titre de sous- espèce, à T. suturalis Marsh., que l’on dit propre aux Borraginées.
T. atricilla L.(fuscicollis ap. Bed.). — Cf. Le B. Tomlin et W.E. Sharp, in Entom. Monthly Magaz., XXII [1912], p. 75, note 1). — J'ai surpris cet insecte dévorant, dans les marécages du Mazafran près Coléa, des feuilles de Ranunculus. Au lac de Mouzaïa, en mai, je lai recueilli en assez grand nombre sur R. macrophyllus Desf. Il est pos- sible par suite que l'espèce, dont la biologie est encore inconnue, vive aux dépens des Renonculacées.
T. gracilis Kutsch. (cf. Ann. Soc. ent. Fr. [A9], p.296[14]). — C'est certainement l’un des Thyamnis les plus vulgaires du Nord de l'Afrique. On le rencontre au printemps, non seule-
B. À. ment sur Senecio giganteus Desf., que j'ai cité, mais sur
Fig. 6. — Tarse antérieur (vu en des- sous), À, de
S. erraticus Bert (tous les points humides des environs d'Alger), S.leucanthemifolius Poir. (massifdes Mouzaïa), S. nebrodensis L. (Dar-el-Oued près Djidielli) et, en été et en automne, sur ce même Séneçon, jusque dans les « tessereft » du Haïzer. Il fourmille également dans les cascades de la forêt des Mouzaia, sur les feuilles de Petasites fragans Presl., qu'il réduit en dentelle.
T. melanocephala De Geer. — Cette Altise, qui
Thyamis me-
semble n’avoir pas été signalée du Nord-Africain, est lanocephala représentée ici par une petite race, chez laquelle les ARR tarses antérieurs du mäle sont sensiblement moins B, de 7. me- élargis (fig. 6) que dans le type européen. Je l’appellerai CS ne paludivaga (?). L'insecte dévore en mars et avril, Loan :
(1) T.stragulata puniea, n. subsp. — Proles (orientalis) aptera, non
aliter quam foliis Othonnopsis cheirifoliae victilans.
DATE melanocephala paludivaga, n. subsp. — Proles africana, slatura paullo minore, sutura vix infuscata, praesertim larsis anticis apud marem parum expansis, foliis autem Plantaginis, ut typica,victitans.
46 P. DE PEYERIMHOFF. (60)
comme en Europe, les feuilles de Plantago major L. (marécages des environs d'Alger) ou de P. lanceolata L. (Mansourah de Constantine).
T. suturata Foudr. — Je n’ai rencontré qu’une fois, à Guerrouch près Djidjelli, en janvier, cette élégante Altise. Elle se tenait en cer- tain nombre sur un pied de Scrophularia sambucifolia L. Outre la coloration, elle se distingue de T. nigrofasciata Goeze par l’arrière-corps plus ramassé et l’éperon des tibias postérieurs beaucoup plus court.
T. australis Rey (caninae H. du Buyss.). — Cf. Heikertinger in Entom. Blätter, VI [1912], p. 119. — Recueilli dans la dune de Mez- quita près Mahon (Minorque) abondamment sur Scrophularia canina var. pinnatifida Boiss., cet insecte, nouveau pour le Nord de l’Afrique et dont je dois la détermination à M. Fr. Heïkertinger, a été trouvé en mars et avril, exactement sur la même Serophulaire, dans la dune de Zéralda près Alger. Les exemplaires à épaules arrondies, correspon- dant à la forme typique, sont en grande majorité, mais certains autres ont un calus huméral très apparent.
On notera la préférence de T. australis pour les terrains sableux du littoral maritime ou des grands cours d’eau.
T. Foudrasi Weise. — Cf. Ann. Soc. ent. Fr. [A9], p. 297 [AB]. — 11 semble qu’il existe deux races chez cette espèce. L'une, dont l'éperon postérieur est long, correspond au type; l’autre, chez laquelle cet éperon est court, n’a pas été signalée. Pour le surplus des carac- tères, notamment les signes masculins, il y a identité complète.
J'ai trouvé en nombre, au Babor, en juillet, ces deux formes, la typique sur Verbascum Boerhavii L. (1), l'autre sur Scrophularia canina L., et, chose curieuse, à peine à quelques mètres de distance. Si cette coïncidence dans le changement de la morphologie et de la plante nourricière venait à se confirmer, il y aurait lieu de considérer comme sous-espèce biologique la race à éperons courts.
T. nana Foudr.— Dans le bassin parisien, cette espèce a été indiquée comme vivantsur Brunellagrandiflora Jacq.(Bedel, Bull. Soc. ent. France (19077, p. 106) (2). Dans le bassin de la Méditerranée, elle parasite exclu- sivement, semble-t-il, les Teucrium à feuilles laineuses. Aux Baléares, en mai, sur le littoral (Ciudadela de Menorca, Puerto-Cristo de Mallorca),
(1) J'ai cité (Ann. Soc. ent. Fr., [1911], p. 297[15]) le « Verbascum kaby- lianum Deb. » comme hébergeant les 7. Foudrasi Weise et T. tabida K.; _ mais il s'agit en réalité: du V. Boerhavii L.
(2) La plante nourricière du T. nana dans le bassin parisien est certaine- ment une Labiée poussant au ras du sol, mais peut-être est-ce quelque Teu- crium dissimulé entre les plaques de Brunella grandiflora.: — L. BEbEL.
(61) | Coléoptéères phytophages du Nord-Africain. 47
elle abonde dans les touffes de T. Polium L. En Algérie, on la rencontre également en quantité sur la même Labiée, mais c’est alors un insecte de plein été et d'automne {août à novembre), propre (jusqu’à présent, aux grands massifs montagneux (Babor, Djurdjura, Mouzaïa, Doualhia près Le Té- lagh). J'en ai recueilli quelques exemplaires en avril, non loin du sommet du pic de l'Ouarsenis, sur T. bracteatum Desf., mais . a! ces insectes avaient manifestement hiverné.
Dans ses caractères externes, l'espèce est très constante. Seul, le profil du pénis « canaliculatus, apice acutus, incurvatus » (Foudras) est un peu plus droit chez les Fig. 7.— Pénis de Thyamis exemplaires d'Algérie que chez ceux de #@na Foudr.: à, race d'Al- France et des Baléares (fig. 7). gérie, a’, race d'Europe.
T. tantula Foudr. — D'accord avec M. le D: Robert, qui possède
des tantula de la collection Rey vus par Foudras, je rattache à cette
espèce un Thyamis hivernal et de premier prin-
temps, que l’on rencontre dans les régions fores-
tières de l'Algérie sur différents Teucrium à lar-
ges feuilles : T. flavum L., T. pseudoscorodonia
Desf., T. Chamaedrys L. (massif des Mouzaïa),
1 hs oo Pom. (Beni-Ahmed près Djidjelli).
— Il s'éloigne de T. membranacea Foudr., si
commun en Europe sur les Labiées du même
Fig. 8. — Pénis de 8006 Par Sa taille moyenne plus faible, sa tête
Thyamis tantula plus volumineuse, ses yeux plus saillants, ses
Foudr. (d'Algérie). lytres à ponctuation alignée, plus rare et plus
fine; le pénis aussi, est tout différent (fig. 8) et
correspond d’ailleurs, ainsi que tous les caractères de l’adulte, à ce
qu’en dit Foudras : « aedeagus late recteque canaliculatus, apice ro- tundatus obtuse angulatus ».
T. pratensis Panz. — Vulgaire en Europe, cette espèce parait extrèmement rare dans le Nord de l’Afrique. Je ne l’ai rencontrée qu’une seule fois, en novembre, au bord du lac de Mouzaïa, broutant des pieds rabougris de Plantago major var. intermedia Batt., plante elle-même très localisée ici. Les quelques exemplaires recueillis sont identiques à ceux que j'ai pris en Lorraine.
T. rutila Foudr. — Assez commun au printemps et en été, en plaine (marécages d’Oum-el-Hallouf près Coléa) aussi bien qu’en mon-
48 P. DE PEYERIMHOFF. (62)
tagne (massif des Mouzaia), sur Scrophularia auriculata L. (sous-espèce de $. aguatica L.); dans la région de Tlemcen (Hafir, vers 1.250 m.), sur $. hispida Desf. Ces insectes, dont je dois la détermination à M. Heikertinger, appartiennent à la variété jaune (cÎ. Heikertinger, Entom. Blätter, IX [1913], p. 69). — Les exemplaires d'Hafir, recueil- lis le 4° août, étaient immatures.
T. pellucida Foudr. — Espèce aussi répandue dans le Nord de l'Afrique qu’en Europe, tantôt ailée (Aït-Ali près Boghni, en août, sur Calystegia silvatica Gris.), tantôt presque aptère (Oum-el-Hallouî près Coléa, en mars, sur Calystegia sepium R.Br.; massif des Mouzaïa, en novembre, sur Convoloulus tenuissimus Sitth. et Sm.), et dont le parasitisme sur les Convolvulacées est bien connu. Allard l'avait déjà citée d'Algérie. M. Théry me l’a communiquée de Rabat (Maroc) et M. le D' Normand, de Tunisie.
T. succinea Foudr. — J'ai trouvé abondamment cette Altise, en juin, sur la falaise de Puerto-Cristo (Majorque), rongeant les feuilles d’Asteriscus maritimus Mœnch; mais je l’ai vainement recherchée sur le littoral d'Alger, dont cette Composée couvre les parties rocheuses. Par contre, elle fourmille littéralement en août sur les Artemisia Absin- thium L. qui envahissent, au-dessus de 2.000 m., les « agouni » her- beux du Haïzer. Enfin, elle est localisée dans le massif des Mouzaïa, en certains points abrités et froids, sur Anthemis pedunculata Desi ; on l’y recueille en juillet, et en octobre au pied de la plante.
Déjà signalée en Europe sur les genres Leucanthemum, Achillea et Artemisia, appartenant, ainsi que les précédents, à la section Sénécio- dées des Composées. J'ajoute que M. A. Dubois l’a prise (!) en nombre, à Saint-Flour (Cantal), sur Senecio adonidifolius Loïs.
T. aeruginosa Foudr. subsp. algirica Heik. in Entom. Blätter, IX [1913], p. 181. — Jai longtemps cherché quelle pouvait être la plante nourricière de cet insecte, que jai fini par trouver assez abondamment, à Alger même et dans le massif des Mouzaïa (vers 1.400 m.), en au- tomne, sur /nula viscosa Aït. Il est propre aux endroits humides, et ne se trouve jamais, par exemple, dans les friches envahies par cette Composée.
On sait que T. aeruginosa Foudr. (typica) est attaché, en Europe, à l’'Eupatorium cannabinum L. J'ai eu l’occasion de visiter à plusieurs reprises quelques-unes des rares stations algériennes de cette plante, notamment à Aïit-Ali (Djurdjura) et à l’Acif n’Aït-Zikki près Akbou. Malgré des examens réitérés, je n’y ai jamais vu trace de l’insecte. Bien qu’il s'agisse de deux Composées relativement voisines, on constate
+. À
(63) Coléoptères phytophages du Nord-Africain. 49
donc une scission complète, aussi bien biologique que morphologique : et géographique, entre les deux races de cette Allise.
T. ochroleuca Marsh. — Dans la forêt de lièges de l’Alma près Alger, en avril, j'ai surpris ce Thyamis en nombre, à peine éclos, dé- vorant les feuilles de Senecio leucanthemifolius Poir., et toutes les observations que j'ai faites depuis m'ont convaincu que celte espèce vulgaire, dont la biologie était ignorée jusqu'ici, est parasite des Séne- cons. Mais elle se disperse très vite, et dès la fin du printemps, se rend sur le feuillage des arbres, où on la trouve parfois en quantité consi- dérable.
Cette note était déjà rédigée, quand j'ai pu me procurer le travail de Le B. Tomlin et W. E. Sharp (Notes on the British Species of Lon- gitarsus Latr., in Entom. Monthly Magaz., XXII-X XII [1911-1912)) et j'ai eu la satisfaction de constater que les auteurs britanniques signa- lent l'espèce comme trouvée aux iles Scilly, également sur un Séneçon, S. Jacobaea L. La biologie de T. ochroleuca peut donc être considérée comme définitivement éclaireie.
T. albinea Foudr. — Insecte d'été et de premier automne, un peu comme les essences aux dépens desquelles il vit : Heliotropium euro- paeum L. (Alger) et H. supinum L. (Rovigo et massif des Mouzaïa). Il fourmille parfois, surtout à Alger même, dans les décombres et au bord des chemins. — Dès 1853, Foudras avait signalé ses relations avec ces Borraginées.
Dibolia (CHRYSOM. HALTICINI).
D. femoralis Redt. subsp. erythrogaster Chevr. — Cette belle Altise, que son agilité rend difficile à capturer, se trouve de février à avril, sur les feuilles de Salvia bicolor Desf., dans les argiles de Zaouia des Mouzaïa. N'ayant jamais vu trace de mi- nes dans ces feuilles, je suppose que la larve vit aux dépens des tissus de la tige ou de la racine.
D. Chevrolati All. — Toujours sur les feuilles ou au pied d’'Eryngium triquetrum Desi. et dans des régions variées : Dellys, Clairfontaine (Hauts-Plateaux de Constantine), massif des Mouzaïa, Mongorno près Berroua- ghia. — Insecte de printemps et d'automne. Fig. 9. — Pénis de Di-
boliapaludinaFoudr.
D. paludina Foudr. — Marécages des (d'Algérie).
Ann. Soc. ent. Fr., LxXxIV [1915]. (A
50 P. DE PEYERIMHOFF. (64)
Hauts-Plateaux (à Saint-Arnaud près Sétif) ou des crêtes élevées (Har- : zer), en juillet, sur Mentha pulegium L.
Exactement conforme à la description de Foudras, y compris la structure du pénis (fig. 9) : « aedeagus fuscus, arcuatus, brevis, canali- culatus; canaliculus in medio paululum contractus; apex rotundato- angulatus, depressus ; lateribus modice excavato-depressis ».
Sphaeroderma (CHRYSOM. HALTICINI).
S. rubidum Graëlls. — J'ai pu observer les larves de cette espèce, dont le parasitisme sur les Carduacées et le genre Centaurea est classi- que. Dès février, sur la dune de Zéralda, elles minent les feuilles caulinaires de Centaurea seridis Var. maritima Lange, au point de les friper entièrement, Elles se retirent ensuite dans le sable où, tout comme Psylliodes pallidipennis Rosh. (cf. supra p. 39), elles se cons- truisent une coque fragile. J'ai obtenu l’éclosion des imagos le 40 avril. Ceux-ci remontent aussitôt sur la plante nourricière qu’ils eriblent à leur tour de perforations souvent presque contiguës.
Cassida {CHRYSOMELIDAE).
L'espèce, parasite des Carduacées, que j’ai citée (Ann. Soc. ent. Fr. (19411, p. 298 [16), sous le nom de C. deflorata Suffr., est en réalité C. algerica Luc.
Bruchidius (LARIDAE).
B. gombo m.{!) — Recueilli en nombre à Bou-Saada, dans les gousses souterraines d’Astragalus gombo Coss. — Confondu sans doute, jusqu'ici, avec B. Poupillieri AN.
(1) Bruchidius gombo, n.sp.— Long. 2,50-2,75 mm.— Breviter ovalus, rufescens. Facie supina, capiîle saepius, pronoto anlice ac postice nigres- centibus, pedibus antennarumque articulis 1-5 luleo-rufis, pube lutea sublus argentea densissime veslilus. Frons inter oculos prominentes in longitudinem elevata ac laevigala. Antennae ullra basin prothoracis productae, clavatae, ab articulo 5° serratae, art. 2-3 subaequalibus, 4° oninore. Pronotum conicum, luberculis nigris sparsis, ulrinque ante basin impressum, lobobasali truncato. Scutellum cordalum, densetomen- tosum. Coleoptera latiludine longiora, apice singulatim rolundata, stris tenuibus impunctatis, 5 et 4° ad luberculum furcillatum nitidum pone basin convergentibus instructa. Femora subtus inermia, tarsi simplices. — Signa maris : pygidium curvalum, abdominis segmentum ventrale primum medio ad basin umbonalum, ullimum apice emarginalum.
In locis arenosis; seminibus Astragali gombo victitans.
Bou-Saada, avril et mai, une série d'exemplaires.
Espèce rappelant B. Poupillieri Al., un peu plus grande et plus large, moins foncée, notamment aux membres; stries bien plus fines, pubescence plus épaisse. Surtout distincte par la carène frontale et la conformation du tubercule basilaire des élytres, qui est bifide au lieu d’être simple.
|
(65) Coléoptères phytophages du Nord-Africain. 51
B. gilvus Gyllh. — Commun en mai, à Zaouia des Mouzaia, sur Hedysarum flexuosum L. (le sulla).
B. Leprieuri Jacquet. — Décrit (Ann. Soc. ent. Fr., [1886], Bull., p. 171) comme vivant « sur une espèce d’Astragale ». C’est en effet dans la grappe florale d’Astragalus caprinus L. que se tient l’insecte au premier printemps, en plaine (Zéralda près Alger) comme en montagne (massif des Mouzaia).
B. velaris Fabr. — Extrêmement commun à toutes les altitudes dans les gousses de certaines Génistées arbustives, telles que Calyco- tome spinosa Lam. (massif des Mouzaia) et Cytisus linifolius Lam. (forêt de Baïnen près Alger).
Urodon (ANTHRIBIDAE).
U. maurus K. Daniel, in Bull. Soc. ent. Fr., [1912], p. 150. — Cité de Zéralda (Ann. Soc. ent. Fr., [AJ, p. 299 [7]|) sous le nom erroné de canus Küst., et revu depuis par le D' Karl Daniel. — De plus, la plante qu'il parasite n’est pas le Diplotaxis erucoïdes DC., comme on me l'avait nommée primitivement, mais une Crucifère spéciale au littoral d'Alger, le Brassica radicata Desf.
U. spinicollis Perris. — Grande espèce très caractérisée, que j'ai recueillie à Timgad, en mars, sur les rameaux fleuris d'Eruca sativa var. stenocarpa Bois., Reut.
Sitona (CURCULIONIDAE).
S. gressorius Fabr. — Sur des Légumineuses de grand port, no- tamment Erophaca baetica Boiss. (Ménerville près Alger, en mars).
{S. griseus Fabr. — Mahon (Minorque), en juin, sur Calycotome spinosa Lam.|.
S. variegatus Fahrs. — Semble vivre, dans les sables de Zéralda, sur les Lotus maritimes et surtout L. creticus L. (mai).
S. Formaneki Reitt. (setulifer All). — Abondant à Bou-Saada en avril, au pied d'Astragalus Gombo Coss.
S. cambricus Steph. — Marécages d'Oumel-Hallouf près Coléa, en mars, sur Bonjeania recta Reich., grande Légumineuse des lieux humides, voisine des Lotus.
Cleonus 5. lato (CURCULIONIDAE).
C. (Cyphocleonus) morbillosus Fabr. — Cet insecte semble affectionner Inula viscosa Aït. On le trouve fréquemment (Alger, massif des Mouzaïa) au pied ou sur les rameaux de cette Composée, et je suppose qu’il vit à ses dépens.
52 P. DE PEYERIMHOFF: (66)
GC. (Trachydermus) rugosus Luc. — A Dijelfa, M. P. Saby prend régulièrement cette espèce au pied de Reseda alba L. J'en ai recueilli moi-même, sur ses indications, plusieurs spécimens, et j'ai pu me convaincre des relations étroites de l’insecte et de la plante. Depuis, M. L. Bedel m'a écrit qu'il avait rencontré autrefois ce Cleonus dans les mêmes conditions et en nombre sur la falaise du phare de Nemours.
Lixus (CURCULIONIDAE).
L. (Hypolixus) augurius Boh. — Espèce remarquable, propre au bassin de la Méditerranée (de la Syrie et de l'Égypte jusqu’au Maroc. Je ne l’ai rencontrée qu’une fois, à Bou-Mahni près Boghni, en mai, sur Inula viscosa Aït. — A Minorque, où je n’ai pas su la trouver, elle est commune, paraît-il, sur cette Composée : « Durante los meses de Abril, Mayo, Junio y Julio es este Insecto comun aunque no abundo, en la Cupularia viscosa G. et G. (vulg. Olivarda) » (Cardona y Orfila, Doscientos Coleopteros mas de Menorca, Mahon, 1875, p. 15).
L. Reichei Cap. (Cottyi Desbr.). — Semble remplacer en Algérie le L. iridis Oliv. et vit comme lui sur les Ombellifères des terrains marécageux. Je lai trouvé en mars, à Oum-el-Hallouf près Coléa, sur Oenanthe silaifolia Marsch. Bieb.
L. mucronatus Oliv. — Avec le précédent. D'ailleurs beaucoup plus commun et plus répandu. On le rencontre fréquemment le long des fossés, au printemps, sur le vulgaire Helosciadium nodiflorum Reich. (massif des Mouzaïa, Mansourah près Sétif, elc.).
L. scolopax Boh. — J'en ai extrait de nombreux individus, dans l'Atlas de Blida, des tiges sèches de Galactites tomentosa Mænch.
Larinus (CURCULIONIDAE).
L. buccinator Ol. — Dès 1860 (Ann. Soc. ent. Fr., [1859], Bull., p. 192), Guérin-Méneville signale cet insecte, « trouvé vivant, vers la fin d'octobre [à Alger], par M. Lauras fils, dans le collet du chardon à glu (Atractylis gumimifera L.) ». Je lai observé à mon tour, dans les
mêmes conditions, en novembre, au pied du M‘-Babor,; la loge nym-
phale, toujours unique, est creusée en effet dans la substance même du réceptacle, c’est-à-dire bien au-dessous des akènes ; Pinsecte S'y tient verticalement, la tête en haut, prêt à sortir au printemps. Il est bien moins commun, au surplus, que ce gros chardon acaule, si réponde dans toutes les terres riches.
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| (67) Coléoptères phytophages du Nord-Africain. 03
L. flavescens Germ. et L. rusticanus Gyllh. — Ces deux espèces, qui vivent d'habitude aux dépens de ÆKentrophyllum lanatum DC. (cf. Ann. Soc. ent. Fr., [1911], p. 301 et 302 [19 ct 20], se retrouvent ensemble à Doualhia du Télagh (Oran), en été, sur une Carduatée voisine, le Carthamus pectinatus Desf.
L. Kirschi Reitt. — Printemps (Djelfa) et été (crêtes du Djurdjura), dans les fleurs acaules de Carduncellus pinnatus DC. On reconnait les capitules parasités à ce qu'ils gardent leurs aigrettes. A l'ouverture, tous les akènes apparaissent plus ou moins gâtés et évidés; le cocon, presque toujours unique, contenant la larve, la nymphe ou l’imago, est construit à l’aide des poils du réceptacle, sur un léger évidement duquel il est inséré verticalement, caché dans les débris des fleurons.
La relation entre la plante et l’insecte a été mentionnée déjà par L. Bedel (Ann. Soc. ent. France, [1887], p. 202).
L. microlonchi Peyerh. — Décrite in Ann. Soc. ent. Fr., [A9AT, p. 302 (20), cette espèce s'attaque, non seulement à Wicrolonchus sal- manticus DC., mais à une autre Centaurée, de très grand port, Cheirolo- phus sempervirens L., belle plante à peu près exclusivement cantonnée, pour le Nord-Africain, dans les parties fraiches de la forêt des Mouzaïa. Dès le mois de mai, l’insecte s’y tient sur les feuilles. En juin, on le voit parcourir activement les boutons, qu’il perce de son rostre et sur lesquels il s’accouple et pond. En juillet, de nombreux capitules sont attaqués déjà et peuvent contenir jusqu'à quatre nymphes ou larves àgées ; il est vrai que leur volume est au moins le triple de ceux du Microlonchus. On reconnait la présence du charançon à une légère asymétrie des capitules, qui gardent un pinceau de fleurons; les écailles, sur la face intéressée, brunissent souvent, et contrastent avec le jaune verdâtre de la partie saine. L’imago est formé en août; sa taille est sensiblement plus forte que chez la race typique issue des Microlonchus.
L. (Cryphopus) bombycinus Luc. — Cette belle espèce vit à Dielfa, exclusivement sur Centaurea acaulis Desf. (P. Saby!), et M. L. Bedel m'écrit qu’elle à été trouvée autrefois sur la même plante à Sebdou (Oran) par Ch. Martin et à Batna (Constantine) par A. Hénon.
| Phytonomus (CURCULIONIDAE).
| P. Bohemani Cap. — Espèce analogue à P. arundinis Payk., d'Eu- | rope, et vivant aussi sur les Ombellifères des marécages. À Oum- el-Hallouf près Coléa, l’imago et la larve coexistent en mars sur les | feuilles d'Oenanthe silaifolia Marsch. Bieb. Cette larve progresse sans
D4 l P. DE PEYERIMHOFF.
s’aider d’un mucus, uniquement à l’aide de ses mamelons ambulatoires É et, en somme, tout comme une chenille. Elle se nymphose dans un cocon brun et donne l’insecte au bout de douze jours. Quelques-unes de celles que j'avais rapportées n’ont pas filé et se sont transformées au fond d’une boite, sans autre précaution et dans le même délai.
Aubeonymus (CURCULIONIDAE).
A. carinicollis Luc. — $e trouve régulièrement en automne, dans le massif des Mouzaïa, au pied d’'Anthemis pedunculata Desi. et vit très probablement aux dépens de cette Composée.
Elleschus (CURCULIONIDAE).
E. scanicus Payk. — Marais d’Oum-el-Hallouf près Coléa, sur Po- pulus alba L. var. nivea Wild., en mars (!).
Le genre Elleschus Steph. n'avait pas encore été signalé dans le Nord de l'Afrique.
Ceuthorrhynchus $. la10 (CURCULIONIDAE).
CG. (0Oxyonyx) conicollis Schultze. — Sommets du djebel Haouas (1.491 m.) à l’ouest, et du dj. Ougtaia (41.512 m.) au sud-ouest de Dijelfa, en mai, abondant sur Ephedra nebrodensis Tin. — Nommé par mon ami L. Bedel, sur le vu d’une série de co-types.
GC. (Coeliastes) lamii Fabr. — Massif des Mouzaïa, en avril, sur Lamium maurilanicum Gand., Labiée à odeur forte et peu agréable.
C. (Phrydiuchus) topiarius Germ. — Mont Babor (Constantine), en novembre, et Slissen (Oran), en janvier, sous les premières feuilles de Salvia argentea L. C'est certainement aussi sur cette Sauge « à feuilles cotonneuses » que L. Bedel (Fn. Seine, VI, p. 323) dit avoir pris l’espèce en Oranie. :
C. (Ceuthorrhynchidius) Bedeli Schultze. — Mazafran près Coléa, en mars, sur les Plantago coronopus L. croissant le long des fossés. — Remplace ici le C. troglodytes Fabr., dont la larve, comme on sait, vit dans la tige de P. lanceolata L.
C. (Sirocalus) mixtus Rey. — Guidé par la très intéressante note de M. Jean Lichtenstein (Feuille des Jeunes Naturalistes, [A914], p. 66), j'ai retrouvé après lui les relations biologiques de cette espèce avec les Fumariacées. Dans le massif des Mouzaiïa, vers 1.400 m., l’insecte abonde en juin sur les pieds fleuris de Fumaria capreolata L.
(1) Aussi à Philippeville, sur les bords du Safsaf (M. Sedillot!), — L. Bee.
(68) M
(69) Coléoptères phytophages du Nord-Africain. 5)
C. (id.) planicollis Schultze (adversus Desbr., verisim.). — En compagnie du précédent. — Infiniment voisin de C. nigrinus Marsh., qui en France accompagne également mirtus sur les Fumaria, il en diffère, selon Schultze, par l’apex des élytres rougeûtre et le pygidium entier, dépourvu d’incision au sommet. Ce dernier caractère est seul valable, car la coloration de l’apex passe au clair chez certains nigrinus français. En réalité, C. planicollis est sans doute une simple race géo- graphique de l'espèce européenne.
Malgré son imprécision, la description de C. adversus Desbr. (qui aurait l’antériorité) semble convenir exactement à l’insecte africain, tel qu'il est défini par Schultze.
C.(id.) micans Ch. Bris. — Forêt d’Oum-el-Hallouf près Coléa, en avril, sur les fleurs de Brassica asperifolia Lam.
C. (Thamiocolus) subulatus Ch. Bris. — cf. Ann. Soc. ent. Fr., (AOL, p. 304 [23]. — Repris en nombre, dans les argiles de Zaouïa des Mouzaia, sur Phlomis Herba-ventiL. avant floraison (avril). L'insecte se tient au centre des bouquets de jeunes feuilles.
Récemment découvert à Montpellier par M. Jean Lichtenstein (Bull. Soc. ent. France, [1913], p. 428), sur cette même Labiée.
C. (id.) niveus Chevr. — Quelques exemplaires recueillis à Corso près Alger, en mars, à l’aisselle des feuilles de Ballota nigra L.; mais je soupconne que l'insecte vit encore sur d’autres Labiées.
C. (id.) sinapis Desbr. — Comme tous les Thamiocolus, également propre aux Labiées, malgré un nom malheureux, qui repose sur des observations certainement inexactes (Le Frelon, HI, p. 5). — Dans le massif des Mouzaia, vers 1.400 m., cette charmante espèce se trouve régulièrement sur Sfachys Miathesi de Noé, plante assez répandue dans les régions élevées et boisées du Nord-Africain.
C. (i. sp.) cingulatus Schultze. — Cf. Ann. Soc. ent. Fr., [1911], p. 304 [23]. — Semble décidément spécial aux Borraginées du genre Nonnaea. Je l'ai retrouvé à Morsott (Hauts-Plateaux de Constantine), en avril, sur N. nigricans Desf., en compagnie de C. soricinus Ch. Bris.
C. (id.) scobinatus Schultze. — Mont Babor, Mongorno près Ber- rouaghia et forêt de Dréat près Mansourah (Constantine), au printemps, sous les rosettes des feuilles cotonneuses de Salvia argentea L. Mes exemplaires ont été identifiés au co-type de la collection Bedel (cf, L’A- beille, XXIX, p. 262, note 1).
GC. (id.) Vaulogeri Schultze. — Décrite de Téniet-el-Haad, cette belle espèce semble exclusivement attachée à Phlomis Bovei de Noé,
56 P.. DE PEYERIMHOFF. (70)
Labiée montagnarde très commune dans les massifs telliens. Je la trouve dans la région des Mouzaïa, vers 1,300 m. de hauteur, régulièrement en avril, à l’aisselle des feuilles ou des rameaux, bien avant la florai- son, et plus ou moins dissimulée dans l’épais tomentum de la plante (1).
G. (id.) borraginis Fabr. — Cf. Ann. Soc. ent. Fr. [19], p. 305 [24]. — Aux environs d'Alger, la plante de prédilection de ce Ceuthor- rhynchus est le Solenanthus lanatus DC., Borraginée printanière très abondante à basse altitude.
G. (id.) soricinus Ch. Bris. — Morsott (Hauts-Plateaux de Cons- tantine), en avril, sur Nonnaea nigricans Desf.
Sur ces Borraginées du genre Nonnaea, C. soricinus et C. cingulatus Schultze se substituent done, respectivement, à C. borraginis Fabr. et C. crucifer Oliv. (cf. loc. cit., p. 304 [23|, qui parasitent les genres voisins Cynoglossum et Solenanthus.
G. (id.) frater Schullze. — Environs d’Alger, au tout premier printemps, sur Lepidium glastifolium Desf. Mes exemplaires ont été nommés par M. le D' K. Daniel, sur le vu des types de Schultze.
Espèce vicariante de C. paroulus Ch. Bris., qui en France, en Allemagne et en Angleterre (cf. J. Sainte-Claire Deville in L'Abeille, XXXI, p. 144) fréquente des Crucifères du même genre (L. campestre R. Br. et L. Smithi Hook.).
C. (id.) planidorsum Schultze. — Trouvé une seule fois à Bou- Saada, en mai, sur Koniga maritima R. Br., et comparé au éype (unique) par le D' K. Daniel. — Peut-être cette espèce, encore bien peu connue, vit-elle sur d’autres Crucifères.
GC. (id.) flavomarginatus Luc. (ci. Ann. Soc. ent. Fr. [1941], p. 305 [24]. — Forêt d’Oum-el-Hallouf près Coléa, en compagnie de C. micans Ch. Bris., sur les inflorescences de Brassica asperifolia Lam., Crucifère sauvage que les botanistes considèrent comme l’une des souches des Navets cultivés.
G. (id.) tibialis Boh. — Réghaia près Alger, en mars, sur Sinapis arvensis L.
GC. (id.) viridipennis Ch. Bris. — Parait affectionner ici le genre Matthiola, aussi bien en pleine montagne (Atlas de Blida et des Mou- zaïa, au-dessus de 1,200 m., d'avril à juin, sur M. lunata DC.), qu’au bord de la mer (falaises de Tipaza, en mai, sur MW. tricuspidata R.Br.).
(1) Elle y voisine avec un Tingitide d'un blanc vitreux, Hyalochiton col-
pochilus var. consimilis Horv., nouveau, parait-il, pour le Nord de l’Afri- que, et dont je dois la détermination à M. de Bergevin.
(74) Coleoptères phytophages du Nord-Africain. 57
Dans le Midi de la France et en Dalmatie, J. Sainte-Claire Deville (L’Abeille, XXIX, p. 87) et Fr. Heïikertinger (Verhandl. k.k. zool.-bot. Gesellsch. Wien, [1914], p. 47) l'ont signalé sur une Crucifère assez différente, le Bunias erucago L.
C. (id.) Leprieuri Ch. Bris. — Dès la fin de l'hiver, les feuilles de Raphanus Raphanistrum L. et de certains Sénapis (S. arvensis L. et S. pubescens L.) se montrent souvent chargées de pustules irrégu- lières, intéressant toute l’épaisseur du limbe. Au milieu du paren- chyme ainsi tuméfié, se tient une larve, verdâtre au début, d’un blanc jaunâtre aux approches de la nymphose, époque où elle quitte la plante et se retire en terre. Le C. Leprieuri en sort au bout d’un mois.
La galle dont il s’agit a été observée pour la première fois par Kolbe, qui décrivit même l’insecte (1901) sous le nom de €. Rübsaameni; mais l’imago avait été publié dès 1881, sur des spécimens récoltés à Bône par C.-E. Leprieur. Ici, il se trouve à toutes les altitudes (Alger, Atlas des Mouzaïa, ete.).
C. (Drupenatus) nasturtii Germ. — Forêt d'Oum-el-Hallouf près Coléa, en mars, sur le cresson (Nasturtium officinale L.), comme en Europe. Cette espèce ne semble pas avoir été signalée d'Algérie, mais je tiens de M. L. Bedel que d’autres chercheurs l'ont trouvée avant moi en divers points de la Colonie.
Baris (CURCULIONIDAE).
B. cariniventris Solari. — Cf. Ann. Soc. ent. Fr., [1911], p. 306 [25]. — Dans le massif des Mouzaïa, vers 1.100 m., les jeunes tiges de Phlomis Bovei de Noé présentent en avril, au niveau des entre-nœuds, une galerie courte et irrégulière, habitée par une ou plusieurs larves de Curculionides, d’un jaune foncé, allongées, assez vives. Bien que je n’aie pas obtenu leur éclosion, je ne doute pas qu'il s'agisse de cette espèce. J'ai retrouvé l'adulte en mai, dans la forêt de Bou-Mahni près Boghni, sur les feuilles de la même Labiée.
[Il existe en Russie méridionale un Baris phlomidis Beck. 1892, Synonyme de B. melaena Boh. (litigiosa Desbr. 1892).]
B. Stierlini Tourn. — El-Affroun près Blida, en mars, au pied de Raphanus Raphanistrum L. — M. Pic a bien voulu comparer cet insecte au type de Tournier, décrit de Sicile.
B. nobilis Desbr. — M. P. Saby a retrouvé cette belle espèce en mai, à Djelfa, au pied de Sésymbrium crassifolium Cav.; j'ai pu l'y capturer moi-même sur ses indications,
58 P. pe PEYERIMHOFF.
Nothops (CURCULIONIDAE).
N. Vaulogeri Bed. in Bull. Soc. ent. France, [1905], p. 290. — Décrit du Mont Babor, où je l’ai retrouvé abondamment en mai, sur les fleurs d’Acer obtusatum Willd. — On sait que dans le bassin pari- sien, Nothops elongatulus Boh. et Bradybatus subfasciatus Gerst. vivent également aux dépens des Érables.
Tychius (CURCULIONIDAE). T.aureomicans Tourn. — Zaouia des Mouzaïa, en mai, très abon- dant sur Hedysarum flezuosum L. en temps de floraison. — La déter- mination de cet insecte m'a été confirmée par M. le D' K. Daniel.
Sibynia (CURCULIONIDAE).
S. primita Herbst (signata Gyllh., algirica Desbr.). — Commun au début de l’automne (septembre) aussi bien en plaine (Zéralda près Alger) qu’en montagne (massifs des Mouzaïa et des Beni-Khalfoun) sur les fleurs de Daphne Gnidium L. Observation conforme à celle faite par F. Picard (Bull. Soc. ent. Fr., [1912], p. 49) sur S. variata Gylh.
Rhynchaenus (CURCULIONIDAE).
R. (Pseudorchestes) flavidus H. Bris. — Assez commun en automne sur {nula viscosa Aït., à Alger même et en basse montagne (Zaouia des Mouzaïa). — En France, il est démontré que plusieurs Pseudorchestes vivent également aux dépens de Composées (Cen- taurea).
Gymnetron (CURCULIONIDAE).
G. melinum Reitt. — Cf. Ann. Soc. ent. Fr., [A9AL], p. 309 [28]. — C’est dans les capsules de Veronica anagallis L. que vit et se trans- forme, sans les modifier extérieurement, la larve de cette espèce. Elle y éclôt en juin. Je l'ai rapportée en nombre du Télagh (Hauts-Plateaux d'Oran) et de Morsott (Hauts-Plateaux de Constantine).
G. herbarum H. Bris. — Parait vivre en Afrique sur Linaria spuria L. (Ceuta [Maroc espagnol], en juillet; forêt de Mizrana près Dellys, en septembre).
Miarus (CURCULIONIDAE).
M. meridionalis H. Bris. et M. campanulae L. — Environs d'Alger (forêts de Baïnen et de Saint-Ferdinand), en avril et mai, dans les fleurs de la raiponce (Campanula rapunculus L.).
(73) Coléoptères phytophages du Nord-Africain. 59
Nanophyes (CURCULIONIDAE).
N. nitidulus Gyllh. — Aïn-Setta près le Tamesguida de Diidjelli, en juillet, sur Lythrum Gräfferi Len.
N. poecilopterus H. Bris. — Forêt d’'Oum-el-Hallouf près Coléa, en mars, également sur Lythrum Gräfferi Len.
Apion (CURCULIONIDAE).
A. (Phrissotrichium) brevipile Desbr. — Cf. Ann. Soc. ent. Fr., OA), p. 313 [31]. — L’Helianthemum qui nourrit cette espèce n’est pas, comme je l’ai mentionné par erreur, le « salicifolium Pers. », mais le sessiliflorum Pers.
A. (Exapion) confusum Desbr. — Forêt de l’Alma près Alger, en avril, dans les fleurs de Cytisus candicans DC.
A. (Catapion) medium Desbr, — Massif des Mouzaia, surtout dans les argiles de Zaouïa, de février à juin, sur les feuilles de Salvia bicolor Desf. Aussi à Bou-Medfa près Miliana, où j'ai extrait des débris de l’insecte, encore inclus dans les tiges sèches de cette Labiée.
A. (id.) leucophaeatum Wenck. (obtusiusculum Desbr.). — Commun aux environs d’Alger, sur Salvia verbenaca L. Dans la forêt de Saint-Ferdinand, j'ai pu observer en avril de nombreuses tiges défleuries de cette sauge, creusées d’un long canal rempli de tissus macérés et brunis, fréquemment envahis par la moisissure. Les Apion adultes s’y trouvaient, prêts à sortir, et quelques-uns s'étaient déjà échappés par des trous circulaires, étagés à la base de la tige. Chez les pieds moins avancés, les parties mortifiées ne sont pas encore bru- nies ; elles renferment les nymphes, quelquefois les larves de l’insecte, qui sont d’un jaune citron; des nymphes de Chalcidiens y sont sou- vent mêlées. |
A. (i. sp.) Marseuli Wenck. — Baniou du Hodna, en avril, sur un arbuste saharien de la famille des Polygonées, le Calligonum como- sum L. — La relation entre cet Apion et le végétal est classique (Desbrochers, d'après Bedel, Le Frelon, IT, monogr., p. 64).
À. (id.) Kraatzi Wenck. — Cf. Ann. Soc. ent. Fr., [A9], p. 313 [31]. — En montagne (massif des Mouzaïa), se tient en mai sur Cytisus triflorus L'Hér.; reparaît en automne sur les Papilionacées Où il a vécu. — Vit en Provence (J. Sainte-Claire Deville in L’Abeille, XXXI, p. 145) plutôt sur Calycotome spinosa Lam.
60 P. DE PEYERIMHOFF. (74)
Phloeophthorus (IPIDAE).
P. Peyerimhoffi Eggers in Entom. Blätter, [1913], p. 239. — Dé- couvert en.janvier, près de Djidjelli, vivant dans un rameau sec de Genista numidica Spach. Retrouvé depuis dans la forêt des Mouzaïa, mort à l’intérieur des tiges de Cytisus triflorus L'Hér., et, sur les dunes de Brahim près Mostaganem, également mort dans les rameaux de Retama Bovei Spach. — Remplace en Algérie le P. rhododactylus Marsh., dont il diffère par sa ponctuation élytrale forte etbien alignée, et sa pubescence rousse.
P. maroccanus Guilleb. — Mustapha près Alger, en hiver, parfois abondant dans les rameaux secs de l’Olivier sauvage {(Olea europaea L.). C'est là peut-être une station exceptionnelle, car j'ai retrouvé l’espèce à Brahim, avec la précédente, morte dans les tiges de Retama Bovei Spach, — et à Aïn-Ourcinef près Bougie, morte également dans les tiges de Calycotome spinosa Lam. Je dois sa détermination à M. H. Eg- gers.
P. fraxini Eggers in Entom. Blätter, [1913], p. 239). — Découvert à Bougie, en janvier, dans des ramilles de Fraxinus oxyphylla Marsch. Bieb., à peine flétries, provenant d’un élagage. — Même observation que pour le précédent, et peut-être retrouvera-t-on l’insecte dans le bois des Papilionacées, où fréquentent d'habitude ses congénères. Si anormal que paraisse ce changement de régime, il offre cependant, chez les deux Scolytides, un certain parallélisme, les genres Fraxinus et Olea appartenant l’un et l’autre à la même famille botanique.
Carphoborus (I[PIDAE).
C. Perrisi Chap. — Rencontré en nombre, près de Ghardoïa (Mzab), par M. G. Seurat, dans des rameaux de Betoum (Pistacia atlantica Desf.). Au Kef (Tunisie), (M. le D' Normand prend cette espèce dans le Lentisque (Pistacia Lentiscus L.).
Hypothenemus (IPIDAE).
H. Ehlersi Eichh. — Cf. Ann. Soc. ent. Fr., [1911], p. 334 [32]. — M. H. Eggers (in litt.) conteste le bien-fondé de la réunion de cette espèce à H. aspericollis Woll., dont elle serait, d’après lui, parfaite- ment distincte.
Thamnurgus ([PIDAE).
T. delphinii Rosenh. — Massif des Mouzaïa, en mai, dans les tiges vertes et vivantes de Teucrium pseudoscorodonia Desf. Ces tiges
(7b) Coléoptères phytophages du Nord-Africain. 61
sont percées d’un trou circulaire à marge brunie, qui donne accès à une galerie axiale pleine de débris, où se tient l'adulte. Les tissus végétaux ne semblent pas réagir, et en tout cas, il n°y à pas la moin- dre apparence d’une galle ou d’un épaississement quelconques.
M. H. Eggers, à qui j'ai soumis l’insecte, affirme qu'il s’agit de T. delphinii Roseuh., espèce découverte sur une Renonculacée, essence par conséquent toute différente des Labiées, et dans des circonstances, ainsi qu’on pourra en juger, aussi précises et aussi certaines que celles rapportées à l'instant : « Das Vorkommen dieser Art ist merkwürdig und bildet ein Seitenstück zum B. Kaltenbachi. Sie findet sich namlich im Juni gesellschaîtlich in dem untern, gewôholich mit Flugsand bedeckten Theil des bei Malaga wild wachsenden Delphinium conso- lida, also wieder einer krautartigen Pflanze. Diese steht einzeln in einer westlich von Malaga gelegenen, sandigen Gegend und verküm- mert durch die Käfer, welche in Menge das Innere derselben ausfres- sen » (Rosenhauer, Die Thiere Andalusiens, 1856, p. 303) (1).
Nouvel exemple d’une espèce phytophage quittant une essence à laquelle on la croyait étroitement attachée, et exerçant son parasi- tisme bien ailleurs. — Il n’est pas sans intérêt de rappeler que dans l'Europe moyenne, c’est le T. Kaltenbachi Bach qui vit aux dépens des Labiées.
pityophthorus (IPIDAE).
P. ramulorum Perr. — Forêt de Baïnen près Alger, en septem- bre, dans les pousses annuelles de Pinus halepensis Mill. évidées par le Blastophagus piniperda L. En ce point, les deux Scolytides n’ont paru régulièrement associés dans leur parasitisme. On sait que le Blastophagus, s’il vit à l’état larvaire sous l'écorce des pins, creuse à l'état d’imago le bois des jeunes pousses, qui tombent encore vertes sur le sol. Le Pityophthorus profite du tarissement de la sève et de la résine pour s'installer dans la ramille ainsi détachée. Il s'attaque géné- ralement à la périphérie laissée intacte, mais parfois, lorsque la pousse est petite, à la partie centrale elle-même, au delà du gros canal ouvré par lautre parasite.
(1) Observation omise par Rupertsberger.
ÉTUDE SYNONYMIQUE
DES
ESPÈCES DE MICROLÉPIDOPTÈRES DÉCRITES COMME NOUVELLES PAR DUPONCHEL
par J. DE JoANNIs.
Dans les volumes de l'Histoire naturelle des Lépidoptères ou Papil- lons de France qu'il a publiés en continuation de l’œuvre entreprise par Godart, Duponchel a décrit un assez grand nombre d'espèces de Micro- lépidoptères sans donner aucune référence; il les considérait donc comme inédites. J’en relève 344. L'examen méthodique de ces espèces nouvelles, ou prétendues telles, n’a jamais été fait. Les deux seuls tra- vaux qui peuvent être cités comme des essais en ce genre sont les sui- vants. Premièrement : les célèbres monographies de Zeller sur divers groupes de Microlépidoptères dans la Linnaea entomologica, de 1846 à 4855. Zeller y discute souvent les noms donnés par Duponchel, et son témoignage est d'autant plus important que c’est celui d’un con- temporain qui s’est trouvé travailler sur les mêmes matériaux que notre auteur. J’y ferai appel plus d’une fois. Secondement : Ragonot a publié, en 1892, des Notes synonymiques sur les Microlepidoptères (Ann. Soc. ent. Fr., (18921, pp. 161-226), dont le but était de contri- buer à préparer la réédition du Catalogue de Staudinger. Il nous ap- prend là qu’il avait, sur la demande de M. le Professeur É. Blanchard, reclassé la collection de Microlépidoptères du Muséum de Paris dont la collection Duponchel forme le fond. Un bon nombre de types de cet auteur se trouvent donc là et Ragonot a traité cette collection de facon qu'il fût toujours possible de consulter et de vérifier les spé- cimens venant de cette source. Il a, conséquemment à ce travail, con-
Microlépidoptères de Duponchel. 63
signé un certain nombre de rectifications importantes dans le mémoire cité ci-dessus, particulièrement en ce qui concerne les Tortricides.
Comme on le voit, aucun de ces deux travaux ne constitue une revision d'ensemble et méthodique; c’est pourquoi j'ai cru utile de l’entreprendre. M'occupant de la préparation d’un Catalogue des Mi- crolépidoptères de France, je désirais particulièrement pouvoir uti- liser les travaux de Duponchel, le seul de nos auteurs qui ait tenté une étude d'ensemble de la Faune de France. Sa classification est assu- rément défectueuse, mais il y là une somme d'efforts à laquelle il faut rendre justice, ce qui n’a pas toujours été fait.
Parmi les 344 noms publiés par Duponchel comme inédits, K& Cata- logue de Staudinger-Rebel de 1901 en accepte 103 comme valides et appartenant à Duponchel; il faut y ajouter 12 autres noms qu'il réduit au rang de variétés mais utiles à conserver. Les 229 restants sont mis en synonymie ou même entièrement passés sous silence.
Quelques-uns en effet restent incertains, mais il est possible de pousser l'identification des espèces décrites par Duponchel beaucoup plus loin. Ajoutons que plusieurs des solutions adoptées par Stau- dinger sont certainement inexactes et doivent être corrigées.
Les deux principales sources d’information auxquelles j'ai pu avoir recours sont : d’une part, l'examen des spécimens provenant de Dupon- chel et qui font partie de la collection du Muséum de Paris et, d'autre part, lexamen des aquarelles originales ayant servi à la confection des planches de l'ouvrage, aquarelles qui sont en possession de Lord Walsingham et annexées à sa riche bibliothèque, installée depuis quelques années, avec sa collection de Microlépidoptères, au British Museum. Ces aquarelles sont fort belles et permettent de comprendre plus d’une figure douteuse. Je tiens à remercier ici M. le Professeur E.-L. Bouvier, qui a bien voulu m’autoriser à examiner la collection de Microlépidoptères du Muséum, contenant les originaux de Dupon- chel, et M. F. Le Cerf dont l’obligeance m'a grandement facilité ce tra- ail, ainsi que Lord Walsingham qui m'a permis d'étudier ses riches documents et son secrétaire M. J. H. Durrant à l’amabilité et à la science duquel je dois plusieurs des solutions des questions les plus complexes.
Il peut être bon de dire ici à quels signes se reconnaissent les exem- plaires venant de Duponchel. Le fait de cet apport lui-même nous est attesté par Guenée. Dans le tome VIII du Species général, Deltoides et Pyralites, p. 419, Guenée parle de Scoparia pyrenaicalis Dup. Après avoir expliqué pourquoi il se croit en droit de modifier ainsi le nom de pyrenaealis donné par Duponchel à cette espèce et avoir donné de celle-ci une description sommaire, il ajoute : « La ©, qui appartient au
64 J. DE JOANNIS.
Muséum (et qui y est désignée sous le nom de Vallesialis, donné par Duponchel lui-même, quoiqu’elle n’ait pas le moindre rapport avec la figure et la description de cette dernière), diffère un peu, etc. ». Or actuellement, rangés à la suite du nom Scoparia incertalis Dup., se trouvent deux insectes; chacun d’eux porte une petite paillette ronde qui a dû être découpée dans du papier glacé à la céruse comme le montre le dessus qui est maintenant brunâtre, tandis qu’en dessous se trouve écrit finement ce nom : Duponchel. L'un de ces deux exem= plaires porte, en outre, deux étiquettes : sur l’une est écrit : Scoparia pyrenaealis, et sur l'autre on lit vallesiella D. Si lon remarque que Duponchel a changé lui-même, dans son Catalogue méthodique, p. 319, le nom de vallesialis en celui de vallesiella où n’hésitera pas à recon- naître dans cet exemplaire celui dont parle Guenée : une © de pyre- naealis portant l'étiquette vallesiella (au lieu de vallesialis). Mais on pourrait dire ici que, d’après Guenée, c’est le nom seul qui a été donné par Duponchel et non linsecte. Alors tournons la page du tome VII de Guenée et lisons ceci, p. 4214, à la suite de la description de Scoparia erralis Gn. : « Je ne sais d’où vient cette espèce, qui a été donnée au Muséum de Paris, par Duponchel, sous le mauvais nom de Ramalella ». Or, à la suite du nom Scoparia erralis Gn. on peut voir un exemplaire, avec la même petite paillette ronde, brunie en dessus, et portant en dessous : Duponchel, et à l’épingle duquel sont deux éti- quettes, sur l’une est écrit : ramalella D., sur l’autre : erralis. C’est bien là l’exemplaire donné par Duponchel, étiqueté par lui (faussement) ramalella et étiqueté de nouveau, cette fois par Guenée, erralis. Nous saurons done reconnaître maintenant les exemplaires venant de Dupon- chel : ils portent cette petite paillette ronde, ancienne, brunie d’un côté et portant de l’autre : Duponch. où Duponchel. Ajoutons cependant que quelques autres faisaient partie du même apport qui n’avaient pas celte marque, Ragonot leur a mis alors une petite paillette blanche, ronde, sous laquelle il a calligraphié : Coll. Dup.. (1). : Je signalerai tout de suite un autre caractère intéressant qui montre aussi fort bien l’origine duponchélienne de nombre de ces exemplaires. Plusieurs d’entre eux portent des étiquettes spécifiques; or les noms d'auteurs inscrits là sont en accord remarquable avec l'ouvrage de Duponchel. On sait l'importance qu’avaient alors les noms èn litteris. Le véritable auteur était celui qui avait imaginé le nom et non pas celui qui lavait publié. Voici par exemple Sericoris rurestrana; Duponchel le décrit, dans le tome IV du Supplément, p. 426; il rappelle (1) J'ajoute ici que Ragonot à muni en plus tous les exemplaires de la
collection d’une paillette blanche portant, en dessous, le numéro que l'espèce possède dans le Catalogue Staudinger-Wocke de 1871.
ve
Dear ta no cg dr me di seiéttn se le Berre ere”
“ya
Microlépidoptères de Duponchel. 65 que, au témoignage de M. Parreyss, qui lui a, de Vienne, envoyé l’es- pèce, ce nom a été donné par M. Fischer von Rôslerstamm ; or dans la collection du Muséum se trouve le {ype original de cette espèce, venant de Duponchel et portant à son épingle une étiquette sur laquelle nous lisons inscrit ce nom : « rurestrana F. R. »; et c’est à chaque pas que les cas analogues se présentent, montrant la nomenclature des exem- plaires de Duponchel d'accord avec celle qu'il emploie dans son ouvrage ; on sent que c’est lui qui à étiqueté ces insectes.
On peut mème préciser encore ce point. Après avoir achevé la publication de l'ouvrage de Godart par le Supplement aux tomes qua- trième et suivants, Duponchel à publié, comme on sait, un Catalogue méthodique où il résume et revise les noms publiés dans tout l’ou- vrage. Or c'est avec ce Catalogue méthodique que l'accord des noms spécifiques de sa collection existe parfait, plutôt qu'avec l'Histoire na- turelle des Lépidoptères elle-même. Lorsque Duponchel à modifié dans son Catalogue ce qu'il avait dit antérieurement, c’est en conformité avec cette dernière expression de sa pensée que sont étiquetés les insectes qu'il a donnés au Muséum. Cest à ce point que, lorsqu'il a réuni (indüment parfois) une de ses espèces à quelque autre, le nom mis ainsi par lui-même en synonymie ne se retrouve jamais au pied d'aucun de ses spécimens, le éype est peut-être là, mais sans étiquette
qui serve à le désigner. Cette observation permet de penser que la
classification des insectes offerts au Muséum par Duponchel à dû se faire en même temps que la rédaction de son Catalogue, ou peu après en tous cas, car Duponchel est mort à peine quelques mois après Vachèvement de cet ouvrage. Ce classement à donc dû avoir lieu en 1844 ou 1845, puisque le Supplément, t. IV, a été terminé en 1844, le Catalogue méthodique en 1845 et que Duponchel est mort dans les pre- miers jours de janvier 1846.
A l’époque où Duponchel écrivait, l'étude des Microlépidoptères d'Europe était fort active. L'ouvrage de Hübner allait bientôt être ter- miné par Geyer (1841), Treitschke venait d'achever la publication com- mencée par Ochsenheimer, Die Schmetterlinge von Europa (1825-1835), Stephens (1827-1835), Curtis (1825-1840) travaillaient de leur côté en Angleterre. Tous ces auteurs reviennent souvent dans les citations de Duponchel, particulièrement Hübner et Treitschke. Mais deux autres lépidoptéristes débutaient alors, qui, travaillant en même temps que
| notre auteur, allaient se trouver fréquemment en concurrence, j'allais
dire en conflit, avec lui. Le plus grand microlépidoptériste du xix° siè-
ele, Zeller, commençait alors la longue série de ses travaux et donnait,
presque pour son début, dans l’Isis, mars 1839, son important essai de Ann. Soc. ent. Fr., LXXXIV [1915]. 5
66 J. DE JOANNIS.
classification des Tinéines, tandis que Fischer von Roslerstamm publiait (1838-1844) ses magnifiques Abbildungen, etc. Citons encore Freyer dont les Neuere Beiträge parurent de 1833 à 1858; et bientôt aussi Guenée, Herrich-Schæffer, Stainton, Frey vont entrer en scène.
Par un concours curieux de circonstances, le matériel sur lequel travaillaient Duponchel, Fischer von Rôslerstamm et Zeller, se trouvait être souvent le mème. Des relations s'étaient en effet établies entre
eux et les chasses de Mann, Anderegg, von Tischer, Kuhlwein,
Metzner, Fischer et Zeller eux-mêmes alimentaient les publications de nos trois auteurs; il en résulte parfois des cas fort compliqués et presque inextricables au point de vue de la stricte priorité.
Je rappelais plus haut le rôle que jouaient alors les noms manus- crits; à cet égard les idées de cette époque étaient fort différentes des nôtres. Un chasseur heureux capturait-il une espèce nouvelle, il la dénommait à sa guise, souvent sans la décrire; il en communiquait des exemplaires à ses amis, à ses correspondants, il en écoulait chez les marchands naturalistes, toujours en indiquant le nom « èn litteris » sous lequel il lui avait plu de désigner le nouvel insecte. Ceux qui recevaient la nouvelle espèce en publiaient parfois la description, mais le droit de l’auteur du nom manuserîft restait, et le descripteur se gardait bien de s’attribuer l'espèce à lui-même premier publicateur, ainsi que la règle moderne l’exigerait. Pour le dire en passant, c’est là -ce qui explique des cas bizarres comme Sericoris duponchelana Du- ponchel, Chauliodus staintonellus Stainton. Ce n'étaient point Dupon- chel, ni Stainton qui s'étaient dédié ces espèces, mais Costa qui avait remis sa belle espèce, prise aux environs de Naples, à Duponchel en la lui dédiant, et Millière qui avait fait une gracieuseté du même genre à Stainton. Aussi Stainton ne s’attribue-t-il point la responsabilité de cette dénomination, il dit : Chauliodus staintonellus Millière, bien que ce soit lui qui donne alors la première description de l’insecte, et de même Duponchel dit-il Sericoris duponchelana Costa.
Actuellement c’est la publication qui est considérée comme fondant seule le droit de l’auteur, c’est donc une affaire de date, une question de chronologie pure. A l’époque de Duponchel, l'étude de la nature était loin d’être répandue au point où elle l’est maintenant. Les amateurs, les spécialistes, peu nombreux, pouvaient facilement se connaître ou du moins être avisés des découvertes et des dénominations nouvelles. De nos jours, la publication est, en fait, le seul moyen qui permette à chacun de se tenir au courant de ce qui se fait dans le monde scienti- fique. La priorité par la publication est donc une règle de sagesse qui s'impose et, comme en cette matière il est impossible d’avoir deux
Microlépidoptères de Duponchel. 67
poids et deux mesures, nous devons régler les questions litigieuses de cette nature d’après les mêmes principes aussi bien dans le passé que dans Je présent.
Quand il s’agit de trancher les questions litigieuses où Duponchel se trouve en conflit avec Zeller et Fischer von Rôslerstamm, ce n’est plus seulement parfois l’année, mais le mois, peut-être même le jour de la publication qu'il faut préciser. Cela exige des recherches minutieuses que d’aucuns dédaignent et traitent avec un certain mépris. Il s’agit là assurément de détails bien secondaires au point de vue de l’étude même de la nature, mais il ne semble pas possible de s’en désinté- resser complètement si l’on désire procéder avec justice dans l’attri- bution des noms à leurs auteurs.
Dans ses premiers volumes Duponchel ne se trouve en concurrence avec personne, le tome VIIT, 2° partie (Nocturnes, tome V, 2° partie), — je ne parle ici que des volumes contenant des descriptions de Micro- lépidoptères — le tome IX {Nocturnes, t. VI) sont datés respectivement, sur le titre, de 1831 et 1834. Ces dates, comme celles que portent les titres des autres volumes, ne sauraient valoir pour l’ensemble de ces volumes. Ceux-ci paraissaient en effet par livraisons, et la date de la première livraison est parfois fort différente de celles des autres. Je n'ai pas fait de recherches spéciales sur ces deux volumes, les dates fournies par le Catalogue of the Books, Manuscripts, Maps and Drawings in the British Museum (Natural History), vol. I, E-K, Londres, 190% (article Godart), présentent pour eux toutes les garanties désirables.
Pour le tome X ({Noct., t. VII), j'ai eu déjà occasion d'exposer la ques- tion (Bull. Soc. ent. Fr., [1906], p. 154), je n’y reviendrai pas ici.
Des difficultés spéciales existent pour le tome XI et pour le Sup- plément aux tomes quatrième et suivants, que nous désignerons par Supplément, tome IV.
1° Tome XI. On trouve quelques renseignements chronologiques dans le texte lui-même qu'il paraît intéressant de noter.
A la page 229, on lit ceci : « Pendant que cet article était à l’im- pression, nous avons pris, le 28 juillet 1838, etc... »; et, p. 233, Du- ponchel cite encore une capture faite le 15 août 1838.
Une autre date plus intéressante est fournie par la page 547. Duponchel y décrit Elachista demaryella « dédiée à M. Démary, doc- teur en médecine, secrétaire de la Société entomologique de France ». Or Démary avait été nommé à cette charge le 5 juin 1839. A la séance du 17 avril 4839 (Ann. Soc. ent. Fr., [4839], Bull., p. xr), Brullé, secrétaire pour cette année-là, avait annoncé que, devant bientôt quitter Paris, il donnait sa démission. Le 8 mai suivant (ébid., p. x1v), Lefebvre fut
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élu à sa place, mais le 5 juin (ébid., p. xv) il déclara ne pouvoir accepter ce poste et à la même séance (ibid., p. xvn), Démary fut nommé secrétaire. Il donna lui-même sa démission le 1% avril 1840 (Ann. Soc. ent. Fr., [1840], Bull., p. xvr). La page 547 du tome XI à donc été rédigée par Duponchel entre le 5 juin 1839 et le 4° avril 1840, cela seul suffit à démontrer déjà que la date de 1838 qui se trouve au bas du titre ne s'applique point à tout l’ouvrage.
Ces renseignements sont assez vagues, voici quelque chose de plus précis. La Bibliographie de la France ou Journal général de l'Impri- merie et de la Librairie, etc., xxxix® année, Paris, 1840, le 21 novembre 1840, contient à la page 629 :
« 5577. Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons de France « par M. J. B. Godart; continuée par M. P. A. J. Duponchel. Tome XI. « Nocturnes, tome VIN. 14° livraison. (Fin du volume.) In-8° de « 3 feuilles, plus 2 pl. Impr. de F. Didot, à Paris. — A Paris, chez « Méquignon-Marvis père et fils. » Ainsi, ce tome XI, commencé en 1838, n’a été achevé qu’en 1840. Cette date du 21 novembre est d'ailleurs trop tardive, car sur le Registre des entrées à la Bibliothèque du Muséum dont je vais parler tout à l'heure, elle est ramenée à « oc- iobre ». En tous cas nous voyons que les quatorze livraisons du tome XI ont été échelonnées au cours des années 1838, 1839, 1840.
Or au beau milieu de cette période, paraissait, dans le numéro de l'Isis de mars 1839, le travail de Zeller cité plus haut : Versuch einer naturgemässen Eintheilung der Schaben, et si lon compare ce travail avec le tome XI de Duponchel, on constate qu'il existe un nombre considérable d'espèces décrites comme nouvelles, sous le même nom, par les deux auteurs. A qui appartient la priorité? La réponse dépend de la solution de cette autre question : quelles sont les livraisons du tome XI qui ont paru avant le mois de mars 1839, quelles sont celles qui ont paru après? Les espèces de la première série de livraisons sont à Duponchel, les autres sont à Zeller.
N'ayant pas eu à ma disposition les livraisons elles-mêmes encore dans leurs chemises d'envoi, avec leurs dates respectives, je vais exposer ici comment j'ai tenté de résoudre la question.
J'ai utilisé trois sources.
1° Le Registre des entrées à la Bibliothèque du Muséum d'histoire naturelle de, Paris;
2 Les Registres du Dépôt légal aux Archives nationales (°);
(1) A Litre de renseignement, voici les cotes des Registres du Dépôt légal que j'ai consultés. La cote générale est F1$ 111", à laquelle s'ajoutent les numéros suivants : — 25, Dépôt de Paris, 1838, 1° semestre; — 26... 1838, 2° semestre ; — 97, 1839, 1° semestre; — 28,... 1839, 2° semestre; — 29,.. 1840,
Microlépidoptères de Duponchel. 69
3° La Bibliographie de la France.
Pour le dire tout de suite, cette dernière source se trouve dans le cas actuel singulièrement incomplète. Jai cité tout à l'heure la mention qu'elle fait de la 14° livraison du tome XI, c’est la seule de tout ce volume qu'elle signale. Aucune citation relative à Duponchel ne se trouve dans les années 1836, 1837, 1838, 1839, et les fiches d’entree à la Bibliothèque nationale sont également muettes.
Voici le tableau des dates fournies par ces diverses sources pour le tome XI :
BIBLIOGRAPHIE LIVRAISON! REGISTRE DU MUSEUM REGISTRES DU DÉPÔT LÉGAL DE LA FRANCE
| oo | ne een
17 juillet 1838. 10 juillet 1838 (1 feuille). 8 septembre. 19 septembre (1 feuille). 25 octobre. . 17 octobre (1 feuille). 30 novembre 29 novembre (1 feuille). 30 novembre. 30 janvier 1839 (2 feuilles). 20 juin 1839. 5 mars (1° et6°) (1)(2 feuilles). 20 juin. 21 mai (2) 19 août (6°, 7°, 8°)(2).116 août (1 feuille). 25 janvier 1840. 3 décembre ({ feuille). octobre. 26 février 1840 (4 feuilles). octobre. 11 mai (4 feuilles). octobre. 13 juin (4 feuilles). octobre. (*) octobre. (*) 21 nov. 1840 (3 feuilles).
Ces dates, toutes précieuses qu'elles sont, ne résolvent pas entière- ment la question. Quel était le contenu de chaque livraison? C’est en
1°" semestre; (le 2° semestre de 1840 manque); — 30, 1841, 1 semestre : (je n'ai pas consulté 31 qui doit être 1841, 2° semestre); — 32,... 1842, 1°r se- mestre; — 33,... 1842, 2° semestre, ouvrages non périodiques ; — 34,... 1843, ouvrages non périodiques; — 35,... 1844, ouvrages non périodiques; — 36... 1845, 1° semestre, ouvrages non périodiques; — 37, 1845, 2° semestre, ouvrages non périodiques.
(1) Mention portée par le Registre et qui rend obscure la portée du chiffre de « 2 feuilles ».
(2) Aucune mention du nombre de feuilles.
(3) Cette mention est assez difficile à comprendre, étant données les deux entrées précédentes des 6° et 7° livraisons.
(4) Le Registre du 2° semestre de 1840 fait défaut aux Archives nationales.
70 J. DE JOANNIS.
effet ce qu’il faudrait savoir. Sans doute les Registres du Dépôt légal indiquent pour plusieurs le nombre des feuilles, mais les lacunes sont trop graves pour permettre d'établir une correspondance précise entre ces nombres et les 4j signatures que composent les 720 pages du volume. Le seul fait qui me paraît fournir un éclaircissement est celui-ci : les premières livraisons paraissent avoir été beaucoup moins chargées que les dernières ; les quatre premières sont dites comporter respectivement chacune une feuille, tandis que pour les quatre dernières dont nous possédons les chiffres nous voyons : 4, 4, 4 et 3 feuilles. Il semble donc que si l'on imagine une répartition égale des 720 pages du volume entre les 14 livraisons, on s'expose à avancer des dates et non à en reculer. Distribuons done, par fiction, les 720 pages en 14 livraisons et voyons ce que contiendraient les six premières, puisque la sixième ayant été déposée le 5 mars 1839, on peut admettre avec vraisemblance que ces six premières livraisons, et elles seulement, ont paru avant le numéro de l’Jsis de mars 1839. On arrive ainsi au chiffre de 308 pages qui, au maximum, auraient paru avant mars 1839. Or les seules espèces décrites à la fois par Zeller et Duponchel et qui se trouvent dans ces 308 pages sont :
Gelechia velocella, décrite par Duponchel, p. 287, Acanthophila alacella, p. 296, Gelechia electella, p. 307,
Ajoutons-y : Teleia alburnella, p. 309.
Par une bizarrerie inconcevable, le Catalogue de Sftaudinger-Rebel attribue l’une de ces quatre espèces à Zeller (G. electella) et les trois autres à Duponchel. Il n’y à pourtant aucun doute que si electella appartient à Zeller, alburnella lui appartient aussi.
J'ai dit que l'apparition des 308 premières pages avant mars 1839 constituait un maximum et j'ai dit aussi pourquoi je pense que ce maxi- mum n'a pas dû être atteint et voyant que la première de ces quatre espèces ne précède la page 308 que de 20 pages, il me semble probable que, de fait, toutes les quatre ont dû être publiées par Zeller avant de paraître dans l'ouvrage de Duponchel. Ce chiffre de 308 est d’ailleurs évidemment fictif; car le nombre contenu dans chaque livraison était forcément un multiple de 16. La page 308 fait partie de la 20° signature (303-320). Si l’on admet que dix-huit signatures sont entrées dans la composition des six premières livraisons, alors velocella seul appar- tiendrait à Duponchel; dix-neuf signatures lui donneraient en plus alacella ; faudrait vingt signatures pour lui donner electella, et alors alburnella S'y trouverait en même temps. — La première espèce
+
Microlépidoptères de Duponchel. 71
décrite par les deux auteurs qui vienne après celle-ci est Deuglasia transversella décrite par Duponchel à la page 442. Il n’y a pas lieu de la discuter ni les suivantes, elles appartiennent certainement à Zeller. | Telle est la solution que jadopterai pour le tome XI, jusqu'à plus ample informé, elle se résume en ceci : foutes les espèces décrites à la fois par Zeller dans sis, mars 1839, et Duponchel dans le tome XI me paraissent devoir être attribuées à Zeller.
2 Supplément, tome IV. Ce volume est daté de 1842 sur Le titre.
—_ Dans le texte on trouve quelques points de repère. La page 41 cst
rédigée en mars 1842, les pages 84 et 87 en avril 1842, la page 523
le 27 septembre 1843. Un Avis essentiel faisant partie de la 36° et der-
— nière signature est daté du 25 janvier 184% L'ouvrage a donc paru
— aucours des années 1842, 1843 et 1844. Il a paru en 12 livraisons pour lesquelles j'ai relevé les dates suivantes :
4 = =" = LIVRAISON REGISTRE DU MUSEUM REGISTRES DU DEPOT LEGAL
24 mai 1842 26 mai 1842 (feuilles 1 et 2) 25 juin 28 juin feuilles 3 et 4) = 3° 5 août 4 août feuilles 5, 6. 7) 16 décembre 1843 14 septembre (feuilles 8 à 10) 23 novembre (feuilles 11, 12, 13 12 janvier 1843 (3 feuilles) 18 février (feuilles 17 à 19) : » ; mai (feuilles 20 18 juin feuilles 22 à » 18 août (2 feuilles) » 31 octobre (1 feuille] mars 1845 25 mars 1844 (5 feuilles)
Ici les documents sont plus complets, mais encore imparfaits. Nous voyons mentionnées 32 feuilles, or le volume contient 34 signatures complètes de 16 pages, un cahier (35) de 8 pages, et un cahier (36 de 4 pages. Il y a donc un écart de 4 signatures entre les inscriptions au Dépôt légal et la réalité. Mais cet écart peut d’abord être réduit à trois. Le Journal de la Librairie, toujours très incomplet en ce qui concerne cet ouvrage, mentionne en 1844, à la date du 30 mars. “p. 157, sous le n° 1636 : « Supplément... Tome IV. Nocturnes. Dou- « zième livraison. In-8° de 4 feuilles 3/4 plus 2 planches.
12 J. DE JOANNIS.
« Fin du tome IV du Supplément, qui aura 81 livraisons. Celle qui « est annoncée aujourd’hui doit être la 68. »
Ainsi cette douzième et dernière livraison que le Dépôt légal dit être composée de à feuilles est dite ici n’en contenir que 4 3/4; l'accord paraîtra suffisant. Mais examinons un peu le volume. Tout d’abord je retrouve les 3/4 de feuilles dans les signatures 35 (8 pages) et 36 (4 pages); quant aux « 4 feuilles », ce sont nécessairement les signa- tures 31-34; elle contenait donc en réalité six signatures et non cinq. J'observe par ailleurs que les numéros des signatures sont spécifiés jusqu’à la 24° inelusivement; il est vraisemblable que ces chiffres sont exacts, on peut se tromper plus facilement en effet dans le compte des signatures que dans linscription du détail de leurs numéros. L'erreur doit donc exister après la 9° livraison, et comme le Journal de la Librairie nous détaille la douzième, c’est sur la 10€ et la 11° que doit porter l'erreur. Or la 12 livraison commence à la 31° signa- ture, les 10° et 11° doivent donc contenir les signatures 25 à 30, c’est-à-dire six signatures. Le Dépôt légal n’en mentionne eependant que trois, on est done amené à conclure que les trois autres devaient s’y trouver également.
Telles sont les déductions qui me semblent résulter de l'examen des documents que j'ai pu consulter.
Dans ce volume, Duponchel se trouve en conflit parfois avec Zeller et Fischer von Rôüslerstamm, mais chaque cas demandera à être exa- miné à part.
Avant de quitter cet aride sujet, je consignerai ici le résultat de mes recherches concernant le Catalogue méthodique de Duponchel. Il porte sur le titre la date de 1844. Qu'en est-il au juste?
Dans la Biologia centrali-americana, Zoology, Lepidoptera, Tineina, par Lord Walsingham, part cexir À, Février 1943, p. 222, M. J. H. Durrant à consigné un renseignement qui lui a été fourni par l’émi- nent bibliographe M. C. Davies Sherborn. Voici ce qu’il dit : « [It does not appear to be generally known that Duponchels Catalogue was published in three parts :
livr. 1 : pp. 1-vut + 1-64 (1844. — 2: pp. 65-296 (1845). — 8: pp.ix-xxx (-xxx1) + 297-523 (1846). Mr C. Davies Sherborn has kindly supplied these data. — Drnt.] »
Je ne connais pas les faits d’après lesquels M. C. D. Sherborn a obtenu ces dates, mais je crois que les documents qui suivent établis- sent absolument que l'ouvrage a été terminé en 1845.
bar.
Microlepidoptères de Duponchel. 73
Je relève d’abord le fait suivant : dans les Annales de la Société entomologique de France, 1845, séance du 13 août, p. Lix, parmi les Ouvrages offerts on trouve : « Catalogue méthodique des Lépidoptères d'Europe, distribués en familles, tribus et genres, etc., par M. Dupon- chel. — 1 vol. in-8°. Offert par l’auteur. » Il ne semble guère vrai- semblable que Duponchel ait offert un volume inachevé. Son Catalogue a donc dû être publié intégralement à la date du 13 août 1845.
Que disent sur ce point les Registres du Muséum et du Dépôt légal?
Il faut d’abord observer que ce Catalogue à été annoncé comme faisant partie du Supplement, tome IV. Ce volume (Suppl. L. IV) devait avoir 20 livraisons ; ce chiffre de 20 livraisons est annoncé par Dupon- chel lui-même : 1° dans un Avis placé en tête de la 25° et dernière livraison du Supplément, t&. II : « Je me trouve obligé de donner un quatrième volume, qui se composera de vingt livraisons ou quarante planches et quarante à cinquante feuilles de texte dont vingt au moins seront absorbées par le Catalogue méthodique qui le terminera »; 2° dans l’Avis essentiel qui termine le tome IV du Supplément où il est dit que ledit volume (Suppl., tome IV) se compose de 12 livraisons tandis que le Catalogue en aura 8.
Voyons maintenant les Registres. Au Muséum, les vingt livraisons sont indiquées sans interruption ni indication spéciale, mais aux Ar- chives, la 13° livraison porte la mention explicite : Catalogue métho- dique, c’est en effet la première des 8 livraisons qui le composent. Voici maintenant les dates fournies par ces Registres, elles font suite à celles données plus haut pour les douze premières livraisons qui constituent le Supplément, tome IV.
LIVRAISON REGISTRE DU MUSEUM REGISTRES DU DÉPÔT LÉGAL ne OS
mars 1845 12 juill. 1844 Catalogue méthodique (3 f%) 25 septembre — (2 tres)
21 novembre — (a fes
25 mars 1845 Le (2 {ues)|
17 juin 4 juillet _ (4 fes) août 5 août (ai fes) octobre 13 octobre
) »
(12 fus)
J'ajoute que la Bibliographie de la France, 1845, n. 38, samedi 20 septembre 1845, p. 490, mentionne l'apparition du Cataloque me-
74 « J. DE JoANNIS.
thodique, etc. etajoute : « In-8° de 37 feuilles 1/4 ». Or le nombre des feuilles relevées au Dépôt légal est de 38, ce qui revient évidemment au même, le dernier quart de feuille ayant pu être compté là pour une feuille distincte. Donnons encore ce détail que le Registre du Mu- séum mentionnant l’arrivée en octobre des 19° et 20° livraisons ajoute : « fin du T. 4. (Tables) ».
Tous ces renseignements concordent entièrement pour affirmer que le Catalogue méthodique a été achevé de publier, offert à la Société entomologique, expédié à la Bibliothèque du Muséum, remis au Dépôt légal, mentionné aux entrées de la Bibliothèque nationale en 1845. De plus, il a paru en huit livraisons et non en trois; il se peut qu'il ait été envoyé à certaines bibliothèques, hors de France notamment, en trois fois, mais les documents français montrent à l'évidence le nombre des livraisons originales.
Je n’entrerai pas ici dans la répartition des pages entre 1844 et 1845, la composition des livraisons me paraissant impossible à établir en l’absence de documents positifs. Mais que cette publication se soit étendue sur 1846, c’est ce que l’on ne peut admettre. J’ai tenu à par- courir encore le Registre du Dépôt légal du premier semestre de 1846, aucune mention de livraison de cet ouvrage n’y est consignée, et puis, qu’on ne l’oublie pas, Duponchel est mort le 10 janvier 1846.
Passons maintenant en revue les espèces décrites par Duponchel comme inédites. Je suivrai l’ordre dans lequel il les a publiées.
Pour chacune j'indiquerai entre crochets [ ] le numéro du Catalogue Staudinger-Rebel auquel elle doit être rapportée et j'aurai soin d’indi- quer aussi les exemplaires venant de Duponchel qui figurent dans la collection de Microlépidoptères du Muséum de Paris. Parfois leur au- thenticité est quelque peu douteuse ou leurs étiquettes comportent des erreurs évidentes, je signalerai toujours l’état de la question dans ces divers cas. J’indiquerai toujours de façon rigoureusement exacte la façon dont sont libellées les étiquettes qui se trouvent aux épingles de ces insectes. Il serait bien osé de ma part de penser qu'aucune omission, aucune erreur ne m'ait échappé. J'espère tout au moins concourir à en redresser un plus grand nombre.
Tome VIII, 2° partie (Nocturnes, t. V, 2° partie).
Cledeobia provincialis, p. 74, pl. 214, fig. 3. — Le Catalogue de Stau- dinger-Rebel en à fait une variété de GZedeobia bombycalis Schiff, 1893 a].
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Microlépidoptères de Duponchel. 75
Cledeobia graccalis, p. 76, pl. 214, fig. 1. — Duponchel, Suppl, t. IV, p. 397, a lui-même mis ce nom en synonymie de G. moldavica Esp. Staudinger l’a suivi, [891].
Nymphula unipunctalis, p. 166, pl. 221, fig. 5, et Nymphula bipunc- tatis, p.167, pl. 221, fig. 6. — Duponchel a lui-même, Cat. méth., p.203, considéré ces deux formes comme des variétés de Phlyctaenodes nudalis Hb., Staudinger l’a suivi, [1058]. Ces formes sont bizarres, je ne les ai jamais vues nulle part en nature, elles provenaient des envi- rons de Montpellier et seraient intéressantes à retrouver.
Asopia aetnealis, p. 199, pl. 233, fig. 4. — Duponchel, Cat. méth., p. 201, met ce nom en synonymie de Stenia punctalis Schiff, [931], s’excusant d’avoir redécrit cette espèce parce que la figure de Hübner est défectueuse.
Asopia ornatalis, p. 207, pl. 223, fig. 8. — Ercta ornatalis Dup.,
[987].
Pyrausta pudicalis, p. 212, pl. 224, fig. 1. — Tegostoma pudicalis Dup., [1288].
Pyrausta virginalis, p. 216, pl. 224, fig. 3. — Staudinger a fait de cette espèce une simple variété de Pyrausta sanguinalis L. et il la classe à la suite de la forme nommée awroralis par Zeller. Cette déci- sion me semble inadmissible. Pyrausta virginalis Dup. doit être con- sidérée comme une espèce distincte de sanguinalis L., c'était déjà l'opinion de Herrich-Schæffer, et auroralis Zeller s’y rattache comme une simple variété. Ce qui distingue cette espèce de sanguinalis L., c'est, à mon sens : 1° la taille, plus grande; 2 et surtout la sup- pression complète de la région jaune à la base de la frange aux ailes supérieures. Toutes les formes de sanguinalis ont une réserve jaune vif à l’extrémité de l'aile supérieure, le long de la frange; vérginalis à la dernière bande rose en continuité de couleur avec la frange. Ce caractère est fort net; 3° les ailes inférieures sont un peu plus fon- cées chez virginalis. Cette espèce me paraît beaucoup plus voisine de pellicalis Stgr. que de sanguinalis, si même pellicalis Stgr. n’en est pas une simple variété à peu près entièrement envahie par la teinte rose. Il faudrait donc, dans le Catalogue Staudinger-Rebel, conserver après sanguinalis L., la seule variété haematalis Hb., puis, insérer un n. [1245 bis] :
virginalis Dup.,t. VIII, p. 216, pl. 224, fig. 3.
var. a. auroralis Z., Is., 1847, col. 645.
Cette variété est beaucoup moins vivement colorée que virginalis.
Pyrausta pygmaealis, p. 225, pl. 224, fig. 7. — N'est autre que
76 J. DE JOoANNIs.
le Pyrausta obfuscata Sc., ainsi que Staudinger l'indique, [1256].
Pyrausta moestalis, p. 228, pl. 224, fig. 9. — Staudinger l’a rattaché à la var. b. ostrinalis Hb., de Pyrausta purpuralis L., [1251 b]. La forme décrite par Duponchel parait en effet être un exemplaire très noir et fatigué de cette variété.
Pyrausta siculalis, p. 240, pl. 225, fig. 8. — Rattaché par Staudinger. à la var. stygialis Tr. de Noctuelia floralis Hb., [1291 a].
Eudorea vallesialis, p. 28%, pl. 229, fig. 3. — Avec la liberté que l’on prenait jadis, Duponchel, dans son Catalogue méthodique, p. 319, a remplacé ce nom par vallesiella. J'ignore pourquoi Zeïler (Linn. ent. I, p. 300) a changé ce nom en valesialis que Staudinger et d’autres ont adopté. Le Valais se dit en latin Vallis pennina ou Vallensis pagus (Deschamps, Dict. de Géogr. anc. et mod., Paris, 1870). I faut dire : Scoparia vallesialis Dup., [961].
Eudorea incertalis, p. 286, pl. 229, fig. 4. — Il n’est pas possible de parler de cette espèce sans parler en même temps de celle que Du- ponchel a décrite sous le nom d’Eudorea pyrenaealis, Suppl., t. IV, p. 115, pl. 60, fig. 2 à, b. Je les examinerai donc ensemble ici.
Dans le travail cité plus haut, Ragonot nous dit (loc. cit., p. 164) que la collection Duponchel contenait, sous le nom d’incertalis, trois exemplaires : « mais, dit-il, ce n’est qu’une variété plus grande et plus pâle d’ambigualis Tr. L'espèce connue généralement sous le nom d’in- certalis doit porter celui de pyrenaealis Dup. ». Le Catalogue de Stau- dinger-Rebel s’est conformé à ce verdict : le nom d’éncertalis Dup. est perdu dans la synonymie de Scoparia ambigualis Tr. (n. 949) et le nom de pyrenaealis Dup. est inscrit au n. 951 avec, comme synonyme, l’incertalis de Zeller, Herrich-Schæffer et Guenée.
Ce jugement me parait devoir être absolument réformé.
Au Muséum, Ragonot a réglé les choses autrement. Sous l'étiquette incertalis Dup. se trouvent deux exemplaires venant de Duponchel, deux des trois mentionnés par Ragonot vraisemblablement, et qui sont des pyrenaealis typiques avec la large bande centrale noire, nous les appellerons 1 et 2. Le 3° exemplaire, je l’appellerai 3, se retrouve parmi les ambigualis Tr., c’est en effet un ambigualis pâle et il est classé là comme : var. éncertalis Gn. Notons bien qu'aucun de ces trois exemplaires ne porte le nom d’incertalis de la main de Dupon- chel (1). L'un des deux premiers, nous l’avons dit plus haut, porte
(1) Ajoutons ici, pour être complet, qu’un autre exemplaire venant de Du- ponchel, appartenant à l'espèce Scoparia phaeoleuca Z., porte l'étiquette : incertellal. L'erreur est telle qu'on est en droit de la négliger; nous avons vu déjà plusieurs étiquettes très inexactes dans ce genre Scoparia.
Microlépidoptères de Duponchel. pi.
l'étiquette fantaisiste de vallesiella D. de la main de Duponchel, les autres n’ont pas d’étiquette spécifique. Il est done impossible d'affirmer que le vrai type d’incertalis soit là présent. Examinons donc figures et descriptions.
La figure d’incertalis (pl. 229, fig. 4) ne représente certainement pas un ambiqualis, surtout pas un ambiqualis pàle! Elle n’est certaine- ment pas faite d'après l’exemplaire 3 cité tout à l'heure. Celui-ci n’est donc bien sûr pas le type, et Ragonot, et avant lui Guenée, ont com- mis une confusion en parlant d’éncertalis d'après cet exemplaire. Qu'est devenu le type? je l’ignore, il en manque d’ailleurs bien d'autres, notamment celui de vallesialis Dup., dans ce même genre Scoparia. La figure d’éincertalis représente une espèce à côte droite, apex prononcé, bord externe assez droit, ambigualis, au contraire, a les contours plus arrondis; les dessins d’incertalis sont représentés épais et lourds, ceux d’ambigualis sont beaucoup plus déliés ; les lignes blanches iransversales, notamment la plus proche de la base, sont droites dans leur ensemble chez éncertalis; elles sont arquées chez ambigqualis.
Zeller connaissait bien l'espèce de Duponchel qu’il admet et décrit (Linn. ent., 1, 1846, p. 279) et malgré quelques critiques de détail, il affirme que : « Uebrigens ist die Identität meiner und Duponchels Art « ausser jedem Zweifel ». Il ne parle pas de pyrenaealis Dup., la chose est assez singulière.
Herrich-Schæffer arrive ensuite. IL cite dans sa table générale Sc. pyrenaealis Dup., mais ne lui consacre aucun texte. Il parle seulement d'incertalis Dup. et le figure deux fois (les citations de Staudinger sont ici tout à fait en défaut) : une fois parmi les Tinéides, pl. 17, fig. 118, et cette figure s'accorde remarquablement avec éncertalis Dup., pl. 229, fig, 4, une seconde fois parmi les Pyralides, pl. 22, fig. 156, et cette figure s’accorde alors avec celle de pyrenaealis Dup., pl. 60, fig. 2 à, b.
Et c’est là la vraie solution; éncertalis Dup. est une bonne espèce, de la région méditerranéenne, à dessins épais et variables d’étendue, susceptibles d’envahir tout l’espace médian et c'est cette dernière forme extrême qui a reçu le nom de pyrenaealis Dup.
Guenée s’est mépris au contraire sur ce nom. Il décrit, Spec. gen., VIII, Delt. et Pyr., p. 420, nne variété d’ambigualis Tr. qu'il désigne par À et il y rapporte, avec un point d'interrogation, éncertalis Dup. « Je crois, dit-il, que l’éncertalis de Duponchel n’en est qu’un individu très grand et très bien écrit ». Il déclare d’ailleurs (ébid.) que l’incer-
78 J. DE JOANNIs.
talis de Zeller n’est pas la même espèce (!). Guenée a-t-il été influencé par l’exemplaire 3? il est certain qu’il a examiné les Scoparia venant de Duponchel et qui sont au Muséum de Paris, nous en avons vu des preuves plus haut; cela expliquerait ses hésitations. En tous cas, il n’y à pas le moindre doute pour moi : Duponchel avait sous les yeux
pr
autre chose que cet exemplaire 3 quand il a décrit et figuré son éncer- «
talis. Son exemplaire original venait de Corse; son type de pyrenaealis venait des Pyrénées orientales, Zeller ajoute la Sicile, Herrich-Schæf-
fer la Turquie, et l’on reçoit en effet de tout le littoral méditerranéen “
des exemplaires qui n’ont rien à faire avec ambigualis Tr. et ré- pondent bien au contraire aux éncertalis et pyrenaealis de Duponchel avec les transitions de l’un à l’autre.
Donc : éncertalis Dup. doit être supprimé au n. 949, il faut y laisser seulement : incertalis Gn (nec. Dup.), p. 420; puis, le n. [951] du Catalogue de Staudinger-Rebel doit être modifié comme suit :
Scoparia incertalis Dup., Hist. nat. Lép., VIT, 2° p. (Noct., V, 2 p.), 1831, p. 286, pl. 229, fig. 4; Zell., Linn. ent:, I, p. 279, pl. IL, fig. 4; H.-S., Syst. Bearb., t. IV, p. 45; Tin., pl, 17, fig. 118; Gn., Spec. gén., VII, Delt. et Pyr., p. #19; incertella, Dup., Cat. méth., p. 319.
var. a. pyrenaealis Dup., Hist. nat. Lép., Suppl., 1. IV, 1849, p. 115, pl. 60, fig. 2 a, b [disco infuscato]; pyrenacella Dup., Cat. méth., p. 320; éncertalis, H.-$., Pyral., pl. 22, fig. 156; pyrenaicalis Gn., Spec. gen., VIN, Delt. et Pyr., p. M9.
NB. — Hübner, Verzeichniss, p. 368, n. 3537, a donné le nom d’incer- talis à une variété de Nomophila noctuella, dans le genre Nomophila, qui ne peut donc point invalider le nom donné par Duponchel.
Cledeobia borgialis, p. 302, pl. 230, fig. 4. — Actenia borgialis Dup., [8901].
Cledeobia massilialis, p. 304, pl. 230, fig. 5. — Constantia massi- lialis Dup., [873].
Cledeobia corsicalis, p. 306, pl. 230, fig. 6, 7. — Metasia corsicalis Dup., [1126].
Scopula bourjotalis, p. 313, pl. 231, fig. 4. — Duponchel en a parlé
(1) La description de Zeller concorde bien avec celle de Duponchel; la figure qu'il donne, pl. II, fig. 4, concorde bien aussi pour les dessins, mais
pas du tout pour la coupe de l'aile; Herrich-Schæffer critique d’ailleurs ces
figures de Zeller. Celui-ci à noté spécialement et justement la largeur de la bordure noirâtre extérieure de la ligne blanche antémédiane; ce caractère est important, c'est une amorce de Ja bande noire discale de pyrenaealis.
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Microlépidoptères de Duponchel. 79
une seconde fois, Suppl. t. IV, p. 381, pl. 80, fig. 9. Duponchel fait ob- server à cette seconde place que son espèce décrite en 1831 à été dé- crite de nouveau par Treitschke, en 1835, sous le nom de badialis. Guenée a réuni ces deux noms à cruentalis Gey., Zutr., 721, 722. Duponchel, qui consultait si soigneusement Hübner, ne parcourait vraisemblablement pas le Zuträge. Au Catalogue Staudinger-Rebel : Phlyctaenodes cruentalis, Gey., [1066].
Scopula ferraralis, p. 317, pl. 231, fig. 6. — Variété à dessins obso- lètes de Pionea institalis Hb., [1137 a]. Le type faisait partie de la collection Letebvre.
Botys bruguieralis, p. 320, pl. 232, fig. 3. — Stenia bruguieralis Dup., [930].
Botys perpendiculalis, p. 324, pl. 232, fig. 5. — Cette espèce reste énigmatique. Staudinger l’a classée comme Sylepta perpendiculalis Dup., [993]. Au témoignage de Guenée, un seul exemplaire est connu, et il en a donné une bonne figure, Delt. et Pyr., pl. 3, fig. 12. Cette espèce me semble ne pas avoir été retrouvée, et j'ignore pourquoi on en a fait un Sylepta. Cet exemplaire unique avait été pris, d’après Duponchel, par A. Lefebvre, à Sollier-le-Pont, entre Hyères et Toulon; Guenée ajoute : en 1823.
Botys catalaunalis, p. 330, pl. 232, fig. 8. — Antigastra catalau- nalis Dup., [1072]. C’est à tort que Duponchel a douté de la validité de cette espèce et l’a identifiée (Cat. méth., p. 208) avec Pyrausta ci- lialis Hb. dont elle diffère absolument.
Botys lutealis, p. 331, pl. 233, fig. 1. — Variété de Pyrausta flavalis Schiff., [1205 a]; ici Duponchel avait eu raison en signalant cette synonymie (Cat. méth., p. 207).
Botys isatidalis, p. 336, pl. 233, fig. 3. — Noctuelia isatidalis Dup., [1303].
Hydrocampa rivulalis, p. 341, pl. 233, fig. 5. — Nymphula rivu- lalis Dup., [911].
Hydrocampa ramburialis, p. 343, pl. 233, fig. 6. — Diasemia ram- burialis Dup., [1069].
Ennichia monspessulalis, p. 349, pl. 233, fig. 9. — Encore une espèce dont Duponchel a douté à tort après coup. Dans son Catalogue metho- dique, p. 322, il prétend la rattacher à son aethiopella. Ragonot, dans sa Monographie des Phycitinae, à indiqué leurs différences ; le nom doit rester : Asartodes monspessulalis Dup., [479].
80 J. DE JOANNIS.
Pirausta intermedialis, p. 350, pl. 234, fig. 1, 2. — Variété de Py- rausta cespitalis Schiff., [1241 a].
Pirausta fimbriatralis, p. 352, pl. 234, fig. 3. — Et non pas fim- briatalis comme l'usage s’est établi depuis l'erreur commise par Herrich- Schælfer (cf. Bull. Soc. ent. Fr., [1906], p. 155). Duponchel lui-même, hélas! avait donné le mauvais exemple : à la table de son Catalogue méthodique, p. 484, cette même faute est commise, le texte, p. 208, donne d’ailleurs le nom correctement. Donc il faut écrire : Pionea fimbriatralis Dup., au n. [1139] du Catalogue Staudinger-Rebel.
Pirausta conversalis, p. 353, pl. 234, fig. 4, 5. — C’est un syno- nyme de Noctuelia floralis Hb., [1291].
Pirausta rhododendronalis, p. 363, pl. 235, fig. 5. — Pyrausta rho- dodendronalis Dup., [1233].
Scopula flagellalis, p. 370, pl. 236, fig. 1, 2. — C’est Phlyctaenodes turbidalis Tr., [1048]. La ligne postmédiane est maculaire, obsolète aux extrémités et un peu moins inclinée dans l’ensemble que chez le type ordinaire de turbidalis. Guenée observe, Delt. et Pyr., p. 384, que cette forme assez singulière n'avait pas été retrouvée depuis Duponchel; il supposait d’ailleurs que la figure donnée par celui-ci était un peu exagérée.
Asopia fulvocilialis, p. 375, pl. 236, fig. 6. — Herculia fulvocilialis Dup., [846].
Botys nemausalis, p. 377, pl. 236, fig. 7. — Cybolomia nemausalis Dup., [1076]. Duponchel avait eu à son sujet une étrange illusion, il a mis, dans son Catalogue méthodique, p. 316, ce nom en synonymie de Platytes cerusellus Schiff.
Le Catalogue Staudinger-Rebel y rattache argillacealis Z. Cette sy- nonymie me semble bien douteuse. Herrich-Schæffer, parlant de cette dernière espèce, s'exprime ainsi : « Nemausalis Dup. pl. 236. 7. passt « doch fast eher hieher als zu Crambus cerusellus, wohin Dup. selbst « sie in seinem Catal. method. zieht. Die schwärzliche Mittelbinde der « Hinterflügel widerspricht der Vereinigung mit Argéllacealis » (t. IV, p. 41). I signalait donc un rapprochement, non une synonymie. Le vrai nemausalis Dup. me paraît avoir été retrouvé authentiquement dans le midi de la France depuis quelques années; le type d’argilla- cealis Z., que j'ai vu à Londres, me paraît bien distinct. Je ne puis qu’in- diquer iei la question sans la résoudre.
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Microlépidoptères de Duponchel. 81
Tome IX (Nocturnes, t. VI).
Tortrix laviceana, p. 83, pl. 239, fig. 4. — Tortrix forsteranaF., 11576]. Duponchel avait déjà mis ce nom (Cat. méth., p. 286) en sy- nonymie d’adjunctana Tr. qui est bien forsterana F.
Tortrix flavana, p. 87, pl. 239, fig. 6. — C’est Gacoecia unifas- ciana Dup., [1528]; flavana avait déjà été employé dans le genre
_Tortrix par Hübner (Tortr., pl. 25, fig. 457); il ne peut donc être con-
servé. Il est bien bizarre que Duponchel, dans son Cat. méth., p. 286, ait considéré son flavana comme une variété de Pandemis ribeana Hb.
Tortrix alphonsiana, p. 93, pl. 239, fig. 9. — Variété de Olethreutes profundana F., [1886]. Le type existe au Muséum de Paris, il porte l'étiquette : alphonsiana Dup.
Tortrix hermineana, p. 102, pl. 240, fig. 5 a, b. — Tortrix pronu- bana Hb., [1573]. Duponchel dit que c’est un c', mais c'est certaine- ment une Q.
Tortrix unicolorana, p. 103, pl. 240, fig. 6. — Conservé sous le même nom, [1582].
Glyphiptera ulmana, p. 438, pl. 242, fig. 7. — C’est la même forme que Guenée à renommée parisiana (Index, p. 8) en disant : « Nomen Ubnana alias impensum ». Le Catalogue Staudinger-Rebel répète « nom. praeocc. ». Mais cette décision n’est pas fondée. Hübner à bien nommé une autre espèce wlmana (1818-1821), mais il l'avait placée dans le genre Tortrir, tandis que Duponchel plaçait la sienne dans le genre Glyphiptera. Le D' J. Kennel (Die Palaearkt. Tortr., asc. I, 1908, p. 84) a rendu justice à Duponchel en rétablissant ce nom. Il faut donc dire au n. [1457 a] du Catalogue Staudinger-Rebel : A calla boscana F. var. gen. aëest. wlmana Dup. L’exemplaire de Duponchel existe au Muséum marqué : wlmana, avec trois autres exemplaires venant de la même source, mais sans nom spécifique.
Notons ici que le Catalogue Staudinger-Rebel ne tranche pas toujours les cas analogues d’après les mêmes principes, exemple : voici Acalla variegana Schiff., publié en 1776; bien des années après, Hübner publie Olethreutes variegana; pourquoi le Catalogue Staudinger-Rebel n’é- carte-t-il pas ce second nom en disant « nom. praeocc. » ? Et ce qui est plus grave ici, c’est que ces deux auteurs ont tous les deux placé leur variegana dans le genre Tortriæ, Le nom de Hübner était alors réelle- ment préoccupé, il devrait par conséquent être remplacé.
Peronea lefebvriana, p. 163, pl. 244, fig. 6. — Synonyme de Acalla cristana Schiff., [1441].
Ann. Soc. ent. Fr.. LXXXIV [1915].
82 J. DE JoANNIs.
Peronea lorquiniana, p. 165, pl. 244, fig. 7. — Acalla lorquiniana
Dup., [1481].
Je n’examine pas, règle générale, les espèces publiées par Dupon- M
chel avec des déterminations inexactes; mais ici cet examen s'impose, comme on va le voir :
Sericoris textana, p. 223, pl. 246, fig. 8. — Duponchel renvoie ici à Hübner, pl. 49, fig. 307-309, et à Frœlich, p. 54, n. 115. Le nom
appartient à Frælich en réalité, car son texte est de 1828, tandis que la « planche 49 de Hübner n’a paru, d’après Fernald, qu’en 1830 et même,
par suite, est de Geyer. Or la figure comme la description données
par Duponchel montrent qu'il ne s’agit aucunement ici de l’espèce de « Frælich et Geyer. Duponchel s’en aperçut lui-même et dans son Catal. méth., p. 304, il a remplacé le nom de textana, faussement appliqué « par lui, par celui d’helveticana; il énumère en effet, dans le genre M
Sericoris : PEXTANA NON DUpe) He Allemagne. (. HEëLVETICANA (1) D. : : : : Suisse. { Textana, D., pl. 146, fig. 8.
L'indication de la planche est fausse, il faut 246 et non 146. Quant « à la note, Duponchel y dit simplement : « Cette espèce n’étant pas la w
Textana de Hübner, à laquelle nous l’avions mal à propos rapportée, nous avons dû lui donner un autre nom. »
En même temps que Duponchel faisait cette rectification, Guenée «
en faisait une semblable ; dans son Index, p. 25, on trouve : FuLGIDANA Gn. (1) Textana D. 1197 (non H)
Et en note : « Pulchræ huic speciei nibil cum Textana H. commune M est (vide infra). Maxima Sericoridum, colore graphidibusque Micanam “}
inter et Urticanam collocanda ; Klugianam quoque quasi revocat. » Quel est le nom qui doit prévaloir, helveticana Dup. ou fulgidana
Gn.? Le Catalogue Staudinger-Rebel donne la préférence au nom de Guenée, mais pour un motif quelque peu inattendu; il fait suivre, en « effet, celui de Duponchel de cette mention : « nom vet. sed præo€c. »
Préoccupé par quoi? Ce même Catalogue ne cite qu'un seul autre helveticana publié par v. Heyden, Stett. e. Z., 1865, p. 400. Comment ce nom publié en 4865 peut-il préoccuper le même nom publié en 1845 par Duponchel? C’est ce que l’on aura quelque peine à admettre, je pense. En tous cas, Staudinger accorde que helveticana Duponchel est plus ancien que fulgidana Guenée. Je pense qu'il en jugeait par la date de 1844, que porte le Catalogue méthodique de Duponchel, tandis
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Microlépidoptères de Duponchel. 83
que l'index de Guenée est de 1845, mais la chose n’est pas si simple, l'ouvrage de Duponchel ayant été publié en plusieurs livraisons. Si la répartition indiquée par M. C.-D. Sherborn était exacte, le nom de Duponchel serait même de 1846, car il se trouve à la page 304, et les pages 297-523 seraient de 1846, d’après ce savant auteur. Mais j'ai dit pourquoi je ne pouvais me rallier à cette hypothèse et que le Cata- logue Duponchel a certainement paru, au plus tard, en août 1845. Or la page 925 de l’îndex de Guenée -porte le n. 159 dans les Annales de la Société entomologique de France de 1845, et cette page est dans la partie (pp. 445-192) qui est contenue dans le second trimestre de cette année, et sur la couverture de ce fascicule on voit qu'il à paru en ectobre 1845, donc après l'achèvement du Catalogue de Duponchel. Ragonot (Ann. Soc. ent. Fr., [1892], p. 207) admettait la même solution ; d’après lui, helveticana Dup. devait passer avant fulgidana Gn.; mais il se rapportait avec trop de confiance à la date 1844 portée par le titre du Catalogue méthodique; une discussion plus complète maintient néanmoins cette solution. Il faut done modifier le n. [1940] du Cata- logue Staudinger-Rebel, comme il suit :
Olethreutes helveticana Dup., Cat. méth., p. 301 (1845) ; textana Dup. (non Hb.), Hist. nat. Lép., t. IX (Noct., t. VI), p. 223, pl. 246, fig. 8; fulgidana Gn.; Ann. Soc. ent. Fr., [1845] (octob.), p. 159 (25); etc.
Le nom de gigantana H.-S., est bien postérieur, la figure est de 1848 et la description de 1851. Néanmoins Heydenreich (!. c., p. 67) rédigeait son n. 222 ainsi :
« Gigantana HS. 223. (Fulgidana Guen. Helveticana et Textana D. 246) ». En écartant le dernier nom, naturellement, il suffit de ren- verser les citations pour avoir l’ordre chronologique.
La collection du Muséum contient, venant de Duponchel, un c' de cette espèce étiqueté : helveticana D., conformément à la rédaction du Catalogue méthodique, ainsi que nous avons eu occasion de l'observer déjà.
Coccyx janthinana, p. 245, pl. 248, fig. 1. — Grapholitha janthi nana Dup., [2224]. Le type existe au Muséum de Paris, il porte comme étiquette : janthinana.
=
Carpocapsa simploniana, p. 259, pl. 248, fig. 7. — Epiblema sim- ploniana Dup., [2146]. Le type existe au Muséum de Paris, un étiqueté : simploniana.
Grapholitha dormoyana, p. 297, pl. 250, fig. 10. — Exartema lati fasciana Haw., [1965]. Le type existe, marqué : dormoyana.
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Ephippiphora luctuosana, p. 326, pl. 252, fig. 4. — Epiblema luctuo- sana Dup., [2144]. Staudinger a noté que cette espèce ne semble pas toujours assez distincte de pflugiana Haw. Il semble bien avoir raison. Ragonot (Ann. Soc. ent. Fr., [1892], p. 213) dit : « le type de Duponchel existe dans la collection ». Il m'a été impossible de le trouver au Muséum.
Paedisea couleruana, p.393, pl. 253, fig. 8. — Epiblema couleruana Dup., [2116]. Le type existe au Muséum, un cf étiqueté : couleruana D.. il y a en outre trois exemplaires non étalés venant de Duponchel.
Paedisca melaleucana, p. 375, pl. 255, fig. 2. — Duponchel (Cat. méth., p. 300) a cru pouvoir en faire une variété de parmatanaH., c’est- à-dire de solandriana L. En réalité, c’est un synonyme de Epiblema semifuscana Steph., comme Staudinger l’a indiqué, [2126].
Cochylis jucundana, p. 422, pl. 257, fig. 6. — Conchylis jucun- dana Dup., [1716]. Le type Bite une ®, nn. : jucundana.
Argyrolepia margarotana, p. 429, pl. 258, fig. 7 a, b. — Staudinger en fait une variété de Gonchylis zephyrana Tr., 732 a]. La collection contient un exemplaire venant de Duponchel placé sous ce nom, mais sans étiquette spécifique. Le Catalogue méthodique, p. 310, attribue ce nom (orthographié margoratana) à A. Lefebvre; le texte de Duponchel rappelle en effet que cette espèce à été trouvée par M. Margarot près de Nîmes et nommée par Lefebvre. Or, il existe un exemplaire nommé : € margorotana (sic) Lefebv. » dans la collection Duponchel, mais qui n’est autre qu'un Lipoptycha bugnionana; il y a là une erreur d’éti- quette évidente.
Argyrolepia gueneana, p. 439, pl. 259, fig. 3. — Cnephasia gue- neana Dup., [1609].
Argyrolepia flagellana, p. #41, pl. 259, fig. 6. — Lozopera flagellana Dup., [1652].
Phibalocera nigrana, p. 469, pl. 260, fig. 9. — La figure citée ici est bien faite pour intriguer le critique. Les antennes assez longues font penser à une espèce du genre Lecithocera non moins que la coupe et la coloration des ailes, mais les ailes supérieures sont traversées par une ligne blanche verticale, fine, comme on n’en vit jamais certaine- ment chez aucun Lecithocera. Toutefois je n’ai pas été médiocrement surpris quand j'ai vu que Duponchel dans son Catalogue méthodique, p. 294, range son nigrana près de luticornella que Zeller avait décrit en 1839 et que cette dernière espèce est accompagnée de la note sui- rante : « Cette espèce, que nous n'avons pas vue, pourrait fort bien être la même que notre Nigrana ». Duponchel devait pourtant
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Microlépidoptères de Duponchel. 85
savoir que le luticornella de Zeller est entièrement noir, il n'attribuait done guère d'importance à la ligne blanche transversale de son nigran«. La question m'a l'air de s’éclairer par un détail mentionné par Dupon- chel : il raconte qu’il a découvert cette espèce dans la Lozère, à la fin de juin 1833, sur les pentes de l’'Empezou et il ajoute : « Sa petitesse et la rapidité de son vol m'ont empêché d'en prendre plus de deux, dont une a été entièrement perdue en l’étendant ». Accident d’étalage !... Ne serait-ce pas là l’explication de la ligne blanche? Un des exem- plaires a été détruit à l’étalage, l’autre à été réussi, mais il ne paraît guère douteux que l’un des accidents les plus habituels s’est produit cependant et que les lignes blanches transversales proviennent de Pim- pression trop forte sur l’aile des bandes d'étalage. Je n’hésite donc pas à remplacer le nom de luticornella Zeller par nigrana Duponchel. Tou- tefois ce n’est pas la forme typique de luticornella avec laquelle il faut identifier nigrana, mais la forme orsoviella Hein. Luticornella Z. à en effet les palpes et les pattes jaunes, or Duponchel dit de nigrana : La tête et le corps sont « noirs en dessus et gris brun en dessous, ainsi que les palpes et les pattes; celles-ci ont les tarses annelés de brun et de gris-blanc ». Or précisément Heinemann dit : « Gesicht, Palpen und « Beine grau, die vier vordern Beine dunkler, an den Füssen licht « geflecKkt ».
Il faut donc modifier comme suit le n. [3326] du Catalogue Stau- dinger-Rebel :
Lecithocera nigrana Dup., Hist. nat. Lép., t. IX (Noct., t. VD), 1834, p. 469, pl. 260, fig. 9 (4836) (defect.); Cat. meth., p. 29%; orsoviella Hein, Schin. Deutsch. u. Scho., p. 361.
var. a. luticornella Z., Is., 1839, col. 197, etc... (palpis et pedibus luteis).
Notons ici que la prétendue variété pallicornella Stgr. doit certai- nement être séparée spécifiquement de nigrana et luticornella, et placée sous le numéro 3326 bis; c’est d’ailleurs comme espèce dis- tincte qu’elle avait été primitivement décrite. Intermedia Sigr. doit aussi en être séparé, je ne saurais dire ici s’il doit être rattaché à pallicornella; la chose ne me paraît pas impossible
Tortrix ferrugana, p. 478, pl. 261, fig. 2. — Duponchel a donné ce nom à une variété foncée d'Eulia ministrana L. Ce nom avait déjà été appliqué par Hübner (fig. 56) à une autre variété de la même espèce, variété claire. Duponchel s’en est aperçu et a remplacé le nom de ferrugana par celui de livoniana, son insecte venant de Livonie (Cat. meêth., p. 289). Celui-ci se trouve au Muséum portant le nom : livo- niana Dup.
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Le nom de ferrugana Hb. ne peut d’ailleurs être conservé lui non plus, car il est préoccupe chez Acalla ferrugana Schiff., qui avait été décrit comme Tortrix également.
Que penser de celui de livoniana? Sodoffsky a publié un livonana (Bull. Nat. Mosc., [1829], p. 143, pl. 3, fig. 2) mais dans le genre Ptycho- loma et c’est un synonyme de gnomana CI. Ce nom n’invaliderait donc pas celui de Duponchel. Mais si l’on compare livoniana Dup., dont le type existe dans la collection du Muséum, avec subfasciana Steph., bien décrit par Stephens et moins bien figuré par Wood, fig. 1039, décrit et figuré de nouveau avec soin par Kennel (op. cit., p. 168, pl. VIE, fig. 54), il n’y a pas de doute possible, c’est la même forme ; la seule différence est que la couleur générale de subfasciana est plutôt brune, celle de livoniana plutôt rouge. Ce détail ne doit pas empêcher d'ajouter livoniana Dup., et par suite ferrugana Dup., comme synonyme de Eulia ministrana L. Var. subfasciana Steph., [1562 a].
TortNx walkenaerana, p. 491, pl. 264, fig. 6. — Euteles kollarella Costa, [2929]. Dans la collection du Muséum, ne se trouvent pas d’exem- plaires venant de Duponchel, mais sur l'étiquette se trouve indiquée, vraisemblablement par. Ragonot, la synonymie suivante : — luteella Dup. — walkenaerana Dup.
Tortrix cupressana, p. 495, pl. 262, fig. 2. — Eulia cupressana Dup., [1592]. La collection du Muséum contient trois exemplaires ve- nant de Duponchel, dont un portant : cupressana Dup., puis un g'et une © sans étiquette spécifique.
Glyphiptera permutana, p. 499, pl. 262, fig. 4. — Acalla permu- tana Dup., [1454]. Le type existe, un ©, marqué : permutana.
Penthina servillana, p. 503, pl. 262, fig. 6. — Grapholitha servil- lana Dup., [2173].
Carpocapsa boisduvaliana, p. 507, pl. 262, fig. 8. — Olethreutes boisduvaliana Dup., [1917].
Grapholitha vermiculana, p. 509, pl. 262, fig. 9. — Ce nom n’est pas cité au Catalogue Staudinger-Rebel. Je ne le trouve que dans Heyden- reich (Lep. eur. Cat. meth., 1851, p. 70, n. 444) et encore avec un point d'interrogation, et dans Guenée (Index, p. 38) avec cette note : « In collectione D' Duponchel periit. An eadem ac Sem. Amygdalana? » L'examen de l’aquarelle originale ne laisse aucun doute, c’est un syno- nyme de Steganoptycha minutana Hb., [2007]. La collection du Muséum contient trois exemplaires de cette espèce venant de Dupon- chel, deux c' et une ©, cette dernière étiquetée : minutana, Dupon- chel ne semble pourtant pas avoir reconnu cette espèce dans Hübner.
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Grapholitha costana, p. 510, pl. 263, fig. 1. — C'est la variété connue de Steganoptycha ramella L., [1974 a]. Duponchel (Cat. meéth., p. 304) en fait à tort une variété de Grapholitha siliceana Hh., c'est-à- dire d'Epiblema nisella CI.
Ephippiphora queriniana, p. 512, pl. 263, fig. 2. — C’est Grapho- litha leplastriana Curt., [2196].
Sericoris elutana, p. 530, pl. 264, fig. 1. — C’est Olethreutes semi- fasciana Haw., [1860]. C’est sous le synonyme : acutana Tr. que la collection du Muséum en contient un exemplaire venant de Duponchel.
Glyphiptera cerusana, p. 532, pl. 264, fig. 2. — Considéré par Stau- dinger et d’autres comme synonyme d’Acalla niveana F., me parait plutôt être une forme d’Acalla boscana F., [1457].
Peronea lacordairana, p.562, pl. 266, fig. 1. — Acalla lacordaïirana Dup., [1463).
Paedisca dumeriliana, p. 564, pl. 266, fig. 2 a, b. — Gapua angus- tiorana Haw., [1502]; la fig. 2 a représente la ©, 2 b le &.
Grapholitha pierretana, p. 566, pl. 266, fig. 3. — Le Catalogue de Staudinger-Rebel l’a identifié avec raison avec Epiblema graphana Tr., [2105]; la figure est faible, mais l’aquarelle originale ne laisse aucun doute.
. Argyrolepia audouinana, p.569, pl. 266, fig. 5. — Synonyme de Tor- trix bifasciana Hb., [1570]. Le fype existe au Muséum de Paris, marqué : audouinana D.
Cochylis sudana, p. 571, pl. 266, fig. 7 a, b. — Ces deux figures se rapportent à deux espèces distinctes : 7a est Euxanthis straminea Haw., [1811]; le type existe portant le nom de sudana, c'est un Œ. La figure 7b paraît représenter plutôt quelque chose comme C. mori- bundana Sigr., mais cette identification est quelque peu douteuse ; Duponchel donne cette seconde forme comme une variété de la pre- mière, mais certainement à tort.
Tome X (Nocturnes, t. VII).
Crambus tigurinellus, p. 59, pl. 270, fig. 3. — Grambus alienellus Zk., [121].
Crambus malacellus, p. 61, pl. 270, fig. 5. — Conservé sous le même nom, [130].
Crambus pallidellus, p. 63, pl. 270, fig. 6. — Platytes pallidellus
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Dup., [143]. La collection du Muséum contient un C7 étiqueté : palli- dellus D.
Crambus ramburiellus, p. 83, pl. 270, fig. 8. — Eromene rambu- riella Dup., [152].
Crambus corsicellus, p. 85, pl. 270, fig. 1. — Conservé sous ce nom, [92].
Crambus subflavellus, p.113, pl. 275, fig. 5. — Conser vé sous ce nom, [43].
Crambus angulatellus, p. 18, pl. 273, fig. 1. — Grambus genicu- leus Haw., [53].
Crambus coulonellus, p. 128, pl. 273, fig. 6. — Conservé sous ce nom, [25]. Je note ici que Staudinger donne, et avec raison, la préfé- rence à coulonellus Dup. sur taeniellus Z. publié dans sis, 1839, col. 174. Il est vrai que Zeller en a donné lui-même l'exemple (Chil. et Cramb., p. 39). Il est regrettable que Staudinger n'ait pas agi toujours de même dans les cas analogues, ainsi que nous devrons le constater. La collection du Muséum contient un exemplaire étiqueté : coulonel- lus D.
Crambus simplonellus, p.130, pl. 273, fig. 7. — Crambus combinel- lus Schiff., [24]. La collection du Muséum contient deux exem- plaires venant de Duponchel, mais sans nom spécifique (1).
Crambus pedriolellus, p.134, pl. 275, fig. 6. — J'ai indiqué ailleurs (Bull. Soc. ent. Fr., 14 avril 1915) les raisons établissant que ce nom est antérieur à spuriellus Hb.- Gey. Il faut donc rédiger le n. [28] du Catalogue Staudinger-Rebel comme suit :
Crambus pedriolellus Dup., Hist. nat. Lép., t. X (Noct., t. NII), p. 134, pl. 275, fig. 6 (1836); spuriella Gey. (in Hb.), Samml. eur.
/
Schm., Tin., pl. 71, fig. 471, etc.
(1) Icise place le cas de Crambus petrificellus que le Catalogue Staudinger- Rebel cite au n. 23; Duponchel en le décrivant p.132, pl. 273, fig. 8 (Q), 9 (œ), ne prétendait aucunement décrire une espèce nouvelle, il se croyait en présence de l'espèce publiée déjà par Hübner en 1796, texte et figure (Tin., p. 28,